La France et la Chine se sont réconciliées en catimini, à l’ombre des grandes tractations du G20. Alors qu’une rencontre avec Nicolas Sarkozy ne faisait pas partie des plans de Hu Jintao, il y a encore une semaine, c’est un petit communiqué, glissé discrètement hier, qui a scellé la réconciliation.
Ce texte a été publié conjointement par les deux pays.
Symbole du renouveau, les deux présidents se sont finalement entrevus hier soir. Hu Jintao s’est félicité de ce revirement: «Notre rencontre (...) marque un nouveau point de départ pour nos relations bilatérales et j’espère que les deux parties vont travailler ensemble pour lancer une nouvelle phase dans les relations sino-françaises».
Pour rétablir les relations, il n’a fallu qu’une petite phrase, paraphée par la France: «La France mesure pleinement l’importance et la sensibilité de la question du Tibet et réaffirme qu’elle s’en tient à la politique d’une seule Chine et à sa position selon laquelle le Tibet fait partie intégrante du territoire chinois».
Finies les références à une autonomie culturelle large tibétaine, au respect des droits de l’homme, la France lâche le Tibet pour courtiser Pékin.
Les relations sino-françaises, déjà peu chaleureuses depuis le passage chaotique de la flamme olympique à Paris l'an dernier, avait pris un sérieux coup de froid en décembre, lorsque Nicolas Sarkozy avait rencontré le dalaï lama à Gdansk.
A cette époque, Nicolas Sarkozy exprimait encore sa «préoccupation» pour le Tibet, jugeant primordiaux la reprise du dialogue entre les autorités chinoises et le dalaï lama ainsi que le respect des droits de la minorité tibétaine. Mais dans le communiqué d'hier, nulle trace de ces exigences. La realpolitik a repris le dessus.
Cette réconciliation furtive reste largement eclipsée par la poignée de main entre Barack Obama et Hu Jintao. Le président américain a accepté une invitation de son homologue chinois à se rendre à Pékin avant la fin de l’année. Les Etats-Unis, comme beaucoup d’autres, veulent s’engager sur la voie d'une collaboration plus étroite avec le géant chinois.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire