vendredi 30 novembre 2018

Renoir père et fils jusqu'au 27 janvier 2019, musée Orsay, Paris



     L'exposition veut explorer le dialogue fécond et parfois paradoxal entre un père, Pierre-Auguste Renoir, et un fils, Jean Renoir, entre deux artistes, entre peinture et cinéma. Les points de contact entre l'oeuvre du cinéaste et du peintre vont au-delà d'un jeu d'influence et de transposition. Tout se passe comme si c'est en interrogeant la peinture de Renoir et de ses contemporains et, plus généralement, le XIXe siècle finissant, que Jean forge sa personnalité artistique et établit son autonomie de cinéaste. L'exposition revient de façon neuve sur son rôle dans la diffusion de l'oeuvre de son père, ses relations avec le milieu artistique et sa pratique de céramiste qu'il met en parallèle avec celle du cinéma, car potiers et cinéastes composent avec le hasard.

     Les relations entre Pierre-Auguste et Jean sont jalonnées de portraits croisés, entre un fils qui a posé pour son père sans jamais l'avoir filmé, mais qui prépare pendant près de vingt ans sa biographie encore très lue aujourd'hui. A travers des tableaux, des extraits de films, des photographies, des costumes, des affiches, des dessins, et des documents, pour certains inédits, cette exposition pluridisciplinaire explore des thèmes (le rôle du modèle féminin par exemple) et des géographies (la Seine, Montmartre, le Midi) communs à deux oeuvres que réunissent peut-être plus sûrement encore un goût de la liberté et une profonde humanité.




Renoir père et fils
Peinture et cinéma
06 novembre 2018 - 27 janvier 2019
musée d'Orsay Paris

samedi 24 novembre 2018

Impressions péruviennes (9)

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     Nous quittons Cusco et nous voilà partis pour la Vallée Sacrée des Incas. Tellement sacrée que nous y sommes juste passés, avant d'atteindre notre première halte le village de Pisac, Perdrix en quechua, perché à 3000m, probablement construit au 15e siècle, durant l’expansion de l’empire inca, puis fut conquis par les Espagnols qui construisirent par-dessus ces édifices incas.



  
    "Le marché andin de Pisac où l’on trouve fruits et légumes, mais aussi et surtout de l'artisanat en laine d’alpaga (pas beaucoup) et autres objets fabriqués par les artisans des environs. Il se tient mardi, jeudi et dimanche sur la Plaza de Armas."


     Contrairement à l'avis plutôt sobre rapporté ci-dessus, A lire les commentaires élogieux laissés par les internautes voyageurs sur le marché de Pisac, je constate amèrement les effets  désastreux de l'altitude, du soleil et de la feuille de coca sur l'esprit et la raison. Car au delà de l'argument de vente officiel de venelles en venelles on baguenaude dans un immense super marché touristique bien loin du marché de Cuzco. En plus, on peut y déguster du cochon d'inde grillé, ce que Titi, mon cochon d'inde domestique lorsque j'avais dix ans n'aurait vraiment pas aimé. Arrêt très décevant et surtout inutile sauf pour se rendre aux toilettes.


      Les salines de Maras accrochées à flanc de montagne à 3300 mètres, se trouvent à environ 50 kilomètres de Cusco. 


       Les 3600 bassins qui font de ce site un lieu d'exception ne dépassent pas la taille de 20 m² pour les plus grands d'entre eux. De plus, la production de sel avoisine les 150 à 200 tonnes par an.




    Les familles de paysans locaux, réunis maintenant en coopérative, ont conservé cet héritage de générations en générations. Aujourd'hui, avec l'industrialisation et l'extraction du sel de mer, les salines ne peuvent plus constituer un revenu principal pour ces familles, qui, en général, cultivent des terres en complément dans la Vallée Sacrée. 




     Direction la gare pour prendre le train vers Aqua Caliente au pied du Machu Pichu.  42 kilomètres en 1h30 en TGV péruvien : Train à Grande Vibration. 


    Au confluent de trois vallées encaissées, dominé par de hautes montagnes rocheuses couvertes de forêts, au bord d'une rivière torrentueuse, Aqua Caliente où nous arrivons à la nuit, est un gros bourg ou aboutit le train venant de Cuzco. Elle  accueille chaque jour 7000 personnes (Nombre maximum autorisé par le gouvernement pour le Machu Pichu) notre train qui peut contenir 280 personnes doit donc accomplir 25 vacations par jour. Idem pour la descente. Rien d'étonnant que ce bourg à l'entrée de la forêt amazonienne exploite le filon. Tout ici est fait pour le tourisme. 


                                A suivre....
 

mercredi 14 novembre 2018

Impressions péruviennes (8)





    J'évoquais dans le dernier billet les jugements portés parfois hâtivement. Il est vrai que depuis le départ de Lima, seule Arequipa avait réussi à  trouver grâce à mes yeux.
     Mais voici que dès mon arrivée à Cuzco, alors que je n'y voyais à tort qu’une étape avant le Machu Picchu, cette ville m'a immédiatement séduite.


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    Cuzco est sans aucun doute une des villes les plus fascinantes de la sierra péruvienne.
Son architecture, contrastée entre le style espagnol et la solidité des fondations des monuments incas, lui confère une beauté unique. 






 
   Aujourd’hui, il faut de l’imagination au visiteur pour se représenter cet assemblage de deux civilisations. Sous les façades blanches, les balcons de bois ouvrages et les arcades de tradition espagnole subsistent les soubassements des temples et des palais incas avec leur agencement parfait d’énormes blocs de granit.









  A quelques  pas de la Plaza de Armas, le marché de San Pedro est l’un des plus importants de Cuzco. Fruits, légumes, viande, condiments, fleurs… Cocktail de saveurs et de senteurs assurés !
   Pour ma part, découvrir un marché local me permet de cerner agréablement la culture d’un pays.













                                                                                                                               A suivre...

vendredi 9 novembre 2018

le Double blanc des Beatles à cinquante ans.






     Ah le Double blanc des Beatles. 50 ans après, une pochette belle comme une œuvre de Malevitch qui se bonifie avec le temps en virant blanc cassé. Pire. A force d’une écoute assidue la circonférence des disques se dessine sur la pochette comme le christ sur le saint suaire à Milan. J’ai même cru y voir le visage des quatre gars de Liverpool. C’est vous dire à quel point d’adulation mystique j’étais.

     J’étais jeune, innocent, naïf et crédule écoutant en boucle ce « Double blanc » des Beatles sur l’unique haut-parleur à la membrane vacillante de mon électrophone, (un TENAZ gris car mes parents manquaient de moyen) , tandis que ma vieille passait et repassait l’aspirateur Tornado dans un vacarme assourdissant, juste avant que je l’entende gueuler derrière la lourde : « Va me chercher une demi de beurre chez Ginette. T’en profiteras pour rapporter le panier de pinard à la mère Dallissier qu’attend après pour vaincre sa déprime.» Dix litrons de Vin des Rochers à se traîner pour deux balles la course et retrouver le bras de l’électrophone en bout de course avec un troupeau de moutons sous le saphir. Bêêêêê!!!!! Y'a pas de bê !Alors tu réessayes d'écouter les différentes subtilités avec l’aspirateur qui ronfle, la cocote minute qui chuinte, la machine à laver qui ronronne et l’appareillage Moulinex qui libère la femme sans oublier «Çà va bouillir» avec le grand Zappy Max à la T.S.F datant de la guerre. Et tout ça pour entendre ensuite gueuler dans un silence aussi soudain qu’oppressant « Tu vas m’arrêter ton crincrin et faire tes devoirs avant que ton père n’arrive !»


   Il m'a fallu attendre le weekend. y avait « boum » chez Alain. Fort des principes d’éducation de ma mère, j’ai mis un slip propre au cas où j’aurais un accident et suis parti avec mes galettes sous le bras dont le double blanc.

   Pour l’occasion, le père d'Alain avait sorti la 403 du garage. Et les quelques gusses qui s’y tapaient un cul dessus, coca en main, question d’épater les filles, allaient vite fait perdre sens de l’humour et sourire ravageur si d’aventure le père d'Alain, se mettait à la fenêtre en allant pisser entre deux commentaires de Sport Dimanche. Ils vivaient dangereusement. 
 
    J’ai rejoins Alain et nous avons investi le garage plein à craquer. Dans le noir total entre deux éclairs de lumières colorées ont s’est glissés entre les couples jusqu’au buffet question de sauver deux jus d’orange avant de s’attaquer au  «nid de salopes» comme disait Gégé. Nous ne demandions qu’à le croire. J’ai laissé mes galettes avec celles des autres. Le son à fond les manettes on se sentait un rien gauche. La pénombre nous allait bien.
 
     Les danseurs évoluaient sur la piste de danse au rythme langoureux des faces lentes enchaînées. Pour la troisième fois, Gégé et Alain vérifiaient l’appareillage dentaire de leurs partenaires. Une vocation. Ça et là, on discernait des froissements d’étoffes, des mots susurrés, des rires étouffés par des baisers. Des couples s’éloignaient. D’autres les remplaçaient avec toujours cette même ardeur que provoquent les émois naissants. Alain à disparu à son tour. Je ne voulais pas rester seul. Je me suis tapé une chaise. Dans le jargon, une chaise c’est une fille qui ne se laisse pas approcher. Pour une étreinte il m’aurait fallu lui briser les deux bras comme les barreaux d’une chaise d’un seul coup d’un seul. Les faces lentes enchaînées, c’est bien quand tu emballes. Vingt minutes et que du bonheur. Accrochés à des barreaux de chaise, vingt minutes, c’est long. Et en vingt minutes j’ai eu tout le temps de constater les dégâts qu’opérait l’escadrille de copains alentour.

    A la quatrième chaise, j’ai décidé de lever le camp. J’ai fendu la foule question de récupérer mes galettes. Il ne serait pas dit que ma discothèque encourage la luxure seulement chez les autres. Le compte n’y était pas. Il m’en manquait un. Et pas des moindres. Le Double blanc avait disparu. Un après-midi pourri.

     Mais l’été 1968 fut alors chaud dans une grange aménagée à Servian dans l’Hérault, à écouter, danser et draguer sur ce Double blanc à déguster, bien entendu, sans modération.
 
  Bon anniversaire.