mercredi 25 avril 2018

Lisbonne en noir & blanc (2)

                                                  Cliquez sur les images pour les agrandir

samedi 21 avril 2018

Delacroix, musée du Louvre 29 mars au 23 juillet 2018




   Réunissant 180 œuvres, cette rétrospective  inédite depuis  l’exposition parisienne qui commémorait en 1963 le centenaire de la mort de l’artiste.
     Malgré sa célébrité, il reste encore beaucoup à comprendre sur la carrière de Delacroix. L’exposition propose une vision synthétique renouvelée, s’interrogeant sur ce qui a pu inspirer et diriger l’action  prolifique de l’artiste, et déclinée en trois grandes périodes.
     La première partie traite de la décennie 1822-1832 placée sous le signe de la conquête et de l’exploration des pouvoirs expressifs du médium pictural ; la seconde partie cherche à évaluer l’impact de la peinture de grand décor mural (activité centrale après 1832) sur sa peinture de chevalet où  s’observe une attraction simultanée pour le monumental, le pathétique et le décoratif ; enfin, la  dernière partie s’attache aux dernières années, les plus difficiles à appréhender, caractérisées par une ouverture au paysage et par un nouveau rôle créateur accordé à la mémoire.

Du 29 mars 2018 au 23 juillet 2018
Musée du Louvre
Pyramide - Cour Napoléon
Billet unique : 15€ 

lundi 16 avril 2018

Mary Cassatt une impressionniste américaine à Paris









     L’exposition met à l’honneur l’unique figure féminine américaine du mouvement impressionniste, qui, repérée par Degas au Salon de 1874, exposera par la suite régulièrement aux côtés du groupe. Cette monographie permettra aux visiteurs de redécouvrir Mary Cassatt à travers une cinquantaine d’oeuvres majeures, huiles, pastels, dessins et gravures, qui, accompagnés de divers supports documentaires, raconteront toute la modernité de son histoire, celle d’une Américaine à Paris.

    Issue d’une riche famille de banquiers américains d’origine française, Mary Cassatt a séjourné quelques années en France durant son enfance, puis poursuivi ses études à l’Académie des Beaux-Arts à Pennsylvanie, avant de s’installer définitivement à Paris. Ainsi, elle n’a cessé de naviguer entre deux continents. Cette dualité culturelle se répercute sur le style singulier de l’artiste qui a su se frayer un chemin dans le monde masculin de l’art français et réconcilier ces deux univers.
    Tout comme Berthe Morisot, Mary Cassatt excelle dans l’art du portrait, qu’elle approche de manière expérimentale. Influencée par le mouvement impressionniste et ses peintres aimant à dépeindre la vie quotidienne, Mary Cassatt a pour sujet de prédilection les membres de sa famille qu’elle représente dans leur environnement intime. Son regard unique et son interprétation moderniste du sujet traditionnel de la mère à l’enfant lui vaudront, par ailleurs, une reconnaissance internationale. À travers cette thématique, le public reconnaîtra de nombreuses facettes familières de l’impressionnisme et du postimpressionnisme français et découvrira de nouveaux éléments qui relèvent de l’identité farouchement américaine de Mary Cassatt.
    L’exposition réunit une sélection de prêts exceptionnels provenant des plus grands musées américains, comme la National Gallery of Art de Washington, le Metropolitan Museum of Art de New York, le Museum of Fine Arts de Boston, le Philadelphia Museum of Art, ou la Terra Foundation à Chicago, mais aussi d’institutions prestigieuses en France – Musée d’Orsay, Petit Palais, INHA, BnF… – et en Europe – Musée des beaux-arts de Bilbao, Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne, Fondation Bührle à Zurich… De nombreuses oeuvres proviennent également de collections privées. Rarement exposés, ces chefs-d’oeuvre sont réunis ici pour la première fois.

Exposition Mary Cassatt - Une impressionniste américaine à Paris
Du 9 mars au 23 juillet 2018. Musée Jacquemart André
158 Boulevard Haussmann
75008 Paris

jeudi 12 avril 2018

August Sander Persécutés/Persécuteurs, Mémorial de la Shoah jusqu'au 15 novembre 2018







        Si August Sander est évidemment un des grands photographes du XXe siècle, c’est aussi par la façon dont ses photographies s’insèrent dans ce siècle, par ce qu’elles en disent et en montrent, par ce qu’elles y font et en font. L’exposition visible actuellement à Paris, au Mémorial de la Shoah, est un concentré du travail de Sander, un ensemble de documents sur le XXe siècle, mais aussi un « discours » sur ce siècle qui produit sur celui-ci un certain effet. C’est cet effet qui est peut-être ici le plus puissant : faire de la photographie un témoignage entendu non uniquement comme ce qui rapporte un événement mais comme ce qui fait exister, ce qui permet à ce qui a disparu, à ce qui a été massacré, de persister, d’être encore aujourd’hui « présent » malgré le temps, malgré l’histoire, malgré les machines de mort.

      L’exposition rassemble des photos des années 30 et 40, en grande partie extraites du projet majeur d’August Sander, à savoir la réalisation de ce grand panorama intitulé Hommes du XXe siècle. Ces photographies ont été faites en Allemagne et montrent des « travailleurs étrangers », des soldats et officiers nazis, des Juifs. L’exposition intègre également des photographies faites par l’un des fils d’August Sander, Erich, et réalisées alors qu’il se trouvait en captivité, emprisonné par les nazis. Le fait qu’August Sander ait intégré dans son projet des Hommes du XXe siècle des portraits de nazis signale sa volonté de lier de manière radicale photographie, société et Histoire, mais aussi d’intégrer les nazis à l’Histoire du XXe siècle, à l’humanité – choix d’autant plus problématique, certainement, pour Sander, que son fils Erich est mort en captivité sous le IIIe Reich. Par ce choix, il ne s’agit évidemment pas pour Sander de souligner « l’humanité » des nazis, mais de les intégrer aux visages du XXe siècle, à l’ensemble des hommes du XXe siècle. L’humanité inclut cela et est aussi capable de cela : le nazisme, les camps, la Shoah, la mise à mort planifiée de millions d’individus. Il ne s’agit pas de confondre les persécuteurs et les persécutés, pour reprendre le titre de l’exposition, ou de les égaliser dans une sorte d’humanisme mièvre et plus qu’abject, mais de les inclure dans la diversité humaine dont Sander voulait faire le portrait, diversité et hétérogénéité des visages, des physiques, diversité sociale, économique, politique et psychique.
Ce geste est politiquement d’autant plus fort qu’il s’oppose à l’uniformisation de l’humain voulue par les nazis et diffusée par les images de sa propagande, qu’il contredit l’élimination symbolique autant que physique de l’humanité d’une partie des humains. Sander en intégrant les nazis autant que les Juifs dans ses Hommes du XXe siècle, maintient l’existence de ceux et celles que les nazis voulaient voir disparaître – voulaient ne plus voir –, affirme l’inverse des discours nazis : la diversité irréductible des humains, l’existence irréductible des Juifs. Le nazisme a échoué, c’est ce que dit Sander, et il ne peut qu’échouer. Et Sander donne à voir cela, par la photographie, justement durant la période de l’après-guerre où l’Allemagne souhaitait « passer à autre chose », oublier les nazis autant que les Juifs, oublier sa propre histoire, oublier l’atteinte à l’humanité dont cette histoire est porteuse…

 



     C’est aussi pour une autre raison que les photographies présentées dans cette exposition sont représentatives du travail de Sander, et dont les très belles photographies d’Erich Sander reprennent les codes formels : cadrage serré, centré sur la personne ou le petit groupe de personnes, peu de place laissée à l’espace autour de celle-ci ou de celles-ci, cet espace étant de toute façon très épuré, souvent réduit au fond neutre du studio photographique. Les personnes photographiées occupent ainsi quasiment tout l’espace de la photo, les poses étant relativement classiques, elles aussi simplifiées. Ce qui occupe l’espace de l’image photographique, ce qui tend à se confondre avec elle, c’est celui ou celle qui est photographié.e. Mais qui est, justement, celui ou celle qui est photographié.e ?
Ce sont d’abord des individus, des « personnages » pris dans l’Histoire. Les Juifs ont certainement été déportés et ont certainement péri. Les soldats et officiers nazis ont participé à la guerre, à la déportation, au meurtre. Les « travailleurs étrangers » ont été pris dans cette tourmente. Sont-ils morts ? Ont-ils vécu ? Quelle a été leur vie associée à cette période de l’Histoire ? Les photographies de Sander, le regard qu’il porte sur ces personnes – regard qui n’est rien d’autre que ses photographies – les inscrit dans le cours de cette Histoire qui les définit, les emporte, les broie, les rejette, abîmées, sur les rives d’une autre Histoire, peut-être pour des joies nouvelles ou d’autres malheurs.
      Les personnes photographiées par Sander sont d’autant plus indissociables de l’Histoire qu’elles sont désignées à partir d’elle et en portent les signes. Les « travailleurs étrangers » sont identifiés en tant que tels, les Juifs sont photographiés en tant que Juifs à un moment de l’Histoire où cette « identité » est première. Les soldats et officiers nazis arborent leur uniforme, leurs insignes. Les photographies de Sander sont des documents relatifs à une époque, à une situation historique dont les individus photographiés sont indissociables. Ces documents montrent que chacun, ici, est pris dans cette Histoire qui est aussi son histoire, chacun est défini par elle d’un point de vue social, économique, politique, culturel, etc. Ce sont les signes de cette Histoire que Sander photographie, signes par lesquels chacun est marqué et défini, signes qui rattachent chacun à un mouvement qui dépasse l’individu, qui l’inscrivent dans un collectif, des ensembles qui nomment le siècle.



      Si, en ce sens, le document est témoignage, il l’est aussi dans la mesure où il s’oppose à l’Histoire, effectue une contre-Histoire, ou mieux s’oppose à ce qui dans l’Histoire relève d’un pouvoir qui dit les identités, produit les destins, impose les places, construit le discours – contre-Histoire de ceux et celles que l’Histoire a broyé.e.s, pour ceux et celles qui ont été assassiné.e.s et qui sont malgré tout toujours là, présent.e.s – selon une forme de présence évanouissante, fantomatique – « dans » la photographie. C’est la trace de cette présence, cette présence en tant que trace persistante que Sander, de manière paradoxale, photographie, que nous désignent ses images photographiques. Comme il photographie les nazis qu’il fait persister dans la mémoire d’un XXe siècle se définissant aussi par l’existence de ceux qui ont exhibé leurs croix gammées, qui ont participé à une politique de mort, qui, directement ou indirectement, ont assassiné des millions et des millions de vies.

      Nommer le siècle, définir le siècle, s’opposer au siècle : les photographies de Sander font cela. Mais elles le font aussi en un autre sens. Si les personnes photographiées sont définies par l’Histoire, par la photographie elles échappent à cette définition. Ce que Sander photographie, ce sont les déterminations historiques qui s’incrustent dans les individus et les façonnent, qui conditionnent leur visibilité dans la photographie. Mais ce qu’il photographie, ce sont également, justement, des individus, tel individu. Dans les photographies de Sander, ce qui persiste est aussi l’individu non en tant que personnage historique, masque d’un personnage à l’intérieur d’un récit historique, mais un individu singulier, un lui ou elle irréductibles, celui-ci ou celle-ci qui persistent ici dans tel visage singulier, tel regard, tel détail de l’expression, tel objet choisi pour la photo, telle courbure de l’épaule. On ne peut que regarder ces individus, chacun et chacune, imaginer une vie absolument singulière et pour nous insaisissable, impensable, souffrir pour eux et elles, se réjouir de tel moment dans lequel ils et elles ont été vu.e.s par le photographe. Si Sander est un témoin, c’est aussi parce que par ses images demeurent pour nous et parmi nous ces individus : images inapprochables et pourtant là, vies qui ont été et qui sont encore, devant nous, avec nous, pour nous.

C’est la puissance de ces vies que nous regardons – vies qui ont un nom, un prénom, un regard, un visage, une présence encore, malgré tout. Et c’est cette puissance qui nous fait penser, qui nous empêche de penser, qui nous fait pleurer…



August Sander, Persécutés/Persécuteurs, Mémorial de la Shoah, du 8 mars au 15 novembre 2018.


lundi 9 avril 2018

Le chat du rabbin est mort.



                                             Imhotep Sfar. Le vrai Chat du rabbin. 

     Imothep, un félin de race orientale, a été choisi par la famille Sfar en 2000. Ou plus exactement, il a choisi la famille Sfar, comme le raconte le dessinateur: "Nous sommes allés chez une éleveuse. J'avais un grand manteau et ce chat a quasiment sauté dans ma poche. C'était le plus moche et le plus étrange chat que j'avais jamais vu... Je me suis dit, c'est celui-là."

     En 2002, Joann Sfar transforme Imhotep en un personnage de BD, connu sous le nom du "Chat du Rabbin". "J'ai vraiment eu l'idée de ces albums en l'observant. Avec ses grands yeux, il regardait tout le monde avec tellement d'intensité que l'on avait l'impression qu'il voulait parler. En plus, il miaulait tout le temps", confie l'auteur au Parisien.

     Les aventures du "chat du rabbin" seront déclinées en neuf tomes de bande-dessinée, adaptées au théâtre mais aussi au cinéma en 2011 où il a reçu le César du Meilleur film d'animation l'année d'après. Un "live action movie" devrait également sortir cette année... et peut-être également d'autres tomes de la bande-dessinée. "Oui, Je vais continuer. Fred, le dessinateur de Philémon me disait: 'il y a des personnages qui finissent par se dessiner tout seul car ils ont une âme.' Je crois que c'est le cas de mon chat du rabbin", a déclaré Joann Sfar après la mort de son chat le 23 février.

                   Texte et dessin de  Joann Sfar



                Joann Sfar et Imhotep





Le chat du rabbin raconte l'histoire d'un félin doué de parole dans l'Alger du début du XXe siècle. Il peut en effet parler après avoir dévoré le perroquet de la maison.
Le rabbin lui interdit alors de voir sa fille Zlabya car le chat ne dit que des mensonges ou des vérités blessantes. Afin de revoir sa maîtresse, le chat du rabbin demande donc tout naturellement à faire sa Bar-Mtsvah.
Au fil des albums, le chat du rabbin perdra et retrouvera la parole. À certains moments, il pourra communiquer uniquement avec les autres animaux ou certaines personnes, tel le peintre russe.



Il est le narrateur de l'histoire et à travers lui, on découvre la culture juive d'Algérie. Il ne manquera pas d'observer avec un regard critique les errements et défauts des humains qui l'entourent. Il voyagera à Paris afin de rencontrer les parents de Jules, l'époux de Zlabya, ou à travers toute l'Afrique pour trouver Jérusalem d'Afrique.
Cette série est une magnifique fable qui nous fait découvrir la culture juive séfarade.

Joann Sfar le chat du rabbin Dargaud. 9 volumes ou en intégrale en 2 volumes.


Egalement en DVD

lundi 2 avril 2018

Impressions lisboètes (7)

                                                   Cliquez sur les images pour les agrandir


     Dans l'Alfama, aux portes du Castelo de Sao Jorge, le petit quartier de Santa Cruz dessine un charmant lacis de ruelles étroites et pavées, bordées de maison typiques.