vendredi 27 juin 2008

William Saurin


Sténopé 004. Copyright Patrick Caloz.


« C’est un quoi ? » Je regarde le type. « C’est un quoi, quoi ? » Puis, je comprends qu’il parle de mon appareil photo. « Ah ça ! C’est un presse-purée ! » Je lorgne dans le viseur du presse-purée pour faire la mise au point sur un tubercule de pomme de terre. Il esquisse un sourire narquois. « Votre presse-purée comme vous dites : argentique ou numérique ? » J’étais là, tranquille, peinard dans mon coin à faire des panoramiques sans demandez rien à personne quand me voilà posé la question du siècle : Argentique ou Numérique ? En 1839 Daguerre s’était déjà fait rosser dans une ruelle sombre par une bande de marchands de crayons de couleurs et de papier à dessin. Son invention allait mettre en péril leur commerce. Idem pour Timonier et sa machine à coudre. J’ai vérifié l’histogramme du presse-purée. « Numérique », j’ai lâché. Le type à fait la moue. Il a subodoré in-petto le montage trucage sous photoshop qui dénature l’essence même de la création photographique. « Moi je préfère l’argentique » Le badaud se doit de bader et lui, non, Acte II scène 1 avec la fameuse tirade du c’était mieux avant et les vertus de la Kodakrome 25 totalement dépourvue de grain, le labo dans la salle de bain, la lumière rouge, les fragrances d’acide acétique, le rendu, le piqué, le tirage baryté, Anselm Adams, Koudelka, Cartier-Bresson, Dityvon, voire même son père qui avait connu le fils de la concierge du tireur de Doisneau…. Tout le toutim, quoi ! Une larme me perle. Les yeux brouillés je distingue à peine un paysage flou très tendance. J’ai comme une envie de lui tarter le groin avec une plaque héliographique, question de lui apprendre à vivre mais le moral n’y était pas. Une Tri-X 36 poses se négocie aux alentour de cinq euro. Pour le développement et un tirage de lecture on en remet dix de plus. Tout compte fait vous en avez pour vos quinze euro, soit cent balles. Et au jour d’aujourd’hui cent balles, c’est pas rien. Un voyage là-dessus, quinze pelloches dans le havresac ça vous fait au bas mot deux cent vingt-cinq euro. Les retirages en sus l’album et vas-y Nénesse ! Tu travailles plus pour photographier plus. La Kodaktome 25 n’existe plus et ceux qui pleurent dessus ont pas dû en acheter beaucoup pour la sauver du désastre….J’ai rien dit à l’esthète. D’ailleurs qu’est-ce qu’iI y connait en artiste pauvre. Ceux qui sniffent du pixels, avalent des cartes mémoires en comprimés, lèchent l’écran de leur ordinateur pour enlever les pétouilles regarde la vie sur un écran baryté. Parce que le petit Mussolini de l’émulsion y s’en fou des artistes pauvres et de mon exemple aux deux cent vingt cinq euro. Droit dans ses bottes en caoutchouc Aigle avec sa logique puriste et esthétique le petit Adolf de la photographie. De plus il est Nikon. Alors là, si en plus il est Nikon ! Il me regarde dégoûté, comme un looser avec un étron autour du cou. Je ferais mieux de faire des photos directement avec une lunette de cabinet, je gagnerais du temps. J’en ai presque honte, tiens. Je suis même à deux doigts de me foutre à l’eau avec le matos. D’abord une bonne cuite au Ténétal, un coma éthylique à l’acide acétique et hop! dans le port. Eh! puis non, ce serait trop bête, la susceptibilité n’est pas bonne conseillère. Autant profiter des recommandations des sages, des intelligents, des cultivés, de ceussent qui savent puisqu’ils ont un avis et que cet avis, ben c’est toujours le bon. Un avis riche comme les Lustucru avec cinq œufs frais au kilo. Tiens, ce soir, je me fais péter la ventrèche au cassoulet et demain je me fabrique un sténopé avec la boîte. La photographie à l’ancienne avec une Camera Obscura comme le grand Léonard. Ah ! On verra sa gueule à l’autre con quand il reviendra me voir demain : « C’est quoi, votre machin ? » « Un sténopé William Saurin » Sa femme le hèle : « Jean-Remy, viens prendre Pierre-François sur le cochon, il est d’un drôle ! » Il se précipite. Il sort un D3 (de Gibraltar) armé d’un 300mm. Je reste sans voix et retiens mon souffle. Il va lui exploser les narines au petit Pierre-François, sans compter le museau vinaigrette du porcinet qui va nous gicler de partout. Il mitraille en rafale gosse, cochon, couvée à raison de neuf images seconde. Le sniper revient vers moi. « Pour être aussi assidu, vous préparez une expo peut-être ? » Je me lâche. « Ouais » « Ah ! » Son œil soudain s’allume, le D3 encore fumant en dilettante sur le bide tel une kalachnikov. « Où ça ? » « Sur les grilles du Sénat » Il reste estomaqué. Le Sénat, c’est pas la Maison des Jeunes de Tirmoizidon ou la mairie de Pouzoulis. « Intéressant ! » Je veux, mon neveu aussi intéressant que Yann Plexus Rentrant au Luxembourg. « Et c’est quoi au juste votre expo ? » qu’il me lâche tel un pet sur une toile cirée la bouche en cul de poule. « Les cons vus du ciel ! »

jeudi 26 juin 2008

Le Royaume des Plantes

Le livre est présenté ainsi : En 1981, le collectionneur Sean Sexton découvre à Bermondsey, un marché aux antiquités de Londres, une malle renfermant des centaines de photographies de fruits, de fleurs et de légumes d'un inconnu, Charles Jones (1866 - 1959). Ces magnifiques et surprenants clichés, datant vraisemblablement des années 1895 - 1910, sont ici publiés pour la première fois. On peut considérer leur mystérieux auteurtour à tour comme un jardinier émérite, un photographe inspiré, un botaniste précis ou un praticien inattendu de la nature morte. Il est à la fois tout cela etplus que cela. Charles Jones n'ayant laissé ni notes ni journal ou écrit expliquant sa démarche artistique, nous ne saurons probablement jamais pourquoi et comment un obscur jardinier en vint à photographier de façon si obsessionnelle et originale ces plantes ordinaires. Car Jones ne photographiait pas ses légumes, ses fruits et ses fleurs dans leur cadre naturel. Bien au contraire, il isolait ses compositions sur des fonds neutres, obtenant ainsi de séduisants "portraits" de haricots et d'oignons, de courges et de navets, de tournesols et de tulipes, de prunes et de poires.
Son édition remonte à 1999 mais en cherchant bien on le trouve chez les soldeurs au prix d'un bon kilo de tomates.

Loulou fait piscine.

Copyright Robert Doisneau

Comme tous les collégiens de France, aujourd'hui et demain, Loulou fait piscine. Du moins c'est ce que nous avons cru, sa mère et moi, en le voyant sortir de sa chambre affublé d'un Boxer short gigantesque écossais bleu et d'un polo kaki. Sa mère lui a demandé de prendre un goûté et je lui ai rappelé qu'il fallait se protéger les yeux du chlore avec des lunettes appropriées. La vie à continué un temps entre les biscottes et les infos. "Il se lève tôt pour la piscine, quand-même !" J'ai pensé. J'ai mâchonné une biscotte et ça croustillait tellement fort que je n'ai pas entendu les titres de sept heures, seulement une bribe d'info qui s'achevait par : "......brevet des collèges".
J'ai rattrapé ma femme dans la salle de bains : c'était bien un boxer short géant à carreaux bleus. "Tu ne comptes pas allez passer le bec comme ça ?" Il y a eu un léger remous, on à même frôlé l'incident. Loulou à arraché un jean du sèche linge en soupirant et moi je suis parti au boulot. "Bonne chance, Loulou !", j'ai crié. J'espère qu'il n'aura pas oublié sa serviette.

mercredi 25 juin 2008

Mon gendre va mal !

Papa ccpyright Rafaël Baulleret 2008
Mon gendre va mal ! les petits-enfants m'en ont prévenu par courrier. Tiago s'est même déjà réfugié dans un cabinet d'avocats.

Un cabinet d'avocats réunionnais. Copyright Fortier 2008

Ce qui devait arriver, arriva. Depuis qu'ils sont partis pour l'ile de la Réunion, Nous craignions le pire. Déjà avec le moustique chikungunya, dont rien qu'à lire le nom tu as peur,nous avions de quoi être inquiets. C'est peut-être pour celà qu'il ne se montre jamais lorsque nous les contactons avec la webcam, si ce n'est avec des lunettes de soleil chaussant un blair infâme afin que nuls, sinon peut-être quelques femmes physionomistes, ne le reconnaissent. Nous implorons Deborah et les enfants de rentrer au plus vite ou de le faire soigner. Une messe sera dite à Notre Dame de Bon Secours vendredi prochain à onze heures. Venez nombreux.

dimanche 22 juin 2008

Cet homme est dangereux !

Julien. Cpyright Papou 2008

Chez Yann.

Dans l'évier après le Mei Kwei lu Chiew. Copyright Papou 2008

Mozart sur une nuage rose.

Friedrich Gulda. Copyright Siegfried Lauterwasser.
A l’ile de Ré, je savoure les matins ensoleillés à déguster un café près de la fenêtre ouverte. Une voisine travaille les Variations Goldberg sur son piano. Des effluves de musique me parviennent et me séduisent comme si elle jouait pour moi seul. Dans les années 80, le pianiste Friedrich Gulda s’était aménagé un domicile de vacances et de travail à l’Hotel Zur Post à Weibenbach am Attersee. Le salon abritait un Böseldorfer Imperial que Friedrich Gulda appréciait beaucoup. L’hôtel n’ouvrait que durant la période d’été. Le reste du temps, ce lieu de silence était propice à des séances de piano. Gulda jouait pour lui-même. Un magnéto à cassettes enregistrait les sonates mais n’était destiné qu’à contrôler son travail. Bien plus tard, ces bandes furent offertes à l’ingénieur du son, présent lors des séances à l’Hotel Zur Post. Sa veuve en découvrit des copies et les remis au fils de Gulda. Il se souvient non sans émotion de ses périodes des vacances au bord de l’Attersee. La fenêtre ouverte du salon donnait sur le lac. Son père jouait de neuf heures à midi quatre à cinq sonates comme s’il les donnait en récital. Vingt-cinq ans plus tard il le voit encore l’inviter du regard à entrer et écouter. Récemment il a fait connaissance d’une femme qui faisait chaque jour un détour pour passer devant la fenêtre et voler ses instants magiques en oubliant le temps et l’heure. Friedrich Gulda est décédé en 2000. Restent ces documents bruts à la sonorité sèche mais qui dégagent une saisissante atmosphère intime du cycle incomplet des sonates de Mozart. Ecoutez. Friedrich Gulda est dans votre salon et joue pour vous du Mozart sur un petit nuage rose.
The Gulda Mozart tapes. 10 sonatas and fantasy. 3 CD Deutsche Grammophon.
The Gulda Mozart tapes II. 6 sonates. 2 CD Deutsche Grammophon.

Friedrich Gulda. Copyright Siegfried Lauterwasser.

demain, bientôt !


samedi 21 juin 2008

Voilà l'été !

Allez, les blés ! Copyright Papou 2004.

Samedi 21 juin 2008. C’est l’été, La fête de la Musique, le quart de finale de l’Euro entre les Pays-Bas et la Russie, et nous, nous allons manger chez les enfants. N’allez pas croire que je n’aime pas les enfants. Surtout les miens. Mon fils à une femme adorable, deux chats qui le sont tout autant, un appart’ sympa avec vue imprenable du 13ème étage sur le périph’, non vraiment le problème n’est pas là. De plus je suis content d’aller chez lui. Ca fait des lustres que l’on n’a pas eu le temps de se poser un moment pour causer tranquille. Entre les pauvres, la politique et le boulot, sa femme et lui courent tout le temps. Quand ils vont se lancer dans la gériatrie j’aurai peut-être une chance de les croiser. Tiens, juste pour vous donner un exemple : pour le blog « oui, Papa, tu devrais essayer, c’est très facile, tu créés ton blog en trois minutes », « Ah ! Bon. On fait ça quand ? », « Jeudi, après le boulot. » Viens le jeudi, le boulot et l’après boulot. Pour Yann l’après-boulot rien avant dix neuf heures. Avec les lois Sarkozy je vais boire une mousse avec mon fils à deux heures du matin. J’attends. L’Autriche est au coude à coude avec la Pologne. Le premier but, je l’ai pas vu. « Tu me diras quand il est moins le quart pour le four ! ». Le temps de baisser les yeux sur l’horloge de l’Hi-fi et «Buuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuutttttttttttt !!!!!!!!!!!!! ». Je suce un Xanax. On sonne. C’est Yann. Je sors le Picon, je sers les mousses. J’ai une vague ressemblance avec James Joyce, un œil sur Yann, l’autre sur le téléviseur. Yann ne se rend compte de rien. « Alors on se le fait ce blog ? ». Tout est prêt. Rien ne fonctionne. Le PC ne veut rien savoir. On ouvre Blogger doté d’un tableau de bord de Maserati. Je mets un casque. Yann me fait faire un tour rapide. Je me laisse vite griser par la vitesse. « T’as une photo ? Un titre ? » J’ai tout préparé. On installe la photo. Une vue de mer prise au Bois-Plage qui me rappelle les toiles d’Edward Hopper. « Ah mais ça va pas, ça, Papa, ta photo elle est trop grande ! » En effet, l’Edward Hopper est comme découpé au cutter. Il en reste plus qu’un petit bout dans un coin avec Karavan Papou écrit dessus. A peine démarré et déjà deux pneus crevés, la caravane. Encourageant. « Il faut la réduire sous Photoshop », « Quelle heure qu’il est pour le four ? » Je baisse les yeux. « Buuuuuuuuuuuuuuuuttttttttttttttttttttttttt !!!!!!!!!!!!! ». Toujours rien vu. Je crois que je vais aller me détendre en bord de mer. Pendant que je regarde la mer et les mouettes, le Yann s’active comme un malade. « Fichier…..Enregistrer pour le web….Et clic ! » On regarde l’écran. Match nul. « Papa, c’est pas normal, chez moi en ½ seconde c’est fait ». C’est vrai qu’il mouline un peu, mais bon, laissons lui le temps sinon y va se vexer. De toutes les façons c’est un rituel, dès que Yann touche à mes affaires plus rien ne fonctionne. Il à comme un fluide pourri. Déjà par le passé avec une clé USB…..Stop, je m’énerve. Et l’autre qui mouline. Je ferme toutes les activités. J’éteins. Ca prend des heures. «Ton logiciel, c’est un bourrin !» Et ça le fait rire. Ca va finir par un bourre pif dans sa gueule à ce salle gosse. Fichier……Enregistrer pour le Web….entrée. Bug ! «T’es sûr que ça marchait avant, Papa ?», Qu’est-ce qu’il crois, que j’ai tout détraqué le bouzbir avant qu’il arrive !!!! ». « C’est pas grave ! » Quoi, c’est pas grave. Il en à de bonne, lui, c’est pas grave, un ordi pas fini de payer qui fume à mort. « Bon, Papa, tu l’as réduira plus tard. Pour le texte, regarde, créer un message par exemple titre : pouêt pouêt, texte : coin coin. Facile ! » Afficher le blog. « Tu vois c’est simple ! », « Quelle heure qu’il est ? Holala ! Faut que j’y aille, Aurélie n’a rien à manger et je n’ai pas fait les courses !!! ». Vlam ! Il est parti. Je reste déconfis. « Il est passé pour quoi au juste», « Pour le blog. », «Et ça marche ?». Comment expliquer qu’Edward Hopper est roulé en boule comme un collant sale dans un coin avec Pouêt Pouêt et coin, coin. Voilà, c’est ça Yann, toujours à courir, toujours pressé. Et toi tu te d’emmerdes avec Pouêt Pouêt, coin, coin. Mais au fond ce n’est pas cela qui m’inquiète. Le pire reste à venir. Buster Keaton est invité. Ce n'est pas grave. Buster Keaton, c'est Julien, le frère d'Aurélie, le roi de la vanne qui tue ! Le spadassin de la critique. Il t'escagasse d'un bon mot et sans rire. Non, ce que je crains le plus c’est de me retrouvé coincé entre deux enceintes acoustiques, un baobab et un ficus géant à grignoter des carottes bio trempé dans du Guismo tandis qu’un malien déraciné adepte de la guitare à une corde me niquera les esgourdes. Faut le vivre pour comprendre. Quand je mets du clavecin ou de la viole de gambe à la maison, Yann devient tout pâle. Il devrait donc comprendre que la vie est dure pour tout le monde. Mais non il s’entête. « Et ça, Papa, tu connais ? » C’est obligé ? Et comme il s’entête et que malien chante fort et que tout le monde parle fort, ben, on s’entend plus. Alors, je bois. Et quand il me largue à minuit bien tassé in the street, je dévale la rue Eugénie Cotton avec les jambes dans le même état, glisse la rue Compans en trombe, dévale la rue Botzaris et là, je prends mon envol. WROUAAAAAAAAAAAAM ! « Le commandant Flipo et son équipage vous souhaites bienvenue à Bord du vol Place des Fêtes, Place du Colonel Fabien. Nous sommes actuellement à 2,50 mètres d’altitude au-dessus des Buttes-Chaumont, la température intérieure du commandant est de 38°5. » Le malien me tambourine dans la tête. Et il n’est plus le seul : il a été rejoint par les chants et danses du Burundi, des Rockeurs éthiopien, des youkouleles malgache, l’Astor Piazzola burkinabé, les tambours du Zaîre et les bendirs berbères ; j’ai toute l’Afrique dans la calebasse. Je suis le Mungo Park du Xème arrondissement. Je survole les sources du Niger. Youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!! L’atterrissage est difficile, Je me suis crashé dans mon pieu avec un reste de vieille crise de palu de mes années de Colonies complètement drogué au paracétamol. Trois jours à m’en remettre. Le prochain coup qu’ils viendront à la maison, se sera folklore creusois : le Turlututu, les maçon de la Creuse, Lou Pélélé, La Chièbre bure….je vais te les faire chier grave. Quand ils prendront le taxi, ils seront incapables de lui donner leur adresse. Ce soir, il me faudra être tolérant : c’est mon fils, tout de même et puis c’est la fête de la musique avec chez moi : La fanfare d’Ouzbékistan, Taqtic de Toast, Le Bal des Trépassés, les Singes Savants, Hocine…. On n’est pas couché !

vendredi 20 juin 2008

Qui a pété ?

Gourmandise. copyright Papou 2003.

On va tous mourir et ce sera la faute à Bernard. Non content de polluer la planète au volant de l’une des moissonneuses batteuses du gang des céréales killers de la région Creuse Thaurion Gartempe, il élève des bovins le Bernard. Et le bovin ça mange, ça digère, ça chie, ça pète et ça rôte ! Il l’on dit à la radio. Déjà selon Science &Vie n°876 de septembre 1990 : « chez les ruminants le système digestif est formé de plusieurs cavités successives où prolifèrent des milliards de microorganismes et 4 à 10% de l'énergie brute ingérée est perdue sous forme de CH4. C'est la fermentation de la nourriture ingérée par les animaux qui est à l'origine du méthane "digestif". La quantité produite dépend naturellement du gabarit de la bête, de son mode d'alimentation un animal nourri avec des aliments composés ingère plus d'énergie qu'un animal au pacage et de la part de la digestion due à l'action des microorganismes méthanogènes (….) Au total, 74 millions de tonnes de méthane sont "éructées" chaque année dans l'atmosphère par les animaux d'élevage. Les trois quarts environ (74 %) de cette quantité sont imputable aux seuls bovins, de 8 à 9% aux moutons et aux buffles, le reste revenant aux porcs, aux chevaux, aux mules, aux chameaux, aux ânes et aux volailles. De plus une vache laitière de pays riche en élevage intensif produit en moyenne 90 kilogrammes par an de méthane issu de la fermentation entérique au cours de la digestion, contre quelque 35 kg pour un bovin de pays en voie de développement qui glane dans la nature ou les ordures de quoi survivre. » Donc si la couche d’ozone est en danger, si vous avez des craintes au sujet du réchauffement de la planète, ne cherchez plus ce sont les flatulences et les éructations bovines qui font office de bouc émissaire. Tiens, la Martine Rezeda sur le parking de la boite de nuit à Tigoulet avec le gros Raoul aviné de bière qui lui éructe dans le cou. Eh! bien il n’y a pas que la Martine qui en à pris un coup, la couche d’ozone aussi. Et ça fait des gosses ! Remarquez le Christian on ne peut pas trop l’accuser, il aura pas trop le temps de polluer, le pauvre chéri. Par contre Isabelle dès qu’elle nous fera ses six cents kilos, elle émettra environ 600L de méthane par jour, l’équivalent de 40km en voiture. Et si on organisait un covoiturage avec les vaches du Bernard ? La France qui se lève tôt : tu pars le lundi à l’aube tu arrives à Gueret pour le mercredi, dix huit heures par jour pour atteindre ton quota des trente-cinq heures et tu rentres chez toi pour le dimanche soir. Un coup de chiffon à la vache et roulez ! Ca ne marchera jamais. Les gens sont trop attachés à la tradition. Pourtant, au prix de l’essence, ce serait une excellente alternative à développer. Et au moins pendant ce temps là on ne s’occuperait pas de savoir si au Dakar une Twingo pète moins fort qu’un 4X4 ou une Mustang 5 litres ! Pourraient péter tranquilles, les industriels, les avionneurs et tous les rois de la mécanique et du bitume, les avaleurs de kilomètres…Ce n'est pas nous qui polluons, c’est Monique ! Non, pour être tranquille, les vaches devraient plutôt produire de l’hélium. Un fil à la patte, on les peindrait de toutes les couleurs comme les vaches Milka et on les lâcherait dans la stratosphère pour ne les faire atterrir le soir pour la traite. Ce serait joli et écologique Il va falloir que j’en parle à Bernard.

jeudi 19 juin 2008

On ne peut pas vraiment dire que je sois en avance, mais comme il vaut mieux tard que jamais, je recommande vivement à tous ceux qui aiment l'image, le numéro Hors Série N°6 de Réponses Photo : Le reportage autrement qui contient un hommage à robert Frank et le portfolio United kingdom de Stéphane Duroy; Scarificat, Burkina Faso de François Gilson; les diptyques sur le Cambodge et le Viet-Nam de Nicolas Pascarel et les rites et gestes du Brésil et de l'Inde de Christian Cravo.
Bravo encore à JCB pour cet excellent numéro.

Il faut sauver Christian Leveau !

Christian. Copyright Papou 2008.

Ce pourrait être le titre franchouillard d’un remake du film de Spielberg façon 7ème compagnie, question d’exploser le box office. Il n’en sera rien. « Capote Nestor, pas né pas mort ! » disait Coluche disparu hélas il y a 22 ans aujourd'hui. Il avait raison, cet homme là. Un prophète. L’utilisation intensive du préservatif n’étant pas chose étendue à l’ensemble de la race bovine, ce qui devait arriver arriva. Un soir de bal, Martine Rezeda échappe à la vigilance de ses copines et s’est fait engrosser sur le parking par le gros Raoul de Tigoulet. De cette malencontreuse union est né le 11 mai 2008 à vingt-deux heures le petit Christian. La maman et le petit se portaient comme un charme jusqu’à l’arrivée de Bernard, le propriétaire de la laiterie à La Charse, Creuse, prévenu par mes soins de la mise à bas. Bernard constatait alors que le pauv’ mioche ratatiné et transi de froid n’était qu’un mâle. Le verdict est tombé : boucherie. On rigole pas à la campagne. Sur la planète, en général, il vaut mieux être un garçon. Rien de misogyne là-dedans seulement une douloureuse constatation. Chez les bovins il vaut mieux naitre fille. Ni putes, ni soumises, certes, mais génisses et laitières, tel sera leur destin. Pour Christian, ni mec ni mac mais côtelettes et gigots sera le sien. Le boucher en a pris livraison quelques jours plus tard pour le mettre au vert et le remplumer. Il va faire sa tournée chaque jeudi avec la fourgonnette pleine de Christian en morceaux jusqu’à épuisement du stock. Interdiction formelle à ma belle-mère Rosiane d’acheter du Christian. Idem pour les voisins. Du moins en ma présence. Bean Runner a écrit à propos du billet je cherche une tondeuse : Un mouton fait cela tout seul et le soir venu... il rentre sur ces quatre pattes. Merci mister Bean, mais qu’est-ce que j’en fous moi, le soir venu, de mon mouton ? Pareil pour Christian. En appartement à Paris c’est pas pratique : la chambre est petite et Mirabelle, ma chatte, n’est pas très partageuse question territoire. De plus il faudra lui apprendre à se servir du digicode, de l’ascenseur, lui vider ses tombereaux de bouse, le sortir le soir, le tenir en laisse aux Buttes-Chaumont. Il manquerait plus qu’il meugle derrière la porte lors du passage du facteur pour les étrennes de Noël. Tiens, à la rigueur on pourrait le foutre dans la crèche. Remarquez, un veau tout seul dans l’étable à Noël, à tous les coups il va déprimer et nous sucer le tuyau du gaz. Va expliquer çà aux pompiers, après. Non vraiment, ça l’fait pas ! 

Isabelle. Copyright Papou 2008
  

Nous reste l’ainée, Isabelle, née quant à elle le même jour sur le coup de seize heures. Je vous promets d’aller la voir à chacun de mes séjours à la Charse, de vous donner de ses nouvelles par voie de blog et de lui raconter des histoires drôles, j’en connais plein, juste pour la faire rire. Dans un monde qui va du mâle au pis, une vache qui rit ce n’est déjà pas si mal.

mercredi 18 juin 2008

mardi 17 juin 2008

Réponses Photo Juillet 2008

Copyright Ara Güler
A Aubusson dans une rue étroite encombrée par une brocante, piétiner tout l’après-midi avec son lot de bousculade, de pieds écrasés, de noms d’oiseaux et de marchandages m’avait crevé. J’avais pourtant bien joué le jeu, écrasé des arpions, torgnolé des mioches, insulté des grossiers. La routine, quoi ! Avant de rentrer je voulais Chasseur d’Images question de me détendre dans le jardin sur une chaise longue en écoutant les petits oiseaux se concerter afin de savoir qui allait me chier dessus. Et bien sûr quand je cherche une revue elle n’y est pas, est épuisée ou pas paru. Et puis je suis tombé dessus par hasard avec sa couverture noire et son logo rouge : Réponses Photo. Bon ! j’aurais préférer Chasseurs d’Images. voilà un titre. Avec Chasseur d’images sous le bras on se prend pour le Hemingway de la visée reflex, le Robert Capa de la Guerre d’Espagne. Avec Réponses Photo on passe plutôt pour Geo Trouvetou. Ce qui m’a décidé c’est la bobine de Philippe Bachelier dans le trombinoscope éditorialiste, l’auteur de Noir & Blanc de la prise de vue au tirage, ouvrage au chevet de tout photographe. Le numéro était un spécial Noir & Blanc. Et comme initialement la revue devait me protéger des cacas d’oiseaux, celle-ci ferait aussi bien l’affaire qu’une autre. C’était il y a dix ans. Au fil des mois, Le Noir & Blanc s’est avéré être une des raisons d’être de ce périodique. Comme c’est aussi une des miennes, nous faisons depuis un bout de chemin ensemble. Les éditorialistes me sont familiers. Allez savoir pourquoi, Sylvie Hugues, la rédactrice en chef, me fait penser à Adèle Blanc-Sec. Sur leur site respectif Vincent Luc et Claude Tauleigne sont d’une patience, d’une disponibilité, et prodiguent bon nombre d’excellents conseils. Le premier a accompagné mes premiers pas sous Photoshop, le second à facilité certains choix optiques. De prime abord je n’aurais pas dit la même chose pour JCB. La seule et unique fois ou je me suis adressé à la rédaction, j’ai reçu par retour de courrier une bande de papier dactylographiée à la hâte, absolument incompréhensible du genre : Tukomens.a fer chié avectékestionzalakon Si toa passavoirfer déFoto, fer dudessin. !!!!!!! Jean-Christophe Béchet. Bien sûr j’exagère, je ne me souviens ni de la teneur de la question ni de la sa réponse exacte mais derechef j’ai compris qu’il était vénère tout rouge, proche de la crise apoplectique. Produits illicites, stress, alcool, médicaments ? La vie d’un rédacteur en chef adjoint ne doit pas être toujours facile pour boucler le numéro dans les temps. Donc je ne lui écris plus. Je lui fous une paix royale. Son bloc-notes peut m’énerver, me séduire ou me décevoir, mais son point de vue reste nécessaire et salutaire. JCB en dépit d’un air bougon affiché est un indispensable avec ses coups de gueule, ses avis et sa série de l’exemple vaut mieux que la leçon. Bref, vous l’aurez compris, Réponses Photo est un mensuel que j’aime grâce et avec l’équipe qui le compose, le contenu de ses rubriques, les nouveaux talents et ses porfolio comme ce mois-ci celui de Ara Gûler, le Cartier-Bresson turc. Merci et longue vie à Réponses Photo.

dimanche 15 juin 2008

Je cherche une tondeuse

La Charse, Creuse. Copyright Papou 2007
J'ai une maison dans La Creuse. Ceci implique de bricoler et de tondre. J'ai découvert ces joies de l'univers il y a dix ans après avoir été mis sur orbite autour d'une perceuse en rotation et m"être planté un tournevis dans une main bleue sous les coups de marteau. Depuis, je reste prudent. Cependant le gazon me sollicite et je vais devoir, contraint et forcé acquérir une tondeuse thermique tractée à moteur quatre temps et sac de 70 litres. Ca va chier ! Ca va chier, mais j'ai peur. Ma première approche d'une tondeuse n'a pas été des plus faciles. Déjà que ravager comme un malade, cent mètres carrés de pelouse derrière un pavillon, entre huit heures et midi, comme le prévoit les règlements communaux, est une distraction dont le sens m'échappe totalement. Un jour, quand j'étais jeune, un copain dont je gardais le pavillon l'été, prêtait sa tondeuse à son beau frère. Il fallait donc placer ladite tondeuse à gazon dans le coffre de la voiture du dit beau frère. Une tondeuse normale. Vous ouvrez le coffre, vous vous placez de chaque coté de la tondeuse. Vous la soulevez. Vous la glissez en douceur dans le coffre. Rien de bien compliqué. Un truc tranquille, peinard. Nous nous sommes donc positionnés, le beau-frère et moi de chaque côté de la tondeuse. J’ai cherché une prise. Quelque chose pour ne pas me cisailler les pognes à la première levée. J’avais prévu des gants de manutention au cas où. Arc-boutés, bien plantés sur le sol, une bonne assise sur les jambes, on ressemblait à deux piliers de rugby.
On s’est regardé le beauf frère et moi. Il faisait un peu frisquet en ce petit matin d’été. Il m’a adressé un clin d’oeil. J’ai ronchonné un mouais! en fermant les yeux. A trois on allait te mettre la bécane dans le coffre comme une lettre à la poste. Le gars a lâché un Han! rageur. J’ai vu l’engin décoller. Je n'ai pas bougé d'un pouce, ou alors à peine. J’ai tout de suite senti que quelque chose n’allait pas. L'autre également. Les tempes compressées par l’effort, il me regardait. Tout le poids de la tondeuse pesait sur lui. Fortiche, le gars. Il ne s’est pas dégonflé. Il l’a prise à bras-le-corps, le regard fou, la langue pendante. La posture du Lion. J’ai cru qu’il allait mourir. Il étreignait sa tondeuse comme un sumo. Moi, je m’en foutais de sa tondeuse. Elle pouvait exploser comme une limousine de cinéma ou finir sur le ciment, ce n'était pas mon problème. J’avais les reins en compote et le souffle coupé. Je lui lançai un signal de détresse. Le type est resté de marbre, si je puis dire. Une tondeuse en copropriété, avec encore dix-huit mois de crédit, ça se laisse pas choir sur les dalles du jardin, pour venir en aide à un quidam, tout copain de son beau-frère soit-il. Je ne pouvais pas lui en tenir rigueur. Personne n'a eu le temps de réagir, que la tondeuse était dans le coffre avec le beau-frère dessous. Un lumbago foudroyant, voilà ce que j'avais. J’avais pris cinquante ans d’un coup. Même parler me faisait souffrir. Une fois la tondeuse en sûreté, le beau-frère s'est inquiété de mon état. J'ai assuré en lui adressant une main molle et sans vie. Il a filé, me laissant statufié comme un nain de jardin à sucer des bonbons au Voltarène. Depuis, abonné à Body-bulding, je soulève chaque matin, des tondeuses pour entretenir ma forme.

création de KARAVAN PAPOU

Yann. Copyright Papou 2007.
Bonjour. Après moultes tentatives je viens de créer mon blog-notes. Si d'aventure vous le trouvez nul, derechef je vous livre le responsable de cette hasardeuse création : mon fils. Je sais, ce n'est pas bien de clouer ainsi au pilori sa progéniture, mais c'est ainsi. Certains diront que je manque de courage : c'est vrai. Que je manque d'opiniâtreté : c'est vrai. Mais je manque aussi l'autobus, les portes, ma bouche (quand je mange), enfin tout ce qui ce manque; donc pourquoi pas ce blog !
Papou est fou ! s'exclame mes petits-enfants et ma vie est une vraie caravane que je me trimballe sur le dos depuis plus d'une demi-siècle. D'où ce nom bizarre.