jeudi 27 décembre 2018

Doisneau et la musique




     En ethnographe de son époque, Robert Doisneau eut la curiosité d’aller partout. Muni de son inséparable appareil photo, il a sillonné Paris et sa banlieue dans tous les sens. Des bals populaires aux fanfares, en passant par les cabarets, il a croisé musiciens de jazz et vedettes de son époque. Homme de spectacle, pour qui l’image devait être mise en scène, il répondait toujours avec bonheur aux commandes de journaux pour immortaliser Georges Brassens, Juliette Gréco, Charles Aznavour, Claude François… et, bien sûr, son ami le violoncelliste Maurice Baquet.
« Quand nos routes se sont croisées, j’avais trouvé mon professeur de bonheur. »
Loin de la nostalgie, l’exposition permet de découvrir une autre facette du photographe, plus inattendue : un homme résolument tourné vers demain, heureux d’immortaliser une nouvelle génération de musiciens dans les années 1980, comme les Rita Mitsouko ou Les Négresses vertes.
Doisneau et la musique
Du 4 décembre 2018 au 28 avril 2019 
Musée de la musique – Cité de la musique

jeudi 20 décembre 2018

Le Pérou en noir & blanc (1)

                                              
                                               Cliquez sur les images pour les agrandir




























lundi 17 décembre 2018

Dorothea Lange, jusqu'au 29 janvier 2019, musée jeu de Paume Paris





    À l’instar du célèbre roman de John Steinbeck paru en 1939, Les Raisins de la colère, l’œuvre de Dorothea Lange a contribué à façonner notre vision de l’entre-deux guerres aux États-Unis et à affiner notre connaissance de cette période. Mais d’autres aspects de sa pratique, qu’elle considérait comme archivistique, sont également mis en avant dans l’exposition. Resituant les photographies de Lange dans le contexte de son approche anthropologique, l’exposition offre au public la possibilité de comprendre que la force de ces images s’enracine également dans les interactions de la photographe avec son sujet, ce qui se manifeste à l’évidence dans les légendes qu’elle rédige pour accompagner ses photographies. Lange a ainsi considérablement enrichi la qualité informative de ses archives visuelles, produisant une forme d’histoire orale destinée aux générations futures.

 

  En 1932, pendant la Grande Dépression débutée en 1929, Lange, observant dans les rues de San Francisco les chômeurs sans-abris, abandonne son activité de portraitiste de studio, la jugeant désormais inappropriée. Au cours de deux années qui marquent un tournant dans sa vie, elle photographie des situations qui décrivent l’impact social de la récession en milieu urbain. 


 
  Si les images emblématiques prises par Dorothea Lange durant la Grande Dépression sont bien connues, ses photographies des Américains d’origine japonaise internés durant la Seconde Guerre mondiale n’ont pas été publiées avant 2006. Présentées ici pour la première fois en France, elles illustrent parfaitement comment Dorothea Lange a créé tout au long de sa carrière des images aussi intimes qu’émouvantes visant à dénoncer les injustices et infléchir l’opinion publique.


(sources jeu de Paume)

Dorothea Lange - Politiques du visible

du 16 oct. 2018 au 27 janv. 2019 musée du Jeu de Paume, Paris



dimanche 9 décembre 2018

Impressions péruviennes (10 et fin)



    Dès potron-minet sur le pas de porte, je discerne au-delà des brumes le réveil d'Aqua Caliente.
Dernier jour, à se lever de bonne heure pour un départ à six heures vers l'entrée du site du Machu Pichu.
Cela m'arrange. Je peux me débarrasser ainsi du guanaco, cet insupportable camélidé, installé chaque nuit sur ma poitrine pour m'empêche de respirer.
        De notre groupe, six courageux ont décidé de monter vers le site à pied et sont partis de l'hôtel dès cinq heures dans le noir.
    A six heures, nous rejoignons le départ des navettes et force est de constater qu'ils sont venus et sont tous là, même ceux du sud de l'Italie pour accéder au Disneyland Inca. Certains attendent depuis la veille. Ce doit être la même chose aux pyramides de Gizeh voire devant le restaurant de la mère Poulard au Mont St Michel. La rançon de la gloire partout dans le monde à l'entrée des sites remarquables.
Je n'ai guère eu le temps de faire l'appel, question de vérifier si les 7000 visiteurs autorisés par le gouvernement sont présents. Comme au cinéma un jour de sortie nationale, la file d'attente pour « Le retour de l'Inca » avec Harrison Ford s'allonge démesurément et dans ce cas là la réputation des français n'est plus à démontrer. Six grossiers nous accusent de les avoir doubler. Nous sommes trente cinq. Ils sont six, un rien arrogants et suffisants. Certainement des profs lecteurs de Télérama qui aiment vivre dangereusement. Le ton monte. Et là, je ne sais pourquoi, mais je sens que la fatigue et l'état de nervosité aidant, tout cela risque de finir en bagarre comme entre Booba et Kaaris à Orly dans la parfumerie du Duty-free. C'est chaud. Je serre dans ma main un flacon d'un litre d'Eau Sauvage question de la fracasser sur la tête d'un de ces effrontés s'ils ne savent raison garder. Tout rentre dans l'ordre et je repose le flacon sur une étagère. On à frôlé la rixe. Nous montons dans la navette. 


                     Photo Hiram Bingham

« Nous nous frayions un chemin à travers la forêt vierge (...). Quand soudain, je me suis retrouvé face aux murs de maisons en ruines construites grâce à un travail de pierres très minutieux qu'avaient fait les Incas" raconte Hiram Bingham dans son livre consacré, à sa découverte : La Fabuleuse Découverte de la cité perdue des Incas, chez Pygmalion.


           
                     le site aujourd'hui

    Force est de constater que la beauté du site est à couper le souffle au fur et à mesure de notre progression. Surtout lorsque la brume qui l'envahissait depuis le matin finit par se déchirer sur le spectacle absolument grandiose de l'une des sept merveilles du monde posée dans son écrin de montagne.






   Situé  à 2.430 mètres d'altitude, le Machu Picchu semble littéralement émerger de la forêt tropicale. Edifié sur une crête rocheuse entourée de précipices abrupts, s'étend sur près de 13 km².

           Ce sanctuaire construit autour de 1450, à l’apogée de l’Empire Inca est le plus important patrimoine matériel laissé par la civilisation inca.








     Après plusieurs dizaines d'années de grand dynamisme sur le site du Machu Picchu, la vallée devint l'un des derniers refuges des Incas face aux conquistadors espagnols.
     Le Machu Pichu a été abandonné en 1572, à la suite de la conquista espagnole. Il est possible que la plupart de ses habitants soient morts de la variole introduite par les voyageurs peu avant l’arrivée des conquistadors dans la région. Les roches sacrées, qui ont été défigurées par les conquistadors dans d’autres endroits, sont restées intactes au Machu Picchu.








    Bien que la citadelle soit située à seulement 80 km de Cusco, la capitale Inca, les Espagnols ne l’ont jamais trouvée et par conséquent, n’ont jamais eu l’opportunité de la piller ou la détruire, comme ils l’ont fait ailleurs.

    Les colonisateurs espagnols étaient plus intéressés par l'or que par la remarquable œuvre architecturale réalisée sur le site du Machu Picchu. Le site a également été protégé par sa situation géographique et son accessibilité très compliquée. Il à ainsi sombré dans l'oubli pendant plus de trois siècles jusqu'à sa découverte par l'Américain Hiram Bingham, le 24 juillet 1911 alors qu'il cherchait la ville de Vitco, dernier refuge des incas.