dimanche 22 décembre 2013

Josefa SOLANS et ses enfants


      Piedad, Pilar, Antonio ,Josefa, et José SOLANS

Suite à ma visite au village de Servian(lien en cliquant sur les éléments soulignés) et le billet du Midi-Libre édité en ligne par Geneviève Forsapieri, un de ses lecteurs m'a adressé un document qui m'était jusqu'alors inconnu.


           Cliquez pour l'agrandir

Ce document officiel, Il le tenait lui même de sa mère qui lui avait été transmis par son père qui l'avait hérité de sa propre mère. Un document familial important et unique que les membres de cette famille s'étaient transmis en héritage. Il n'en existe qu'un seul et unique exemplaire. Ce lecteur a eu la délicatesse de m'en adresser une copie.
Le document est une autorisation accordée à madame Josefa Solans et à ses enfants pour entrer sur le territoire français rejoindre son mari Augustin Solans, domicilié à Servian dans l'Hérault.
En voici la traduction :

Gouvernement Provincial 
Don Juan Antonio Retes, Gouverneur civil intérimaire de la province de Lérida.

Je concède un libre et officiel passeport à Josefa Paillas et à ses cinq enfants : Maria, Piedad, Pilar, José et Antonio SOLANS, originaires de Almuira de San Juan situé dans la province de Lérida qui vaut pour Servian en (Hérault) (France) pour rejoindre son époux et  père de ses enfants Augustin SOLANS en précisant que ce document devra être présenté à l'ambassade de France ou à un des bureaux du Consulat de cette nation (France)en Espagne, et présenté aux autorités de ce pays, lesquelles, j'espère, ne s'opposeront pas à se voyage sans raisons fondées.

Délivré à Lérida le 15/08/1916

Sur la photo du document on y voit cette femme entourée de ses enfants. Cette femme de  46 ans aux cheveux noirs, Josefa Paillas, ma grand-mère paternelle. Je ne l'ai jamais connu. C'est la première et unique photo que je vois d'elle et j'en suis fort troublé. Les filles à ses côtés sont mes tantes Maria, Piedad et Pilar , José le garçon à la casquette, l’aîné des garçons et le petit dans ses bras est mon père Antoine.

Je remercie chaleureusement, pour la transmission de ce précieux document, mon cousin germain Patrick SOLANS. José, le garçon à la casquette était son grand-père, mon oncle donc, que j'ai un peu connu lorsque mes parents, en vacances d'été, passaient par le village de Montblanc pour lui rendre visite. 

Un grand merci à Mélanie et Julien pour la traduction de ce document officiel. 

jeudi 19 décembre 2013

karavan papou dans le Midi-Libre

Christian, Jean-Luc, Marie-Louise et Jacques, attablés au grand café. (Geneviève Forasiepi)

 Geneviève Forsapieri, correspondante pour Servian et Bassan du Midi-Libre, a fait paraître dans l'édition en ligne du 17  décembre  un billet sur ma venue à Servian avec mon frère aîné (lien vers l'article). Elle y a adjoints un lien vers mon blog  et l'article "A Servian avec Jean-Luc." Merci à elle d'entretenir la mémoire collective et la vie au quotidien de ce village qui m'est cher.


 Geneviève Forsapieri

samedi 14 décembre 2013

A Servian avec Jean-Luc




                     Mon père, Antoine SOLANS

          Cliquez sur les photos pour les agrandir




Mon frère aîné se fait vieux. C’est notre lot à tous. Mon tour arrivera un jour. Il m’a avoué que depuis son attaque il portait un regard différent sur la vie et sur les autres. Il m’a avoué aussi ses difficultés parfois à supporter la vie avec toutes les vicissitudes liées à sa santé. Je crois que ma venue lui a remonté le moral. Nous déconnons comme deux gosses. L’entendre rire me fait du bien. Il est le seul frangin qui me reste. 

Alors, lorsque la veille de mon anniversaire, il m’a annoncé que nous allions à Servian, dans l'Hérault, village où nous avons passés toutes nos vacances d'enfant, j’ai eu bien du mal à lui cacher mon émoi. 

Ce fut un grand moment d’émotion de fraternité et de complicité que ce voyage impromptu vers Servian.



Ma première photo du village depuis longtemps


Tout au long du chemin, une belle lumière froide, dénuée des brumes de chaleur, nous a accompagné jusqu’au village atteint au terme de deux heures de route.

Après nous être recueilli sur la tombe de nos parents, mes premiers pas ont été pour franchir le pont ferré dont notre grand-père maternel a participé à la construction. 



                Le pont ferré

En dessous, coule ce filet d’eau le long d’anciennes fortifications qui n’ont de médiévales que le nom. Ce filet d’eau, presque une rigole, fragile, ridicule, en regard d’un lit largement évasé lors de l’aménagement de ses abords. Pourtant, les nuits d’orage, l’eau dévale en torrent depuis les contreforts de la montagne et ces crues soudaines noient terres et maisons. 


                   La Lène

A deux pas du pont, pendant les vacances, Papa garait la 4 CV aux abords du garage au coin de la rue Armand Fallières.


                    Le garage



            La rue Armand Fallières



      L’ancienne maison de ma grand-mère


Au numéro 12, se trouve l'ancienne maison de ma grand-mère. Après avoir poussé la grosse porte et entendu la cloche tinter, j’y accédais par un escalier raide jusqu’à la petite porte fenêtre qui donnait sur l’unique pièce à vivre. C’est là que grand-mère Mathilde résidait avec sa sœur Elvire. Je la trouvais immanquablement chaussée de ses grosses lunettes noires dans son fauteuil en osier à nous attendre. Je couchais dans sa chambre sur une petite paillasse et écoutait la nuit les chats courir sur les tuiles. La lumière des étoiles passait par la lucarne et je regardais ma grand-mère se déshabiller et brosser longuement ses cheveux devant la grande glace avant de se glisser entre les draps. Sous ma couverture je n’avais rien à craindre et m’endormais protéger par cette bonne fée de Mathilde qui me veillait dans l’obscurité qu’elle apprivoisait pour moi. 



Devant cette porte close, Jean-Luc et moi avons évoqué notre premier contact avec notre grand-mère qui nous palpait des pieds à la tête afin de mettre à jour sa mémoire. Je n’ai pas osé sonner à cette porte pour revoir cette maison, sa terrasse et sa magnifique salle de bain. 


     La salle de bain de ma grand-mère


A deux pas de là, j’ai retrouvé ce qui restait de la fontaine publique que nous, les mioches, utilisions, pour faire rouler dans le caniveau nos pelotons de billes. 



Qu’est-ce que j’ai pu la grimper et dévaler cette rue du jardin public avec la volonté et la fougue d’une petite chèvre de montagne pour monter à la place du village faire une course chez Rossignol, l’épicier face à l’église.


            la rue du jardin public

Avec mon frère ce fut plus dur, de quoi admirer les façades et chercher la porte de la première maison achetée par nos parents qu’ils louaient à l’année à une famille d’ouvriers agricoles à laquelle il ont fini par la vendre. 



               Le Grand Café

Et au terme de notre ascension voilà la place et son Grand Café. 

J’y ai retrouvé du regard la place de l’oncle Émilien. Dans les années soixante, A midi, dans cette salle alors comble et enfumée, il chaussait ses lunettes cerclées de fer, et jouait l’apéritif aux cartes. Ma tante Marcelle m’envoyait dans cet antre de perdition pour l’y aller chercher à l’heure du dîner. Dans un parfum d’anis, d’eau de Cologne de tabac et de sueur, je me plaçais aux côtés de l’oncle Émilien, les mains derrière le dos, attendant qu’il ait joué, bien conscient de l’importance du coup. Lorsque la carte avait claqué, sans même me voir, il me glissait d’une main sur son genou, me coiffait de sa casquette et d’un doigt commandait un sirop d’orgeat pour le parisien.




Au Grand Café de droite à gauche, notre cousin Jacques Soriano, Marie-Louise Solans, Jean-Luc Solans et Christian Solans copyright Geneviève Forasiepi

C’est en cet endroit qu’à trôné durant des années le portrait de notre père en champion de l’Hérault. Mon frère l’a vu accroché dans la salle du bar. Moi jamais. Avec les changements de propriétaires elle a fini par être enlevée. Bien des décennies plus tard, Jean-Luc a cherché à la récupérer en vain. Elle avait fini comme la plupart des souvenirs, aux oubliettes. 

En feuilletant le livre album de famille que je venais d’offrir à mon frère, notre cousin Jacques a reconnu la photo que nous pensions disparu à jamais et dont nous possédions une copie. 

   La photo du Grand Café. Antoine Solans, champion de l’Hérault




           Genevieve Forasiepi feuillette l’album de famille 


Geneviève Forasiepi, correspondante pour le Midi Libre, fait énormément pour le village au quotidien dans son blog (cliquez sur blog). Elle n'a pas voulu rater ce rendez-vous avec nous. 


Après le déjeuner nous avons traversé la «place du monument» qui, dans notre enfance s’appelait, me semble-t-il, le Jeu de Ballon. Jeux de ballons, paradoxalement, interdit comme l’indique un panneau municipal.


            Le « jeu de ballons »

Des théâtres ambulants venaient s’y installer pour des représentations en plein air. Il y avait un bureau de tabac qui vendait des bonbons. Et des bancs publics où, plus tard, j’y retrouvais les copains et surtout les copines.

Au fond de la place du monument, derrière la statue, des escaliers descendent dans le square du monument dont les bains-douches ont fermés. 





Le temps nous étant compté, nous avons quitté le village bien à regret après quatre heures de déambulation amoureuse. 

Merci Jean-Luc et Marie Louise pour cet instant de bonheur partagé.



Jean-Luc, Marie-Louise, Christian SOLANS et notre cousin Jacques Soriano. Copyright Geneviève Forasiepi.












vendredi 13 décembre 2013

A l'île de La Réunion (9)


   cliquez sur les photos pour les agrandir



Pour un dépaysement total mieux vaut photographier une station service que de se fier à son guide de voyages. Pourtant, la réputation de ce guide  n’est plus à démontrer, depuis qu’en 1972 leurs fondateurs écrivirent sur un coin de table leur premier guide destiné à informer, éduquer et distraire. Les « routards » français ne s’y sont d’ailleurs jamais trompés, eux qui se procuraient à l’époque d’avant les premières traductions les exemplaires dans la langue de Shakespeare. Son concurrent direct n’y a rien changé, lui qui, au dire de ses détracteurs, s’est fourvoyé au fil des ans en voulant gagner bien des lecteurs jusqu’à devenir un guide de « beauf ». Il a donc eu  la route dégagé pour les vrais « routards » face à une "pauvre concurrence". 











Je me suis procuré la première édition du sur La Réunion datant de 2012. Equipé de mon guide 100% terrain j’ai décollé pour ma destination vacances.

Ce n'est pas de sa faute, mais mon guide n’avait pas prévu la recrudescence des attaques de requins sur tout le littoral. Une mise à jour doit d’ailleurs être en cours de rédaction avec en encadré une interview de requins et d’unijambistes. 

Quoi qu’il en soit entre la lecture du guide et la réalité il y a désormais un monde et tout tombe vite à plat. Boucan-Canot par exemple n’est plus li site rêvé des kitesurfeurs et la plage « in » de l’île a perdue bien des attraits.Quant aux «sveltesses accompagnatrices» je les  cherche encore. Une plage quelconque. Comme beaucoup d’autres lieux semblables à biens des stations balnéaires dénuées de charme de métropole. 

La visite de St Denis, reste toutefois la cerise sur le gâteau. Rien n’oblige un guide à proposer une promenade à pied là où il n’y a rien à voir ou si peu. Une promenade composée à la va-vite sur un coin de table dans la grande tradition du guide. La faute en revient-elle aux mauvais renseignements de l’Office du tourisme, à la goujaterie des propriétaires où au manque de sérieux de ses rédacteurs ? Pour sa gouverne ce dernier annonce « le patrimoine architectural créole se laisse découvrir au cours d’une balade. (…) Si un grand nombre des cases citées dans la promenade ne sont pas accessibles au public, on peut toutefois flâner le long des rues et admirer leur architecture à travers les portails ou le feuillage. » Je leur propose même d’ajouter « allez boire une bière au Barachois car au final vous ne raterez pas grand-chose et vous vous éviterez bien des pas inutiles. »




Le Barachois



hôtel de ville


Mais bon, je suis un aventurier et comme me l’indique mon guide favori j’ai  tourné un brin sur la place pour trouver mon envol,  merci Roland, merci Garros.


buste de Leconte de l'Isle




j'ai fait un joli crochet du gauche par la rue Labourdonnais jusqu’à deux magnifiques villas créoles au 41 et 42.


               Villa Fuck You au 41

La villa Fock Yee (fuck you pour les habitués) barricadée et surmontée d’un écriteau sanguin « attention au chien » se voulait accueillante. J’ai jeté un œil rapide sur les couilles du molosse au repos et me suis contenté de rebrousser chemin. Revenir en métropole une jambe en moins est réservé exclusivement aux surfeurs.

Restaurant La Porte des Lilas


              Villa Kichenin au 42

Tant pis Je n’ai pas trouvé le 40 de la rue Pasteur et sa villa « invisible » de la rue.


villa Macé

 La Villa Repiquet rue de Paris se drapait dans un échafaudage tandis que la Deramond-Barré se voyait de loin et la villa Ponama au bout du monde à l’angle de la rue Lucien Gasparin masquée derrière ses hauts murs.






maison Carrère






Villa Repiquet


Villa Ponama

J’ai hésité à me faire hospitaliser à l’hôpital Félix-Guyon afin de pouvoir admirer le porche en pierre de basalte et le pavillon central aux superbes balustrades en en fonte, mais aurais-je pu jouir du spectacle depuis ma chambre et prendre des photos avec une camisole ? Je me suis saoulé au rhum, une tradition touristique locale.


  le Picard façon créole ouvert lui au public