samedi 25 décembre 2021

François Béranger, Manifeste (1973)

 


 
    Je prends un peu d'avance sur le calendrier mais qu'importe.
     Depuis ce jour en 1973 où, Alain, le frère de ma future belle soeur, est arrivé avec François, sous forme de galette vynile sous le bras, François ne m'a plus quitté.     Vous serez certainement déçus, moi le premier, de n’avoir fait la connaissance de cet honnête homme que par l’intermédiaire des ses albums. Toutefois, je répète que ce soir-là, tandis que la conversation s’animait autour de la table autour du PSU, de la fac de Vincennes et de la vie politique, moi, les yeux rivés sur la pochette du disque qui représente une chaise paillée terminée en corps de femme, eh bien François chantait pour moi. Il chantait pour moi comme il le fait à chaque fois que je l’écoute avec le même trouble, la même émotion, la même colère, les mêmes espoirs.
    Alors, bien sûr dès le lendemain de notre rencontre je l’ai invité à s’installer chez moi. Je lui ai trouvé une place avec Regianni, Barbara, Le Forestier… Il était entré dans ma vie. Il y est toujours.
    Le 15 octobre 2003 j’ai appris son décès à 66 ans. Je note que Laurent Ruquier lui a rendu hommage et diffusé sur les ondes une de ses chansons. Je ne sais pas s’ils ont été nombreux à faire la même chose pour François, lui qu’ils ont toujours, refusé, négligé, ignoré, méprisé. Et depuis "qu’un soir il avait pissé sur sa télé tellement c’était chouette," cette grande dame n’avait jamais invité ce pas poli. Elle n’allait certainement pas commencer aujourd’hui. Cette journée du 15 octobre fut un peu triste. Déjà octobre c’est gris, mais alors là. Chez l’Agitateur Culturel du coin, pas le moindre hommage et dans les bacs une plaque à son nom, vide de tout contenu comme si François n’avait jamais existé. « Je suis né, je mourirai.»

L’année suivante Futur Acoustic publiait une très belle anthologie contenant trois CD, un DVD accompagnée d’un livret de 43 pages sous le titre « Le vrai changement, c’est quand ? » Toujours d’actualité, le François. La réédition des albums a suivie grâce à la volonté de ce label diffusé par Harmonia Mundi, peut-être l’un des seuls disquaires encore vivants. 

 

NB : Je reviendrai sur François Béranger en republiant les billets : Béranger par Béranger.

 

 

dimanche 19 décembre 2021

Barbara.



 
    Après un mois à me gratter les couilles à Lorient à débarquer la literie complète de notre aviso et choper des morpions, il a bien fallu rentrer chez moi. J'y ai retrouvé, ma piaule, mes parents, mes potes et celle qui m'avait attendu deux ans. 
    Question musique elle était loin d'être rock n' roll. Plutôt chanteur à texte, si possible à s'ouvrir les veines. Des chanteurs qui gagnaient à être connu et dont certains sont entrés dans mon Panthéon, je dois le reconnaître, sans que jamais je ne cherche à mettre fin à mes jours. Barbara en fait partie. Elle aimait Barbara. Alors je me suis fendu.
    La chose avait été promise de longue date et la table retenue depuis maintenant trois semaines. A l'occasion J’ai traîné ma peine boulevard Barbès. Les vitrines affichaient des slogans accrocheurs et des prix modiques. Le chevron me semblait indémodable. Je me suis laissé tenté par un costume de couleur indéterminé dont le vendeur, à l’humour pince sans rire, m’affirma qu’il m’allait commme un gant.  Les affaires allaient-elles donc si mal pour qu’il se montre aussi obséquieux à mon égard ? Le pantalon tirebouchonnait et le rendu arrière de la veste baillait de façon disgracieuse quand je la fermais.Il m'allait comme une moufle.
 Seul avantage en sa faveur le prix. Je cédais donc à l’appel des sirènes, complétais ma garde robe d’une chemise pastel, déjà froissée d’impatience, et m’acquittais de mes achats.
Les retouches n’y changèrent rien. « Costard Pochon, t’as l’air d’un con. » Un slogan qui tient toujours ses promesses. En dépit du repassage à sec, un mauvais lainage reste un mauvais lainage. Un mauvais lainage qui pochait désespérément aux coudes et aux genoux. A moins des rester en permanence debout les bras ballants. Et encore. Les accessoires outranciers ajoutaient au ridicule. Mon double manquait cruellement d’élégance. Il ne manquait plus qu’une mauvaise eau de toilette pour rajouter une touche de mauvais goût. J’y remédiais derechef. Parfait.
 
    Il pleuvait ce soir là. Nous sommes descendu à la station Palais Royal et avons rejoins l’avenue de l’Opéra. C’était la première fois que je me rendais à un dîner spectacle. Elle aussi. Dès le seuil franchi, le premier passage obligé fut le vestiaire. Parmi les manteaux chics et sombres, nous laissâmes son manteau clair, ma serpillière, et un parapluie que personne ne nous volerait jamais. La salle était petite. Elle pouvait accueillir tout au plus une centaine de personnes. Deux longues tables dressées sur les côtés la rétrécissaient encore plus. A voir ces femmes en lamés et ces hommes en smoking j’ai senti que je n’étais pas à ma place mais il était trop tard pour reculer. Bien entendu il n’y avait qu’une table au centre et ce fut la notre. A notre entrée les regards se sont portés sur nous. Nous faisions sensation. Certainement la couleur poireau pomme de terre de mon costume Pochon, ma chemise poussin albinos, ma cravate et ma pochette aussi cramoisi que ma gueule, le tout assorti aux chaussettes. Avec les pochons aux genoux, mon pantalon avait bien perdu dix centimètres de longueur, juste question de laisser admirer la qualité du fil d’Ecosse de mes chaussettes agonisantes sur mes chevilles. Mon portefeuille faisait sailli dans ma poche. Sans compter celles du pantalon bourrées d’accessoires tels des bajoues de hamster. La grande classe. Elle me précédait en robe claire à godets et chaussée de bottes blanches. Aidée par un bellâtre qui ne nous quitta plus de la soirée elle s’assit à ma gauche tandis que je me jetais sous ma chaise question de tenter de passer inaperçu. Rien n’y fit. Bien heureusement rapidement les habitués nous oublièrent. Sauf le bellâtre toujours disposé à nous rendre service. M’allumer ma clope, me servir du vin, lui servir de l’eau, nous couper la viande, m’essuyer la bouche, me faire les ongles. Nous foutre la paix, non. Il était payé pour nous faire chier et je dois admettre qu’il fit bien son boulot. Rien à reprocher. Il faisait chaud. Nous prime un rafraîchissement au prix d’un réfrigérateur. La soirée s’annonçait belle. Je la voyais heureuse. Je l’étais donc aussi. Nous étions très bien placé. Sans avoir le bras long, je reste assuré qu’en le tendant bien, je pouvais griffer le vernis du piano du bout de ma fourchette. Je ne m’y suis pas aventuré. C’était juste question de dire.
    En première partie, nous eûmes droit à Yvan Dautin et Pierre Vassiliu. De quoi attaquer les entrées et le plat, une volaille aux cerises pas vraiment morte que ma fourchette chatouillait de temps à autre pour la faire rire. Je rangeais mon mikado en os sur le bord de l’assiette, suçait les cerises et épongeais la sauce. Rien d’extraordinaire à faire à la maison mais à un dîner spectacle, cela restait une autre affaire. Ah! il devait bien se marrer le bellâtre à me voir tel un bretteur en découdre avec la volaille pas morte.
    A l’issu du combat, Vassiliu retourna dans sa loge. J’abandonnais la dure en cuisse. Nous fîmes une pause. Faute de clopes, je commandais un paquet au prix d’une cartouche. Radical contre le cancer du poumon. On amena alors le dessert. Un truc indéfinissable avec des pailles des parasols des cerises, du citron, des fruits confits et de la chantilly. Un objet d’art, quoi ! C’est à ce moment que nous sommes retrouvés dans le noir une fraction de secondes jusqu’à la venue de la longue dame brune. Sous les applaudissements, elle s’est installé au piano à un vol de pintade de mon assiette. Elle s’est mise à chanter. Normal, elle était là pour cela et on était venu pour. Au prix ou je payais il aurait plus manqué qu’elle nous fasse des ombres chinoises ou un numéro de prestidigitatrice. C’est vrai qu’on était prêt aussi. Pas la peine de brailler et taper comme un sourd sur son piano. J’entendais parfaitement bien. J’ai même failli m’esbigner un oeil avec ma petite cuiller. Comment, je respecte rien. Barbara, d’accord ! Faire plaisir, d’accord ! Mais ce sont mes oreilles et mon pognon, tout de même. Pis je sortais de deux années de désert culturel. Tout ça pour apprendre qu’il pleuvait sur Nantes, avouez qu’une fiche météo m’aurait suffi. Pourtant, je dois sincèrement avouer que je me laissais rapidement gagner par le charme de la grande dame brune. je dois même reconnaître que je fus littéralement sous le choc avec une Barbara intime et possédée. C’est bien simple, je n’avais d’yeux que pour elle. Je mangeais mes clopes, fumait ma chantilly. Écrasais ma clope dans la chantilly. Embrassait le bellâtre. Le grand jeu. Et quand j’aime, je ne compte pas. A l’entracte, je commandais un alcool au prix d’une distillerie que je consommais d’une glotte gustative jusqu’au final explosif.
    A la fin des applaudissements, alors que la longue dame brune disparaissait dans une brume légère derrière le rideau rouge, que les lumières étaient encore tamisées, le bellâtre qui ne perdait jamais une occasion de rire me glissa discrètement la note qu’éclairait la lueur vacillante d’une maigre bougie en fin de vie. Je m’y attendais, mais quand même. Ma pâleur fut mise sur le compte de l’émotion. Voir Barbara, manger un pintadeau aux cerises et mourir. Mon CCP aurait été du plus mauvais effet. De toutes les façons, il ne s’en serait pas remis. Je réglais rubis sur l’ongle, faute de monnaie, laissait un pourboire royal et nous filâmes rejoindre la cohue aux vestiaires récupérer son manteau et ma guenille. Toujours faute de monnaie, je réglais gracieusement le vestiaire sans pouvoir conserver en souvenir les cintres en plaqué or. Paris est certes trop petit pour ceux qui s’aiment comme nous d’un aussi grand amour. Mais la banlieue est lointaine pour ceux qui à pied doivent rentrer se coucher. Le taxi de rigueur, je ne vis pas un brin de la route, l’œil rivé sur le compteur qui avalait mes derniers francs. Je la laissais à sa porte dans la froidure d’un matin de décembre. Elle me proposa fort gentiment de conserver le taxi jusque chez moi. Je doutais que le prix de la course ne dépasse pas les cinquante centimes qui me restaient en poche. Je n’en fit donc rien. D’ailleurs, rentrez à pied me ferait le plus grand bien. Et puis c’était encore gratuit. Alors, autant que j’en profite.
 
Restait du bleu à l’âme et l’inoubliable Barbara. De quoi occuper une vie.    
 
 

mardi 14 décembre 2021

Hot Butter, Pop Corn (1972)

 


 

 

    Depuis mon dernier billet du mois de mai sur le sujet, nous avons eu largement le temps de ranger nos malles après avoir procédé à de multiples échanges ou ventes de souvenirs jugés inutiles voire superflus.

    Et nous voilà tous alignés sur le pont afin d'accéder au quai noir de monde. Deux ans de cohabitation à bord et deux ans d'absence avec la métropole. Les retrouvailles furent chaleureuses. Les marins s'égaillèrent telle une volée de moineaux retrouver fiancés, épouses, familles et amis. Cette effervescence passée, ce fut le débarquement. Restait un bâtiment privé de son équipage qu'il fallait vider avant son carénage. Cela me valu de rester à bord un mois de plus avant de bénéficier des quatre mois de permission avant ma nouvelle affectation.

Je n'avais jamais mis les pieds à Lorient. Je ne l'ai jamais fait depuis. Restait l'hôtel de la Gare où nous avions loué des chambres au mois.

    Matelas, couchages furent débarqués. Et au bout d'une journée à macérer dans le linge de bord nous fîmes connaissance avec le Phtirius inguinalis, un insecte de couleur marron mesurant environ 3 millimètres qui se nourrit exclusivement du sang de son hôte. Le morpion et notamment ses larves sont visibles à l’œil nu. Quand elles sont vivantes, elles sont grises et bien accrochées aux poils. Quand elles sont mortes, cela ressemble à de tout petits œufs blancs situés à la racine des poils et facilement détachables. On leur faisait la chasse à grand coup de produit antiseptique qui faisaient ressembler nos partie génitales à des culs de bébé talqués et ce durant plusieurs semaines. Et chaque soir nous les sortions en ville question de les promener et les aérer un peu.

    Friands des nouveautés musicales hexagonales, nous fumes quelque peu déçu en cette fin d'année 1972 de voir et surtout d'entendre Stone et Charden : L'avventura, Ringo : Elle, je ne veux qu'elle, Mike Brant : Qui saura, C. Jérôme : Kiss me Ringo : Trop belle pour rester seule, Mike Brant : C'est ma prière, Frédéric François : Laisse-moi vivre ma vie, un coup à reprendre la mer vers Diego danser le Salegi et manger des brochettes pimentées de zébu. 

    Les prémisses de la musique électronique fit son apparition avec Hot Butter et son tube international : Pop corn qui trainaient dans tous les juke box de France et de Navarre. Le rock comme nos couilles était il dévasté par les Phtirius inguinalis au point de s'attaquer aux cerveaux de nos contemporains ?

    Une visite chez un disquaire digne de ce nom nous rassura quelque peu. Jeff Beck Group,Black Sabbath , David Bowie Deep Purple, Emerson, Lake And Palmer, Genesis, Jethro Tull, Lou Reed, The Rolling Stones, Roxy Music, Slade, Neil Young, ZZ Top veillaient au grain. Le rock pas mort. Il respirait encore.


samedi 6 novembre 2021

Halloween

 

                                                 Cliquez sur les images pour les agrandir.







vendredi 29 octobre 2021

Julie Manet, musée Marmottan jusqu'en mars 2022

 

 

     Le musée Marmottan Monet organise la première exposition jamais consacrée à Julie Manet, fille unique de Berthe Morisot et nièce d’Edouard Manet. Intitulée « Julie Manet, la mémoire impressionniste » elle aura lieu du 19 octobre 2021 au 20 mars 2022. Légataire de Julie Manet par l’intermédiaire de ses enfants, dépositaire du premier fonds mondial de l’œuvre de Berthe Morisot mais aussi des collections de la famille, le musée Marmottan Monet souhaite apporter un éclairage sur le rôle de Julie Manet dans la vie des arts.

 



 

jeudi 21 octobre 2021

Enfin le cinéma ! Musée d'Orsay jusqu'au 16 jznvier 2022

 

 


    À l’aube du XXᵉ siècle, le cinéma est tout autant, sinon plus, une manière de s’approprier le monde, les corps et les représentations, qu’une machine ou un média. Nouveau regard éminemment social et populaire, il est le produit d’une culture urbaine fascinée par le mouvement des êtres et des choses et désireuse de faire de la « modernité » un spectacle.

Aucune rupture brusque ou révolution violente cependant, les esprits et les corps avaient été largement préparés. Les premières projections de « photographies animées » par les frères Lumière à Paris en 1895 sont en effet les dernières-nées d’une longue succession de dispositifs visuels et d’attractions (du panorama aux musées de cire, en passant par la morgue, les aquariums et les foires) qui trouve son apogée lors de l’Exposition universelle de 1900 à Paris. Issus d’une tradition de la circulation des images, ces premiers films, encore imparfaits, sont également les héritiers de multiples pratiques, artistiques ou scientifiques, savantes ou vulgaires. Nombreuses sont les propositions ou interrogations formulées par les artistes du XIXe siècle qui ont précédé leur avènement – au premier rang desquels le fantasme du « réalisme intégral » – que le cinéma prolonge, recycle, questionne, et bientôt dépasse. L’évidence de la mobilité du monde ou de l’écoulement du temps est interrogée et analysée au prisme de certains motifs culturels comme l’agitation de la ville ou le ressac perpétuel des vagues. En ce sens, Jean-Luc Godard eut raison de rappeler que le cinéma fut inventé par le XIXe siècle.

 

    Ne cherchant pas à présenter une chronologie des inventions, l’exposition « Enfin le cinéma ! » est volontairement synchronique et thématique. Elle fait dialoguer la production cinématographique française des années 1895-1907 avec l’histoire des arts, depuis l’invention de la photographie jusqu'aux premières années du XXe siècle, au fil de quelques grands sujets que sont la fascination pour le spectacle de la ville, la volonté d’enregistrer les rythmes de la nature, le désir de mise à l’épreuve et d’exhibition des corps, le rêve d’une réalité « augmentée » par la restitution de la couleur, du son et du relief ou par l’immersion, et enfin le goût pour l’histoire. Elle se conclut vers 1906-1907 alors que la durée des films s’allonge, les projections se sédentarisent dans des salles et les discours s’institutionnalisent. Le cinématographe devient le cinéma, à la fois lieu et loisir de masse.

 

    L’exposition rassemble près de 300 œuvres, objets et films aussi bien anonymes que signés de noms bien connus du grand public, de Pierre Bonnard à Auguste Rodin en passant par Gustave Caillebotte, Loïe Fuller, Léon Gaumont, Jean Léon Gérôme, Alice Guy, Auguste et Louis Lumière, Jules Etienne Marey, Georges Méliès, Claude Monet, Berthe Morisot, Charles Pathé ou Henri Rivière.

 

mercredi 13 octobre 2021

David Hockney, Un an en Normandie.Musée du Luxembourg, Paris.

  



A l’âge de 84 ans, le célèbre peintre britannique David Hockney continue de faire l’actualité avec une nouvelle exposition au musée de l’Orangerie, à Paris, au bout du jardin des Tuileries. L’endroit choisi n’est pas anodin : sa longue frise de 90 m fait écho aux fameuses Nymphéas de Claude Monet, autre grandissime figure normande de la peinture.

Discrètement installé en pays d’Auge depuis 2019, à deux pas de Beuvron-en-Auge, David Hockney a traversé les confinements en peignant à l’aide de son Ipad l’évolution des saisons depuis son propre domicile. Dans cette grande fresque faisant aussi écho à la Tapisserie de Bayeux, le peintre le plus cher en activité décrit le rythme du temps en mode Vivaldi depuis le printemps 2020.

 


 

En parallèle de l’expo Soutine – De Kooning, cette proposition baptisée « Un an en Normandie » trouve place dans la grande galerie, juste à côté des collections permanentes. Trois dessins précèdent également les Nymphéas de Monet.

 


 

 David Hockney, Un an en Normandie
Paris
Musée de l’Orangerie
Du 13 octobre 2021 au 14 février 2022

jeudi 7 octobre 2021

La Collection Morozov. Icônes de l'art moderne . Fondation Louis-Vuitton jusqu'au 22 février

 

 Après celle de Chtchoukine il y a quatre ans, la Fondation Louis-Vuitton accueille jusqu’au 22 février une autre collection russe incontournable : celle des frères Morozov, industriels richissimes et amateurs éclairés d’art occidental. Une exposition-événement qui réunit plus de deux cents chefs-d’œuvre.

 



    Cet événement, le second volet de la grande manifestation Icônes de l'art moderne, est organisé en partenariat avec le Musée d’État de l’Ermitage (Saint-Pétersbourg), le Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine (Moscou) et la Galerie nationale Trétiakov (Moscou).

    La Collection Morozov constituera un autre volet historique majeur consacré aux grands collectionneurs russes du début du 20ème siècle. 

La Collection Morozov. Icônes de l'art moderne Fondation Louis-Vuitton Paris  jusqu'au 22 février

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jeudi 23 septembre 2021

Vivian Maier, musée du Luxembourg, Paris 15 septembre au 16 janvier.

 

 


 

    Le parcours de Vivian Maier (New York, 1926 – Chicago, 2009) est atypique mais c’est pourtant celui d’une des plus grandes photographes du XXe siècle. C’est au cœur de la société américaine, à New York dès 1951 puis à Chicago à partir de 1956, que cette gouvernante d’enfants observe méticuleusement ce tissu urbain qui reflète déjà les grandes mutations sociales et politiques de son histoire. C’est le temps du rêve américain et de la modernité surexposée dont l’envers du décor constitue l’essence même de l’œuvre de Vivian Maier. L’exposition permet au public d’accéder pour la première fois à des archives inédites de la photographe, découvertes en 2007 : photographies vintages que Vivian Maier a pu tirer, films super 8 jamais montrés, enregistrements audio… L’exposition permet ainsi de saisir toute l’ampleur de l’œuvre de cette grande artiste et de replacer son œuvre dans l’histoire de la photographie.

Du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022
Musée du Luxembourg, Paris 

Voir également l'excellent documentaire "A la recherche de Vivian Maier", diffusé le samedi 25 septembre à 18h30 sur la chaine LCP

vendredi 27 août 2021

Charlie Watts

 

 


 

    Pilier des Rolling Stones, Charlie Watts est mort ce mardi 24 août à l’âge de 80 ans. Rare en interview, il avait accordé un long entretien en 1998 à “Télérama”, pour la parution de “No security”. L’occasion de revenir sur sa place au sein des Stones, de son amour pour le jazz ou encore de sa carrière sur fond de sexe, drogues et rock’n’roll.

    Le tambour-major des Rolling Stones est un personnage peu ordinaire. Inconditionnel de jazz, Charlie Watts déteste le rock, ce qui ne l'empêche pas, depuis trente-cinq ans, de battre la mesure du plus grand groupe du monde. Les coups de semonce de Satisfaction, c'est lui. Tout comme les roulements trépidants de Get off my cloud, la frappe cinglante de Paint it black ou le rythme syncopé de Miss You. Trente-cinq années pendant lesquelles il a vécu de l'intérieur une folle épopée, avec son lot de drames, de tournées géantes et d'hystérie collective, sur fond de sexe, drogues et rock'n'roll. Une existence aux antipodes des aspirations de cet homme né en juin 1941 à Londres, et qui exerçait, jusqu'à sa rencontre en 1962 avec Brian Jones, la paisible profession de dessinateur publicitaire. Avare d'interviews (il a passé vingt ans sans faire une seule déclaration…), Charlie Watts s'exprime aujourd'hui à l'occasion de la parution de No security, le nouvel album « live » des Stones.

 

    Depuis dix ans, vous êtes celui qui bénéficie de la plus longue ovation du public chaque fois que Mick Jagger présente les membres des Stones sur scène. Comment expliquez- vous cette popularité ?
C'est dû à la façon dont Mick me présente, non ? [Rires.] Ces ovations sont un immense compliment, mais je me garde bien d'essayer d'expliquer cette popularité. Si on commence à réfléchir à ces choses-là, on devient fou.

    No Security a la particularité de présenter certaines chansons en version live pour la première fois.
Et alors ? Mick et Keith ont dû écrire environ cinq cents ou six cents chansons depuis les débuts des Stones. On puise naturellement dans ce vaste répertoire. En concert, il y a toujours une liste de morceaux que le public demande systématiquement. Si vous allez voir un concert de Ringo Starr, vous avez forcément envie de l'entendre chanter Yellow Submarine… Cela dit, nous essayons régulièrement de jouer des titres que nous n'interprétons que rarement, d'où la présence de Sister Morphine, Memory Motel, ou encore The Last Time.

    Comment définissez-vous votre position au sein des Rolling Stones ?
[Long silence.] Ma position ? Celle de tout batteur : assurer la rythmique, maintenir la cohésion musicale entre chaque instrument et fournir une plate-forme aux autres.

    Beaucoup de gens vous considèrent comme l'éminence grise du groupe, le Stone « sage »…
Sage, je ne crois pas. Disons plutôt intègre. Mais je ne me regarde jamais et je refuse d'analyser la façon dont les gens me perçoivent. C'est sans importance.

    Quels sont vos rapports avec deux personnalités aussi fortes que celles de Mick Jagger et Keith Richards ?
Personne n'est plus proche de moi et j'ose espérer que la réciproque est vraie. Leurs personnalités sont ce qu'elles sont. Il faut vivre à l'intérieur de leurs sphères, suivre leur direction.

 

    Aimez-vous autant les tournées qu'il y a vingt ou trente ans ?
Je suis incapable de me souvenir des années 60 ou 70 ! Toutes ces années passées sur la route ont fini par former un long et unique show. De notre dernière tournée, je n'ai retenu qu'une file interminable de valises et une foule de gens sans cesse en train de me dire où je dois aller et ce que je dois faire.

    Et votre tout premier concert avec les Rolling Stones, au Flamingo Jazz Club de Londres, le 14 janvier 1963 ?
Aucun souvenir, si ce n'est celui d'avoir joué dans cet endroit avant d'avoir fait partie des Stones. Il faut que ce soit Keith, ou jadis Bill Wyman, qui me rappelle tel ou tel événement pour que je m'en souvienne vaguement. Par contre, je revois très bien notre première tournée anglaise, en 1963, dans les cinémas et les petits théâtres, quand nous partagions l'affiche avec les Everly Brothers, Bo Diddley et Little Richard. C'était merveilleux.

    Durant trente ans, vous avez combiné votre jeu de batterie avec la basse de Bill Wyman. Son départ, en 1993, a-t-il modifié la formule rythmique du groupe ?
Il me manque énormément, même si nous sommes toujours en contact téléphonique. Mais sur scène, Darryl Jones [le bassiste remplaçant Bill Wyman, NDLR] est un musicien tellement doué et quelqu'un de si gentil qu'il m'est très facile de jouer et de tourner avec lui. Si nous avions aujourd'hui un bassiste à trop forte personnalité, ce serait insupportable. En tournée, il faut partager chaque instant vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour donner deux heures de spectacle… Quant à savoir si Darryl Jones est meilleur ou moins bon que Bill Wyman, ça me semble un débat stérile. Chaque formation de Duke Ellington était unique, magique, pourtant aucun musicien n'était irremplaçable. Les Rolling Stones, c'est Mick et Keith. La force et l'essence du groupe reposent sur leur bonheur et leur longévité. Peu importe qui joue de la batterie ou de la basse avec eux : tant qu'ils seront ensemble, les Stones existeront.

     Quelle est la partie de batterie dont vous êtes le plus fier ?
Peut-être celle de Not fade away, sur l'album live Stripped. Mais c'est difficile à dire car je n'écoute jamais les disques des Rolling Stones.

 

    Dans son livre Stone alone, Bill Wyman écrit que vous êtes le seul du groupe à n'avoir jamais pris de drogue dans les années 60 et à être toujours resté fidèle à sa femme. Qu'est-ce qui a motivé cette attitude ?
Avoir toujours aimé ma femme inconditionnellement ! En fait, j'ai détesté les années 60 et 70. Je trouvais la musique de cette période épouvantable et j'avais beau être au coeur de l'action, je n'ai jamais vu de révolution. Seule la naissance de ma fille m'a rendu heureux. Toutes ces gamines hurlant durant nos concerts et le prétendu mode de vie « sexe, drogues et rock'n'roll » m'ont toujours paru ridicules et malsains. En ce qui concerne la dope, je me suis rattrapé au cours des années 80 en prenant des tonnes de poudre. J'en ai été le premier surpris, ma femme n'a pas compris, mais le plus étonné, c'était Keith Richards ! Je n'avais plus goût à rien, je me méprisais, j'étais parti à la dérive à plus de 40 ans…

    Imaginiez-vous faire une carrière aussi longue dans la musique ?
Pas du tout. Avant de faire partie des Stones, j'accompagnais divers artistes au gré des occasions. Au tout début des années 60, Alexis Korner m'a demandé de tenir la batterie au sein du Blues Incorporated. Ma rencontre avec lui fut déterminante : ce jour-là, je suis entré dans mon premier groupe et j'ai fait la connaissance de ma femme ! Alexis était un véritable catalyseur, doté d'un sixième sens pour dénicher des musiciens exceptionnels, comme Jack Bruce par exemple [futur membre de Cream, NDLR], contrebassiste, chanteur et compositeur surdoué. A l'époque, je n'avais jamais entendu le son d'un harmonica, et pour moi, le blues, c'était quand Charlie Parker était triste. Et voilà que Cyril Davies, un chanteur-harmoniciste, débarque de Chicago et se fait engager dans le groupe. Je n'avais pas la moindre idée de ce qui était en train de se passer… Toute la scène musicale anglaise a explosé grâce aux visions d'Alexis Korner. C'est alors qu'un p'tit gars quitte sa campagne de Cheltenham, une guitare sous le bras et un bottleneck au doigt. Il s'appelle Brian Jones, et la première chose qu'il fait en arrivant à Londres, c'est d'aller voir le Blues Incorporated en concert. C'est comme ça que je l'ai rencontré. Dans la mouvance d'Alexis, il y avait également un dénommé Mick Jagger, qui montait parfois sur scène pour chanter un morceau sous les yeux de son copain Keith Richards…

    Vous dites ne pas aimer le rock'n'roll, ne jamais écouter les disques des Rolling Stones. N'auriez-vous pas préféré rester dessinateur de publicité ?
Non ! J'ai toujours voulu être batteur, mais j'étais persuadé de ne jamais pouvoir y parvenir. Mon rêve, c'était de devenir Kenny Clarke et d'accompagner les grands maîtres du jazz. Mais ça, c'est une autre paire de manches… Quand j'avais 17 ans, en 1958, je suis allé à Paris pour voir mon idole jouer avec Bud Powell, un pianiste génial, et Pierre Michelot, un bassiste qui avait accompagné Django Reinhardt. Ce monde était mon univers, et j'aimais ces musiciens. Dans le Paris des années 50, le jazz n'était pas, comme aux Etats-Unis, une musique réservée aux Noirs, c'est pourquoi votre capitale était à cette époque la Mecque des musiciens de jazz. Je me souviens qu'il y flottait un parfum très romantique, je me rappelle avoir rencontré Kenny Clarke à Saint-Germain-des-Prés, un homme flamboyant qui vivait une véritable romance avec Paris. Moi-même, j'avais l'impression de vivre dans un film de Fred Astaire.

    “Les stades géants ne sont vraiment pas faits pour la musique. Tout cela, au bout du compte, n'est que de la comédie”

    Les Rolling Stones ont joué du blues, du rock, du rhythm'n'blues, de la soul, du disco, du reggae, mais jamais de jazz. Leur avez-vous suggéré de s'y essayer ?
Non, j'ai simplement conseillé à Mick d'inviter Joshua Redman à venir jouer sur Waiting on a friend lors de notre dernière tournée. Je lui ai également suggéré d'inviter Miles Davis sur certains de nos morceaux, mais malheureusement, ça ne s'est pas fait… Le seul musicien de jazz que Mick ait invité de son propre chef fut Sonny Rollins, lors de l'enregistrement studio, à Paris, de Waiting on a friend, en 1980. Sincèrement, je ne pensais pas que Rollins accepterait. Il l'a pourtant fait et en plus, il a adoré ! Ce fut un enchantement de pouvoir jouer avec celui que je considère comme le dernier géant du saxophone. En tant que simple auditeur, j'ai toujours préféré Sonny Rollins à John Coltrane, dont le succès a fait ombrage à de nombreux saxophonistes.

    À force de jouer dans des endroits gigantesques, comme le Stade de France, n'avez-vous pas parfois l'impression d'être une bête de foire dans un grand cirque rock'n'roll ?
Plutôt une petite souris. Il s'agit d'un grand spectacle et mon rôle principal consiste à faire en sorte que Keith ait ses applaudissements. Et puis ces stades géants ne sont vraiment pas faits pour la musique. Tout cela, au bout du compte, n'est que de la comédie.

 

 

 

lundi 23 août 2021

Aveyron, La Couvertoirade

 

 

    Sur le haut plateau des Causses du Larzac, La Couvertoirade raconte plusieurs histoires : celle des Templiers qui édifièrent le château au XIIème siècle, celle des Hospitaliers qui, au XVème siècle, leur succédèrent et enfermèrent la cité dans une couronne de remparts puis celle de l'apogée économique et démographique du village avec ses belles demeures des XVI et XVIIème siècles.


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vendredi 20 août 2021

Festival de Blues, Saint Quentin la Chabanne 21 & 22 août

 


 

     Samedi 21 et dimanche 22 août 2021, Esplanade de l'église, 16h à minuit le samedi, 15h à 23h le dimanche. Entrée gratuite, restauration et buvettes sur place, dans le respect des gestes barrières. Dans une ambiance festive, conviviale, familiale et avec l'entrée gratuite, deux jours de vrai Blues international qui raviront les amateurs et tous ceux qui aiment la bonne musique.