dimanche 31 août 2014

Petula Clark : Petula (1962)




Avant l’arrivée on ne peut plus néfaste des Centres Commerciaux,  se rendre en 1962 jusque dans les grands magasins tenait de la grande aventure. Ma mère s’y rendait avec moi quelquefois le jeudi. Nous montions prendre le 105 au carrefour de Rosny. Le bus à plateforme grimpait jusqu’au terminus de la Porte de Lilas. Je me rappelle que j'aimais beaucoup les entrées du métro, avec ses grandes tiges étranges, achevées par des fleurs oranges, et ses grilles aux dessins de feuilles qui ressemblaient étrangement à des têtes de chats. Je me souviens avec le même ravissement d’enfant, du claquement des pas sur les scintillantes marches de quartz, de la foule compacte sur le quai, du miaulement d'un accordéon, des réclames colorées sur les murs de faïence et le tonnerre de la bringuebalante rame Sprague-Thomson rouge et verte entrant en station. A Châtelet, nous descendions et jusqu'aux magasins, suivions les trottoirs encombrés de badauds et de camelots. Ma mère faisait ses courses tandis que je glissais sur les parquets cirés entre les présentoirs et les rayonnages de bois vernis. A midi, nous mangions debout au self-service du magasin, sur des tables rondes en Formica munies des étagères pour déposer les courses. J'avalais un grand sandwich au pain de mie, enveloppé de Cellophane et un jus de fruit. La Samaritaine disposait d’un rayon disque et du haut de mes dix ans le sourire de Petula Clark m’a conquis. Cette année là comme quarante cinq milions de français je suis tombé amoureux de cette petite londonienne qui buvait du beaujolais parlait français avec un accent absolument ravissant. C’est l’unique disque que j’ai eu d’elle, acheté ce jour là à la Samaritaine.




jeudi 28 août 2014

A la recherche de Vivian Maier



Cet article a déjà été publié dans ces pages, mais le cinéma Le Sénéchal à Guéret ayant l'excellente idée de reprogrammer cette semaine ce film, j'encourage tous les amoureux du cinéma et de la photographie de se précipiter pour le voir aux séances de dix huit heures vendredi, dimanche et mardi prochain.

L’Histoire est belle… le film nous la raconte à la première personne. En 2007, John Maloof, fils et petit-fils d’un brocanteur, lui-même agent immobilier, prépare un livre d’Histoire sur le quartier qu’il habite à Chicago. Il achète un carton de vieux négatifs pour 400 dollars, l’explore avec les attentes de sa recherche historique et ne les exploite pas. Six mois plus tard, en les consultant de nouveau, dans une autre perspective, il est ému par leur beauté, leur justesse, leur qualité esthétique. Les photographies non développées de cette personne inconnue, bradées dans un carton aux enchères, sont potentiellement des œuvres majeures de l’histoire de la Street photography américaine. Il en numérise une série qu’il partage sur Flick’r et c’est la rencontre avec un public enthousiaste… Lumière, cadrage, émotion des visages, sujets sociaux, coup d’oeil sur le grotesque, tout semble ravir les internautes qui la découvrent comme ils découvriraient n’importe quel photographe amateur, en étant impressionnés par son “professionnalisme”.



De plus en plus conscient de l’importance de sa découverte, il retrouve les autres acheteurs de la vente à laquelle il a participé en 2007 et leur rachète leurs acquisitions, toujours sans avoir aucune trace de Vivian Maier, dont il connaît à peine le nom. Et c’est en retrouvant une lettre dans un des cartons, en 2009, qu’il lui découvre une adresse à Chicago et qu’après avoir googlisé son nom, apprend qu’elle vient de mourir. Commence alors une enquête biographique sur l’artiste, une campagne de numérisation avec l’aide d’une galerie d’Art et une entreprise très rationnelle de promotion de son fonds qui s’avère être un trésor… Le département photographie du MOMA fait la sourde oreille à ses propositions “anachroniques”, qu’à cela ne tienne, John Maloof engage son fonds dans le cursus de la légitimation classique ; si le cursus honorum se refuse à lui, se sera le chemin du succès qui lui ouvrira ses portes et forcera bien, plus tard, celles des grandes institutions du domaine. Enquête biographique, livre, expositions dans des galeries privées, articles dans la presse… en attendant que les grandes institutions, en particulier le MOMA, la reconnaissent et la consacrent par une acquisition et une grande exposition fondatrices d’une légitimité pourtant déjà acquise chez les internautes …







mardi 26 août 2014

Vertige du vide, texte de Jean-Guy Soumy, pour les 150 ans du viaduc de Busseau sur Creuse




               VERTIGE DU VIDE *


La Creuse est un pays griffé de vallons et de gorges au fond desquels cascadent ru, torrents et rivières. Du pont de Sénoueix au viaduc de Busseau-sur-Creuse, la même tension, la même nécessité : rejoindre l’autre rive. Que ce soit d’un bond ponctué d’un rire, au-dessus d’un filet d’eau s’échappant d’une tourbière. Ou vertigineusement. Comme ici. 
Mais si la volonté de passer sur l’autre bord est commune, les modes de franchissement 
varient. Les lourds ponts de pierres, qu’ils datent du Moyen Age ou du XIXe, sont l’expression d’un prolongement de la berge. Leur tablier est la poursuite d’un chemin empierré. Ils sont un gué posé sur le sol. Alors que le viaduc, tout au contraire, est un objet suspendu. Dont l’équilibre doit 
davantage à des cordages jetés du ciel qu’à ses fondations. Il suffit d’être passé une seule fois sur Busseau pour comprendre que son franchissement 
relève d’une expérience émotionnelle qui, accomplie, nous laisse songeurs. Le surplomb, tout là-haut, en cet instant où l’œil perd l’appui rocheux du sol, au seuil de l’abîme, pour se perdre dans la vallée de la Creuse, est un passage. Sur ce sentier de poutrelles soumis aux vents, nous sommes saisis. C’est le frémissement qui est la marque du viaduc. L’illusion d’un balancement. L’idée lancinante de la chute. Et même les locomotives semblent funambuler sur leurs rails. 
Décidément, tout est affaire de géographie. Ici, un savant mikado de poutrelles de fer et de 
fonte met en scène notre fascination pour le vide. Là-bas, quelques pierres plates jetées sur un ruisselet assurent la continuité des voies mystérieuses qui serpentent dans les bruyères. Mais là 
comme ailleurs, à pied comme en train, souvenons-nous qu’il s’est toujours agi de rendre possible la grande échappée des hommes et des femmes fuyant la misère. Tous ceux qui, courant l’aventure, le cœur léger ou la poitrine serrée, dévalèrent de la Creuse vers les lumières de la ville. Et dont 
l’absence nous constitua tout autant qu’elle nous anéantit. 
                         Jean-Guy Soumy 

* texte Publié avec l'autorisation de l'auteur.
 Merci à lui. Christian SOLANS 

dimanche 24 août 2014

Les 150 ans du viaduc de Busseau sur Creuse



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Le viaduc de Busseau, qui enjambe la Creuse depuis 150 ans, a fêté son anniversaire samedi 23 août. Ce fut l'occasion tout au long de cette journée commémorative d'admirer de vieilles machines dont une locomotive à vapeur bichonnée et conduite par des mécaniciens passionnés de la SNCF.


















 Un spectacle son et lumière, sur un texte écrit par Jean-Guy Soumy, a retracé l’histoire de ce pont qui, inauguré en décembre 1864, fut le premier ouvrage entièrement métallique à voir le jour en France. Un magnifique feu d'artifice est venu clore cette manifestation. Bravo à eux et aux organisateurs de cette belle manifestation.









jeudi 21 août 2014

François Beranger : Département 26 (1974)




Depuis ce jour en 1973 où, Alain, le frère de Gisèle, est arrivé avec François, c’était bien entendu sous le bras en forme de galette vinyle. Vous serez certainement déçus, moi le premier, de n’avoir fait la connaissance de cet honnête homme que par l’intermédiaire des ses albums. Toutefois, je répète que ce soir-là, tandis que la conversation s’animait autour de la table, les yeux rivés sur la pochette du disque qui représente une chaise paillée terminée en corps de femme, eh bien François chantait pour moi. Il chantait pour moi comme il le fait à chaque fois que je l’écoute avec le même trouble, la même émotion, la même colère, les mêmes espoirs.
Alors, bien sûr dès le lendemain de notre rencontre je l’ai invité à s’installer chez moi. Je lui ai trouvé une place avec Regianni, Barbara, Le Forestier… Il était entré dans ma vie. Il y est toujours.
Le 15 octobre 2003 j’ai appris son décès à 66 ans. Je note que Laurent Ruquier lui a rendu hommage et diffusé sur les ondes une de ses chansons. Je ne sais pas s’ils ont été nombreux à faire la même chose pour François, lui qu’ils ont toujours, refusé, négligé, ignoré, méprisé. Et depuis qu’un soir il avait pissé sur sa télé tellement c’était chouette, cette grande dame n’avait jamais invité ce pas poli. Elle n’allait certainement pas commencer aujourd’hui. Cette journée du 15 octobre fut un peu triste. Déjà octobre c’est gris, mais alors là. Chez l’Agitateur Culturel du coin, pas le moindre hommage et dans les bacs une plaque à son nom, vide de tout contenu comme si François n’avait jamais existé. « Je suis né, je mourirai.»
L’année suivante Futur Acoustic publiait une très belle anthologie contenant trois CD, un DVD accompagnée d’un livret de 43 pages sous le titre « Le vrai changement, c’est quand ? » Toujours d’actualité, le François. La réédition des albums a suivie grâce à la volonté de ce label diffusé par Harmonia Mundi, peut-être l’un des seuls disquaires encore vivants.


mercredi 20 août 2014

The Mar-Keys : Last Night (1961)



Dans un angle de la salle à manger, sur une étagère, trônait le gros Radiola en bois vernis et aux boutons de bakélite. Je me laissais souvent séduire par le charabia et l’exotisme des fréquences étrangères balayées sur le spectre des radiofréquences gravé sur la vitre, les vibrations de la membrane du haut-parleur sous la toile d’ameublement ou alors son œil unique vert pâle. Cet oeil vert pâle, je l’ai fait tomber à l’intérieur de la caisse de la radio d'une pression de l'index un peu trop forte.  « Eborgné le cyclope » fut une catastrophe. Mon corps s’en souvint longtemps. Le trou noir béant tendait à me le rappeler douloureusement chaque jour où le Radiola était mis en marche par mes parents. Ce fut le seul instrument de distraction notable avant l’intrusion de la télévision. Tout en jouant sous la table avec mes petites voitures sur les méandres du tapis, je tendais une oreille distraite vers les ondes de Radio Luxembourg qu’écoutaient mes parents. Les rediffusions de « Sur le banc » avec Jane Sourzat et Raymond Souplex, « Ca va bouillir » de Zappy Max ou « l’homme à la voiture rouge » qui lui fit suite. A partir de 1965 ce sera l’interminable Noëlle aux Quatre Vents diffusé par France Inter. Le gros Radiola s’est tut à jamais avec l’arrivée du poste à transistors. Plus tard, mon frère ainé eut la bonne idée de m’en offrir un miniaturisé. Consigné dans ma chambre à faire mes devoirs, je pouvais écouter mes programmes préférés, notamment «Salut les copains» avec son générique «Last Night».
Frank Ténot et Daniel Filipacchi, étaient les porte-parole avisés de l’émission avec un ton direct où le tutoiement était de rigueur avec les idoles. « Salut les copains » nous « matraquait » de disques, destinés à « lancer » un chanteur, « le chouchou de la semaine ». Les jeunes « fans », avides de nouveautés musicales et d’informations de première main furent les premières victimes d’une société consumériste naissante. Dès juillet 1962, l’émission se dotera d’un magazine éponyme dont le tirage atteindra le million d’exemplaires. Pendant plusieurs années, en compagnie de ma cousine Annie, nous passerons les journées maussades d’Août à dépouiller sa collection de Salut les Copains pour y cueillir les paroles de nos tubes préférés et les chanter à tue tête. Après dix belles années, Salut les Copains disparaîtra des ondes en 1969. Cet instrumental des Mar-Keys m’a fait basculé dans le monde du Rhythm’n’blues.





lundi 18 août 2014

Antoine SOLANS


Article paru dans l'édition papier du Midi Libre le lundi 18 août 2014. Un grand merci à Geneviève Forasiepi pour son intense travail de recherche et l'écriture de cet article.


Dans son numéro du jeudi 26 juillet 1934, la revue l'Athlétisme indique que lors du critérium national des jeunes, réservé aux athlètes de moins de vingt ans, pour l'épreuve des 3000m, douze coureurs étaient engagés. Antoine Solans du SO Serviannais, portait le dossard 506. Dans la page intitulée à travers nos ligues régionales, pour la région pyrénnées, la réunion de Servian est citée. Elle stipule les résultats. POur l'épreuve des 3000m, le nom Solan, figure comme ayant obtenu la première place avec un temps de 10'10" (source Gallica.bnf.fédération française d'athlétisme)

Christian Solans, fils d'Antoine, a reçu le témoignage d'yves Giroussens né en 1921. Il y est écrit : "j'ai vu votre père sur la piste réglementaire de 400m qui se trouvait autour du stade de rugby. C’est surtout en ce lieu que j’ai vu souvent votre père vêtu survêtement bleu clair et chaussé de chaussures à pointes. Je me souviens très bien que d’un lors des épreuves de fond, il donnait une avance de cent mètres à ses concurrents qu’il rattrapait l’un après l'autre. Antoine avait remporté pas mal d’épreuves et acquis une certaine notoriété."

en plein championnats d'Europe d'athlétisme, un cocorico, même vieux de 80 ans, fait toujours chaud au coeur.

Antoine : Les élucubrations d'Antoine (1966)




Comme tout adolescent je me suis cherché longtemps sans jamais me trouver vraiment. Ma mère le faisait pour moi. En matière vestimentaire ses choix étaient stricts et restreints. Prohibé donc le manteau afghan qui crougnoute la biquette à quinze pas. Prohibée les lunettes rondes à verres colorés. Prohibé le jean patdeph avec ceinturon à tête d’indien. Prohibé la musette coloré du Pérou. Prohibé les gros pulls laine vierge qui piquent, les chemises crépon madras…Bref ! Prohibé donc toute la panoplie de ce qui fait le charme suranné des années 60. Par contre, vers 1964, j’eu droit à la casquette à carreaux avec pompon. Ce n’est pas resté dans les annales de la mode seventies mais j’en ai eu une. Mon frère aîné et mon père aussi. Robert, le cadet, y a échappé, enfui depuis longtemps vivre sa vie loin de l’antre du loup. Paraît-il que c’était la mode. Jean-paul Rouland en portait bien une dans l’émission «La Caméra invisible». Tout le monde en portait donc. Et le dimanche au marché Edouard Vaillant, il y avait une flopée de têtes de cons, dont je faisais partie, chaussées de casquettes écossaises à pompon. Mais personne ne se doutait que l’on avait vraiment l’air con puisque que c’était la mode et que les cons n’ont guère la faculté à se reconnaître entre eux. .La mode accorde donc tous les droits, même celui d’être con, alors pensez si on en a profité.

vendredi 15 août 2014

François Beranger : le vieux (1973)





Il est des rencontres qui comptent dans la vie. Ce jour-là j’étais invité à Champigny chez Gisèle et Alain. Je sortais de quatre ans de vie militaire contractée pour m’éviter l’usine. J’aurais certainement mieux fait de choisir l’usine mais les sirènes des îles sous le Vent dans l’archipel de la Société avaient été les plus fortes.
Alain était prof et Gisèle administratif à la fac de Vincennes. Ces deux-là, sans vraiment s’en rendre compte, m’ont énormément apporté dans ma vie. Je leur doit par exemple : la découverte de la Cartoucherie de Vincennes et du théâtre d’Ariane Mouchkine, le cinéma de Woody Allen, le jazz, une conscience politique et plein d'autres trucs. Avouez que ce n’est pas rien. Pour l’heure nous en étions à nos premières rencontres. Alain, le frère de Gisèle est arrivé avec François sous le bras sous forme de galette vinyle. Alain, étudiant, nettoyait aux aurores des halls d’immeubles ou livrait les journaux aux kiosquiers avec sa 4L pour payer ses études. Ils étaient tous indépendants et semblaient en être très heureux. Ils parlaient des événements du moment, de lutte de classe, des problèmes de facs… Je ne participais pas. J’écoutais. Je n’y comprenait goutte, absent que j’étais de la vie sociale, économique et politique française depuis un demi-siècle alors que je n’avais que vingt-deux ans.
Alors je me suis intéressé à François sur sa chaise paillée terminée en corps de femme.
François avait trente-sept ans. J’ai su bien plus tard que toute son enfance avait été marquée par la dureté de la vie prolétaire. François avait hérite de son père l’idéologie de lutte de classes, et de révolte contre la misère. Lui aussi avait intégré l’usine Renault à seize ans. Il avait pris rapidement la poudre d'escampette conscient de la sottise de la vie d'usine.
Et comme il l'a écrit lui-même, tous ces mots terribles qui font des chansons, il a pris sa guitare et s'est mis à chanter ce soir-là un peu rien que pour moi assis dans mon coin.


jeudi 14 août 2014

Cléopâtre





L'autre jour Michael le gendre d'Alain est arrivé avec un détaupeur, De la marque «ça fait peur». Un truc révolutionnaire et radical paraît-il. Faut dire que le terrain d'Alain ressemble à un petit Verdun avec des taupes allemandes. Alain est loin d'être un va t'en guerre mais quand même !
 On a donc mis nos casque lourds et rampé jusqu'à la taupinière la plus fraîche. Placé derrière les sacs de sable, d'une main experte, Michael a arasé la taupinière et laissé la cheminée ouverte. Il a glissé le pétard le long de la galerie, branché le fil au détaupeur placé en position sécurité, et planté le palpeur à l'entrée du trou. Il a ensuite armé la gâchette. Détaupeur « ça fait peur » efficace sous quarante huit heures. On a retiré nos casques et on s'est carapaté fissa se boire un canon. Un canon en cas de guerre c'est normal.



La taupe en voyant sa galerie à l'air, devrait se diriger vers la sortie pour fermer les volets et remonter involontairement la tige qui actionnera l'explosif, toujours sous quarante huit heures. Elle peut aussi se rendre. La convention de Genève l'atteste.


A près de 100 euros le coffret d'artificier, ça fait cher la taupe. rien que le prix "ça fait peur".

Deux minutes après avoir quitté la taupinière, Alain a eu juste le temps de déboucher la bouteille lorsque nous avons entendu le bruit de la déflagration. 

En rampant on a rejoins le point d'impact et d'un petit coup de bêche déterrée la victime. Un taupe certainement dépressive et suicidaire de dix centimètres de long avec un casque allemand. Vu sa petite taille et son prix, pour une moumoute faut pas compter en avoir une à moins de quatre cents euros, et pour un chapeau prendre un crédit sur dix ans. Avec une seule taupe de cette taille, une fois vidée et nettoyée on te lui colle une  fermeture à glissière sur le bide et hop, un petit porte monnaie tout doux dans la poche. Car le coffret est prévu pour une seule taupe. Un porte monnaie à cent euros quand même.
Dans mon terrain j'ai aussi une taupe. Une taupe mono-trou. Elle n'a fait qu'un trou et s'en contente. Elle fait pas chier. C'est une variété de taupe Égyptienne. le monticule s'amoncelle de plus en plus haut chaque jour. Alain c'est Verdun, moi  une des pyramides de Guisey en miniature dans mon jardin. C'est Cléopâtre qui l'a construite toute seule avec ses petites pattes. Elle est belle Cléopâtre. Belle comme un taupe modèle.

mercredi 13 août 2014

Hannahbelle






L’utilisation intensive du préservatif n’étant pas chose étendue à l’ensemble de la race bovine, ce qui devait arriver arriva. Un soir de bal, Martine Rezeda, Monique Cerfeuil et Jeanne Pissenlit échappent à la vigilance de leurs copines et se sont fait engrosser sur le parking du bowling par le gros Raoul de Tigoulet et sa bande. De cette malencontreuse union est né le 28 juillet 2014 à vingt-deux heures la petite Hannahbelle. On rigole pas à la campagne. Sur la planète, en général, il vaut mieux être un garçon. Rien de misogyne là-dedans seulement une douloureuse constatation. Chez les bovins il vaut mieux naitre fille. Ni putes, ni soumises, certes, mais génisses et laitières, tel sera leur destin. Pour un veau, ni mec ni mac mais côtelettes et gigots sera le leur. Si il y avait eu un mec je l'aurais adopté. Je ne sais pas ce que sont devenus les deux autres. Je crains le pire. Mais en appartement à Paris c’est pas pratique : la chambre est petite et Mirabelle, ma chatte, n’est pas très partageuse question territoire. De plus il faudra lui apprendre à se servir du digicode, de l’ascenseur, lui vider ses tombereaux de bouse, le sortir le soir, le tenir en laisse aux Buttes-Chaumont. Il manquerait plus qu’il meugle derrière la porte lors du passage du facteur pour les étrennes de Noël. Tiens, à la rigueur on pourrait le foutre dans la crèche. Remarquez, un veau tout seul dans l’étable à Noël, à tous les coups il va déprimer et nous sucer le tuyau du gaz. Va expliquer çà aux pompiers, après. Non vraiment, ça l’fait pas! 

Nous reste Hannahbelle, Je promets d’aller la voir à , de vous donner de ses nouvelles et de lui raconter des histoires drôles, j’en connais plein, juste pour la faire rire. Dans un monde qui va du mâle au pis, une vache qui rit ce n’est déjà pas si mal.




                                                                              Hannahbelle
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lundi 11 août 2014

Al Cantara


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Découvert lors de la 14 ème fête médiévale de Crozant (lien) le 4 août 2014, le groupe Al Cantara (lien) explore un répertoire ouvert sur le monde et nourri de diversité, au croisement des musiques anciennes et des musiques traditionnelles.

Autour de la Veuze, cette cornemuse de l'Ouest de la France, ces 4 musiciens ont su développer un langage musical original, porteur de sens et empreint de vitalité.

"Du trobar occitan à l'Espagne des trois cultures, des Balkans aux rives de la Méditerranée, au-delà d'une simple relecture, c'est un véritable travail de création qui est ici proposé."

"L'interprète est au centre du jeu, au service d'une démarche artistique sans concession, à l'image d'une cornemuse au timbre riche et au caractère bien trempé."

"Point de départ, l'influence du trobar occitan et son rayonnement le long des rives de la méditerrannée."

"Certaines mélodies témoignent de la coexistence des cultures chrétiennes, séfarades et arabo-andalouses, et de cette rencontre féconde avec l'Orient.
Une rencontre attestée et non pas fantasmée, comme le rapportent les manuscrits auxquels nous nous référons.


Le dialogue s'instaure cette fois entre les peuples, comme un pont entre les cultures, un trait d'union entre les civilisations."
"Notre interprétation et l'esthétique qui s'en dégage vont au-delà du simple témoignage. Revisiter, confronter, explorer le matériel musical dans une approche critique et créative, tel est le credo qui nous pousse à nous interroger avec circonspection, à re-composer avec tempérament."

"Car c'est bien d'un acte de re-création qu'il s'agit, tant à l'égard de l'instrumentation et de la forme musicale, que du choix des rythmiques, du tempo ou des arrangements."

"Mais plus profondément c'est à l'inclination donnée, au style retenu, à la tendance ainsi développé que se mesurent nos intentions."
"Alors que le choix d'une interprétation créative traduit notre volonté de nous réapproprier ce patrimoine musical, l'intelligibilité de notre propos reste au centre de nos préoccupations."

"Voilà tout le sens d'une démarche qui permet à quatre musiciens ancrés dans le 21ème siècle d'entrer en résonance avec le public d'aujourd'hui."









vendredi 8 août 2014

14 ème fête médiévale de Crozant en Creuse


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Pleuvait-il au Moyen-Age le premier jeudi d'août ? Certainement et ce ne devait pas être une raison suffisante pour annuler une festivité programmée de longue date. Le vingt et unième siècle et nos habitudes du confort auraient pu contraindre bien du monde à céder face aux caprices du temps. Ce serait mal connaître les irréductibles des amis du château médiéval de Crozant, aidés par une dizaine d’autres associations, qui avaient tout planifié pour que le bourg du village soit idéalement plongé dans l’époque médiévale, remontant jusqu’à la date de construction de son château. certes, avouons-le, ce fut humide et boueux de l'aube jusqu'à la première éclaircie survenue vers onze heures. Alors dès que le président annonça les festivités ouvertes, les veuzes (cornemuses) du groupe Al Cantara se mirent à sonner accompagnées du tambour et des karkabous, (comparable aux castagnettes, originaires du Maroc, cet instrument est constitué de 8 disques de métal d’une dizaine de centimètres de diamètre, bombés, assemblés deux par deux par une tige) pour une magnifique sarabande arabo-andalouse. ET ce fut une fête.haute en couleur de 11 heures à minuit, avec spectacles, animations, jeux, marché des artisans, campement médiéval et même… le soir un banquet. Pour varier les plaisirs, le public à pu assister à des déambulations de musiciens, des joutes médiévales, des démonstrations de tir à l’arc, monter à poney, visiter un jardin médiéval, des échoppes d’artisans, etc. Et à 18 heures dans l'église, un concert (Al Cantara) à eu lieu dans l’église, avant le banquet final. Une belle fête qui à su faire la nique au temps.