jeudi 30 mars 2017

Robert Doisneau, les années Vogue






« En 1949, Michel de Brunhoff, qui dirige le magazine Vogue, passe un contrat d’exclusivité avec Robert Doisneau pour une durée de 3 ans. De 1949 à 1952 il couvrira l’actualité mondaine, fera un peu de photos de mode et réalisera des reportages pour raconter la vie en France, accompagné d’Edmonde Charles-Roux devenue sa rédactrice attitrée. Leur complicité est grande mais la vie de photographe mondain ne convient pas à Robert Doisneau qui reprend sa liberté à l’échéance du contrat.


Edmonde Charles-Roux étant devenue rédactrice en chef du titre, il continuera pourtant à réaliser jusque dans les années 60 des prises de vues pour Vogue. C’est cette importante collection, très rarement publiée, qui a été revisitée pour composer l’exposition qui présentée à Versailles. 


La somptuosité des bals mondains de l’après-guerre, les prises de vues de mode où Brigitte Bardot fait ses débuts de jeune mannequin, Picasso retouchant les photos de mode, les répétitions dans la rotonde de l’opéra de Paris ou Jean Babilée dansant dans la cour de l’hôtel Lambert permettent d’appréhender une partie moins connue de cette œuvre photographique.



 Du mercredi 8 mars au dimanche 28 mai Espace Richaud 78, Boulevard de la Reine. Versailles.

samedi 25 mars 2017

Dans le sud marocain (1)

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   De Marrakech pour rejoindre Zagora, le grand sud et les oasis sahariennes, la RN9 emprunte le plus haut col routier du Maroc à 2260 m, le Tizi n’Tichka.
   Si l'on évite le chemin des écoliers, ce qui ne sera pas notre cas, Zagora se situe à 356 km de Marrakech. 
   Le ministère de l'équipement a entamé un vaste programme de réaménagement de cette route considéré comme l’un des axes routiers les plus meurtriers du Royaume. 
   En 2012, un bus s'est écrasé dans un ravin entrainant la mort de quarante deux passagers. Le drame est survenu sur le tronçon de Tizi n'Ticka.


Ainsi, les travaux d'élargissement de la route la plus sinueuse du royaume étaient indispensables. Ceux-ci seront bientôt achevés  pour un budget de 180 millions d'euros.
Un remarquable travail que nous observerons tout au long de notre ascension.

Cependant, en dépit de l'amélioration du réseau routier,  il nous faudra plus de huit heures pour atteindre notre destination.



Dès la sortie de Marrakech à quelques dizaines de km, cette partie de l’Atlas est d’une terre rouge vive et d’une végétation verdoyante. Elle alimente au pied de son ascension du Haut-Atlas vers le Tizi n’Tichka, toute une vallée fertile d’oliviers. 

 








Au fur et à mesure que l’étroite route s’élève en lacets serrés parmi chênes, noyers et bosquets de lauriers-roses, le paysage se meut en contrastes vertigineux et les points de vue panoramique tout au long du parcours sont sublimes.








mardi 21 mars 2017

De Gustave à Clémence

 
 
Spectacle théâtral par les Cie Barouf et Loupiote et la Calembredaine, salle de l'ancienne mairie à la Souterraine le samedi 25 mars 2017

                          Alain Freytet
 
Le 2 août 1914 sonne le tocsin dans toute la France. La guerre est déclarée. La mobilisation générale est proclamée. Gustave Lucas, du village de Champagnac en Haute Vienne part à la guerre. Il à 35 ans. Il laisse à regret Clémence son épouse âgée de 25 ans et ses deux enfants Paulette et Jean âgés respectivement de 5 et 4 ans.
                                                              Catherine Guertin
      

Pendant toute la durée de la guerre Gustave et Clémence ont échangé une correspondance quasiment au jour le jour. Et c'est de cette correspondance retrouvée dans la malle du grenier familial que finira par germer dans l'esprit de Sylvie, arrière petite fille de Gustave et Clémence, l'idée de ce spectacle comme elle en témoigne : « Les lettres ont été stockées dans le grenier de la maison de Gustave et Clémence qui est ensuite devenue la maison de Jean, ensuite la maison de Sylvie.

Je savais depuis toujours que ces lettres étaient dans le grenier.
J'en ai parlé à mes amis de la Cie de Théâtre Barouf et Loupiotes et nous avons pensé qu'un jour, elles pourraient faire l'objet d'un spectacle. En 2004 nous avons fait un tri des lettres lisibles et exploitables (elles étaient stockées dans une vieille malle pourrie). Une membre de la Cie (...) a tapé un grand nombre de lettres (mais beaucoup n'ont pas été tapées, mauvais état et travail énorme). La quantité de lettres étaient toutefois suffisantes pour préparer un spectacle. 
Puis, la Cie est partie sur d'autres projets. En 2014, j'ai relancé l'idée. Nous avons lu la totalité des lettres tapées, et le spectacle a pu voir le jour. J'ai retapé toutes les lettres, conservé l'essentiel à transmettre et nous avons créé une mise en scène minimaliste autour de textes suffisants à eux-mêmes, mise en scène ponctuée, illustrée, animée par la musique de Nicolas. 
Ce spectacle a d'abord été créé pour être présenté dans le village de Gustave et Clémence, dans la cour de leur maison. Les spectateurs entrent dans la cour, nous sommes en 1914 au début du mois d'août, les villageois partagent le repas des moissons quand le tocsin qui annonce la guerre sonne et fige les villageois en 1914, les spectateurs sont alors dirigés vers l'espace grenier en 2014.
Nous ramèneront cette histoire chez eux en 2018 pour clôturer ce voyage et espérons que cette fois la météo sera clémente pour ne pas dire "Clémence". »
                  Alain Freytet, Sylvie Lucat, Dominique Fanny Damiens, Nicolas Hamoneau
    Le résultat est en tout point remarquable. Déchirés par la douloureuse séparation et les horreurs de cette guerre, chaque lettre que s'adressent Gustave et Clémence sont des écrins d'amour, d'espoir et de vie. Dans une enfer indescriptible,sous le feu de l'ennemi, terré dans les tranchées avec ses compagnons de fortune, Gustave décrit avec lucidité et minutie son quotidien et s'inquiète pour son aimée et ses enfants restés au pays. Clémence qui a la charge de la ferme et des enfants, lui répond avec tout autant de détails et de passion. Chaque lettre, au demeurant admirablement rédigée, dégage amour, tendresse, patience, espoir sans oublier quelquefois des traits d'humour. Une correspondance qui respire la vie dans l'enfer du chaos. Une magnifique leçon d'amour et d'humilité à ne pas manquer.

vendredi 17 mars 2017

Josef Koudelka, la fabrique d'exils, Centre Pompidou jusqu'au 22 mai




« Être en exil, c’est tout simplement le fait d’avoir quitté son pays et de ne pas pouvoir rentrer. Chaque exil est une expérience individuelle, différente. Moi je voulais voir le monde et photographier. Cela fait quarante-cinq ans que je voyage. Je ne suis jamais resté nulle part plus de trois mois. Quand je ne trouvais plus rien à photographier, il fallait que je parte. Quand j’ai pris la décision de ne pas rentrer, je savais que je voulais développer une expérience du monde que je ne pouvais pas envisager quand j’étais en Tchécoslovaquie. »


Peu après avoir photographié l’invasion de Prague par les Soviétiques, la contestation et la répression, Josef Koudelka décide de quitter son pays. Les mois d’hiver, il habite à Londres puis à Paris. Le reste du temps, il est sur les routes d’Europe à traquer les hasards. C’est pendant cette période qu’il réalise ses images les plus enchantées qui composent Exils. Elles sont exposées à Paris en 1984, puis recueillies en 1988 dans un ouvrage qui devient une référence en matière de bibliophilie photographique avant d’être retiré puis réédité.

En 2016, Josef Koudelka décide de faire don au Centre Pompidou de la totalité des soixante-quinze photographies d’Exils. L’exposition que lui consacre le Centre Pompidou réunit les images les plus emblématiques du projet, accompagnées de nombreux inédits tirés pour l’occasion. Ce parcours se complète d’une extraordinaire série d’autoportraits réalisée par Josef Koudelka au cours de ses voyages et jamais montrée jusqu’à présent. L’exposition présente également pour la première fois les cahiers dans lesquels le photographe collait ses images selon une organisation formelle ou thématique. On a aujourd’hui d’Exils une vision très parcellaire, par images isolées. L’exposition du Centre Pompidou donne une représentation plus complète et plus riche de la série. Elle invite à comprendre comment s’est élaboré le projet, éclairant ainsi pour la première fois la fabrique d’Exils.



Josef Koudelka La fabrique d'exils
Expositions
22 février 2017 - 22 mai 2017
de 11h à 21h
Galerie de photographies - Centre Pompidou, Paris
Entrée libre


vendredi 10 mars 2017

Vermeer et les maîtres de la peinture de genre


   

Il n’y a pas eu d’exposition Vermeer à Paris depuis celle de l’Orangerie en 1966.
Celle qui s’est ouverte  le  22 février au Louvre confronte douze tableaux du peintre de Delft à une soixantaine de scènes de genre peintes par ses contemporains.


Johannes Vermeer (1632-1675) n'a vécu que quarante trois ans et à peint une petite cinquantaine de tableaux. Il n'était célèbre que dans une région limitée des Pays bas et n'a été collectionné que par une poignée  connaisseurs. Oublié durant des siècles, ce n'est qu'à partir du XIXème que son nom, remis en valeur par un critique d'art, devint célèbre et synonyme de chef d'oeuvres. 
On l'imagine discret, travaillant dans le coin d'une chambre à perfectionner de petites peintures de genre, comprenez des peintures d'intérieurs, de quotidien, où l'on découvre, comme par le trou d'une serrure, les habitudes des habitants d'une maisonnée. Ainsi, la lecture, la foi et les petits travaux sont au cœur de son imaginaire. Les femmes y sont reines, les coquetteries aussi.

     Cette année, le musée du Louvre propose d'ouvrir le regard sur Vermeer en élargissant le point de vue à toute une génération de peintres dont le travail allait dans le même sens. On découvre alors que l'apparente modestie des sujets choisis cache un soin acharné à décrire des scènes extrêmement élégantes et délicates. Derrière chaque reflet, chaque étoffe, se révèlent des heures de travail et une rude compétition entre les peintres de l'époque de Vermeer...




Vermeer et les maîtres de la peinture de genre
Au musée du Louvre
Du 22 février au 22 mai 2017
Billet unique à 15 euros (gratuit pour les -26 ans)
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h
Nocturnes les mercredi et vendredi jusqu’à 21h45.


lundi 6 mars 2017

Fondation Louis Vuitton


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En 2001, Bernard Arnault rencontre l'architecte Frank Gehry. Il lui confie le projet d’un édifice pour la Fondation Louis Vuitton pour la création, à Paris, au sud du Jardin d'acclimatation.
Frank Gehry visite le jardin et découvre un site exceptionnel chargé d’histoire. Il imagine alors une architecture de verre inspirée par le Grand Palais, mais aussi par les structures de verre, telles que le Palmarium, qui ornaient le Jardin d’Acclimatation dès 1893.