dimanche 27 mai 2012

Dimanche à Orly, Gilbert Becaud (1963)




                                                                    
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       A l’époque  j’écoutais à la radio les chansons de variété et comme quatre millions de français mes parents et moi avons été un dimanche à Orly, flâner sur la terrasse voir les avions décoller.
       Longtemps m’a vie ne s’est pas étendue beaucoup plus loin qu’au delà de mon quartier de la banlieue Est. De ma fenêtre j’avais une vue imprenable sur un jardin ouvrier cerclé par un terrain vague. Pour résoudre la pénurie de logements, sortait de terre à vitesse grand V la Cité Edouard Vaillant. Rue des Peupliers, pas d’ escalier C, bloc 21, pas de confort maximum, ni ascenseur, ni salle de bains, mais les chiottes sur le palier et la baignoire sur la pierre à évier entre l’assiette creuse et l’assiette plate.
       Pourtant avant la chanson de Becaud, mon frère aîné à fait son service militaire dans l'aviation et la guerre en Algérie. L'aviation, c'est pratique pour traverser la Méditerranée. Alors un jour je suis allé à l'aéroport accompagner mon frère avec mes parents et sa fiancée. Nous n'avons pas trainé en terrasse admirer les avions. Je n'ai qu'un souvenir flou de ce moment dans l'aérogare. Flou  comme si je l'avais vu à travers les larmes de ma future belle-soeur.


Gilbert Becaud - Dimanche à  Orly par guigui_62

dimanche 20 mai 2012

Pour moi la vie va commencer, Johnny Hallyday (1963)







Je vous le demande, de quoi se rappelle-t-on de l’année 1963 ? Du président Kennedy venu mourir dans le poste avec sa femme à quatre pattes sur le coffre de la bagnole, quelques semaines avant la sortie nationale des Tontons Flingueurs ? L’invention du téléphone à touches et la fin de la messe en latin ? De Martin Luther King qui fait un rêve, la mort d’Edith Piaf, la victoire de Jacques Anquetil dans le Tour et l’ouverture à Sainte Geneviève des Bois du premier hypermarché français ? Un truc de ouf ! Un magasin qui fait plus de 2600 m2 et compte 400 places de parking, une pompe à essence et de grands chariots à roulettes. Il n’y a pas que Martin Luther King a en avoir rêvé. C'est la première fois qu'un magasin propose un aussi large assortiment sous le même toit : des produits frais, de l'épicerie, du bazar, du textile et de l'électroménager. Le succès a été immédiat : plus de 5000 clients se sont précipités dans le magasin dès le premier samedi d'ouverture. Le vrai début d’une vie de merde quoi. Hereusement, restaient Ciné Monde et B.B.






 Pour ma part Franchement, pour être honnête, mis à part Janique Aimée et Thierry La Fronde si vous m’aviez dit que j’entrais de plain-pied dans une décennie fantastique, je ne vous aurais pas cru.


 
GENERIQUE ORTF JANIQUE AIMEE FEUILLETON






 

samedi 19 mai 2012

Tous Les Garçons et Les Filles, Françoise Hardy (1962)




 

Le premier Noël dont je me souvienne fut celui de 1962. Je venais de fêter mes dix ans une quinzaine de jours plus tôt et sur la table de la salle à manger trônait un électrophone chiné gris, des bandes dessinées, deux encyclopédies hachette qui ont nourries mon imaginaire pendant de nombreuses années et très certainement plusieurs disques dont je ne garde en mémoire qu’un seul titre.





 


jeudi 17 mai 2012

Le tourbillon de la vie, Jeanne Moreau (1962)


               Le tourbillon de la vie allait bien trop vite pour moi. Mon arrière-grand-père avais déjà raté la naissance du Blues dans le delta du Mississippi où il n’avait jamais mis les pieds. Il ne connaissait ni le Mississippi, ni le delta et encore moins le blues qu’il avait parfois sans le savoir. Son rejeton, au lieu de faire le facétieux au son du flamenco, aurait dû s’essayer à la musique de la campagne chère à l’Amérique blanche du début du XXème siècle.


                Après la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis, grands vainqueurs du conflit, tentent d’imposer, face à la menace communiste de mon père, l’American Way Of Life partout dans le monde. Faute d’un GPS elle eut beaucoup de mal à trouver ma ville, mon quartier et ma rue. C’est comme quand sur mes deux ans les premières notes du rock’n’roll se font entendre sur les ondes, mis à part Annie Cordy et Line Renaud on a rien capté sur notre poste T.S.F. au troisième étage du 20 rue des Peupliers à Bobigny. La merde. Cette appropriation du rhythm’n’blues noir par les musiciens blancs explosera, sauf dans mon poste T.S.F., en 1955 au son de Rock Around The Clock de Bill Haley. Ces trois accords et ces douze mesures empruntés au blues mais joués sur un rythme plus rapide et binaire vont devenir la musique emblématique de la jeunesse.


               Exit donc par mon inculture musicale Bill Haley, Carl Perkins, Chuck Berry, Bo Diddley, Johnny Cash, Gene Vincent, Eddie Cochran, Wanda Jackson, Jerry Lee Lewis, Little Richard et Elvis Presley.

                Après l’embrasement rock’n’roll des années 50, les groupes anglais, nourris depuis dix ans au rhythm’n’blues et au blues, vont faire éclater le format devenu classique du rock pour le faire entrer dans l’ère de la pop music. J’allais avoir dix ans et l’hiver 1962-63 serait considéré comme le plus rude du XXème siècle.



dimanche 13 mai 2012

La Magrague, Brigitte Bardot (1962)


1962 reste l'année d'un grand tour de France. J'ai bientôt dix ans et un poste de télévision pour vibrer avec Papa aux exploits de Jacques Anquetil qui remportera l'épreuve en 1957, 1961, 1962, 1963 et 1964.
Les équipes nationales sont abandonnées et les sponsors sont légions. Comme beaucoup d'enfants de l'époque j'adorais jouer au Tour de France sur un circuit improvisé avec des billes de couleurs et des figurines pour marquer l'emplacement des concurrents. A dix ans, j'ai des bonbecs plein les fouilles et de billes.















samedi 12 mai 2012

J'entends siffler le train, Richard Anthony (1962)




                       En 1951 deux bambins se lient d’amitié dans l’une des classes de l’école primaire de Dartford en jouant aux billes. Ils écument la cour et raflent la mise au tac ou au pot auprès de leurs camarades dépités et admiratifs. Sur leur photo de classe publiée on découvre les deux bambins, qui n'ont aucune idée du destin exceptionnel qui les attend.
                            Leur amitié est de courte durée, car leurs familles déménagent et ils se retrouvent séparés. Dix ans plus tard, sur le quai d'une gare les deux jeunes hommes se retrouvent. L’un d’eux a dans sa main quelques disques de Chuck Berry et Muddy Waters. Se découvrant une passion commune pour la musique, les deux ados décident de monter un groupe. L’un joue de la gratte. L’autre chante mais ce n’st pas bézef pour un groupe. Pis faut un nom de scène. Les Rats crevés, The leaky rats ? Bof ! Les Castors juniors, The junior beavers, pas mieux. Puis ils pensent à une chanson de Muddy Waters qu’ilas aiment tous les deux : L’histoire d’un mec qui voudrait nager comme un poisson-chat dans la mer profonde et bleue.

"Eh bien, je regrette que je ne sois pas un poisson-chat, swimmin dans oh, la mer profonde et bleue.Je vous aurais tout des bonnes femmes lookin, fishin, fishin après moi Sûr ' nough, "un après" moi. Sûr ' nough, "un après" moi.Oh ' nough, oh ' nough, sûr ' nough. Je suis allé à la maison de mon bébé et je m'assieds oh, sur ses pas..Elle a dit, "Maintenant, avancez-vous dans maintenant, Boueux.Vous savez, mon mari en ce moment gauche.Sûr ' nough, il est en ce moment parti. Sûr ' nough, il est en ce moment parti. Sûr ' nough, oh bien, oh bien. Eh bien, ma mère a dit mon père, juste avant hmmm, je suis né, "j'ai obtenu comin d'un enfant de garçon, Il va être, il va être une pierre qui roule Sûr il est une pierre qui roule Sûr il est une pierre qui roule ; Oh bien il est a, oh bien il est a, oh bien il est a. Eh bien, je me sens, oui j'estime, estime qu'un bas en bas le temps n'est pas longtempsJe vais attraper la première chose smokin, soutenir, en arrière en bas de la route je suis goin. En arrière en bas de la route je suis goin. En arrière en bas de la route je suis goin. Sûr ' nough en arrière, sûr ' nough en arrière."

C’est sûr que pour écrire ça, le comprendre et le chanter faut être shooté à la coque ou à l’éro que le traducteur automatique Anglais-Français que j’ai utilisé. Quoi qu’il en soit, les deux types ont trouvé que c’était de la bonne et ont décidé d’emprunter le titre de cette chanson Rollin’ Stone pour en faire le nom de leur groupe. Comme quoi.
Tout allait vraiment commencer pour le groupe en 1962. Et nous dans tout ça ?































mardi 8 mai 2012

Belles, belles, belles, Claude François (1962)




Toute l'élégance réside dans le noeud

                      J’ai senti soufflé le vent d’un grand remue ménage. Ce n’était pas encore le temps des révolutions qui vit la génération d'après-guerre imposer des goûts musicaux et des usages vestimentaires. 
     En guise d’usage vestimentaire, le seul changement notable c’est que j’avais abandonné les couches pour des slips bébé kangourou.
                        Quand je parle de remue ménage, mes parents avaient poussé les chaises et la table de la salle à mange au fond de la pièce pour faire de la place. Puis le père Gallois et mon père en avait chié pour monter les trois étages avec le poste de télévision lourd comme une enclume et encombrant comme une armoire. Il fallait bien que cela arrive un jour. J’ai bien vu que d’un coup le poste T.S.F. au voyant vert tel un oeil de cyclope faisait une triste mine. Déjà que ce que l’on appelle désormais le yé-yé envahissait les ondes,on ventait  les mérites des postes à transistors alors pensez donc, une télévision.
                     Le père Gallois et mon père se sont avalé un gorgeon de vin rouge avant d’attaquer le réglage. Monsieur Gallois travaillait pour une boite de distributeurs automatiques. Il était même réparateur. Sa fourgonnette 2 CV était un véritable atelier roulant. Il dépannait tout. Un technicien je vous dis. Alors mon père à fait appel à lui pour régler le téléviseur. Un grand moment.






Nous vivions de grands changements. La  télévision, le poste à transistor, Moulinex libérait la femme et j’entrais dans la décennie où j’allais faire chier ma mère en lui offrant Robot Marie et Robot Charlotte pour encombrer tous les placards de la maison.






Une femme gâtée et heureuse


Des femmes gâtées, heureuses et Belles, belles, belles.