mercredi 27 juillet 2016

Jean Lurçat, 50 ans après... & Roger Somville, L'éveilleur de conscience


            Roger Somville, La Moisson (1961), tapisserie


Du 20 juillet au 18 septembre, la Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson présente son exposition d’été dans les salles du Centre culturel et artistique Jean-Lurçat à Aubusson. Un accrochage dédié au célèbre peintre cartonnier Jean Lurçat (1892-1966), à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition * , et à la découverte d’un peintre belge défenseur du Réalisme : Roger Somville (1923-2014).
* Rappelons que dans le cadre du cinquantenaire de sa disparition, une grande exposition est consacré à Jean Lurçat à la Manufacture des Gobelins jusqu'au 20 septembre 2016 : Jean Lurçat , Au seul bruit du soleil. 


Dans le domaine de la tapisserie du XXe siècle, Jean Lurçat est désormais lié à une riche période de création dans l’histoire de la tapisserie entre 1940 et 1970.

Les tapisseries de Jean Lurçat ont presque toutes été tissées à Aubusson et à Felletin, par différents ateliers à partir de 1937. Toutes les œuvres exposées proviennent de la collection de la Cité internationale de la tapisserie, qu’elle en soit propriétaire ou dépositaire. Dans le cadre des manifestations à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition en 1966, l’ensemble retrace l’aventure textile de l’artiste et ses différentes périodes de création.

La première salle accueille une rétrospective autour de l’artiste belge Roger Somville. Richard Marcziniak a rassemblé à Aubusson plusieurs pièces incontournables de l’œuvre murale de l’artiste : études, photos, cartons et tapisseries, notamment un monumental carton de tapisserie de près 5 mètres x 10 mètres ! 
 
Jean Lurçat, 50 ans après... & Roger Somville, L'éveilleur de conscience
L'exposition d'été de la Cité internationale de la tapisserie au Centre culturel et artistique Jean-Lurçat

Du 20 juillet au 18 septembre 2016

Avenue des Lissiers, 23200 Aubusson

Horaires :

10h-18h tous les jours sauf le mardi 14h-18h uniquement.

samedi 23 juillet 2016

Au seul bruit du soleil : Jean Lurçat (1892-1966)




2016 marque le cinquantenaire de la mort de Jean Lurçat (1892-1966), peintre, poète, résistant, grand rénovateur de la tapisserie et membre de l’Académie des beaux-arts. Le Mobilier national, en partenariat avec la Fondation Jean et Simone Lurçat et l’Académie des beaux-arts lui consacre à la Galerie des Gobelins une exposition d’envergure, la première organisée à Paris depuis celle de 1958 au Musée national d’art moderne.


L’exposition consacrée à Jean Lurçat à la Galerie des Gobelins, jusqu'au 20 septembre 2016, nous invite à redécouvrir le parcours de cet artiste-peintre, céramiste, créateur de tapisseries, dont l’influence a marqué l’histoire de la tapisserie contemporaine.

La scénographie, conçue par Jean-Michel Wilmotte, est pensée comme l’hommage d’un architecte s’apprêtant à revêtir son habit d’académicien, à un aîné pour qui le décor et l’architecture étaient étroitement liés. Dès la première salle, nous sommes plongés dans l’univers de l’artiste, par une évocation de la façade de sa maison-atelier construite à Paris par son frère, l’architecte André Lurçat. La porte franchie, c’est dans l’atelier du peintre, évoqué par la scénographie audacieuse de Jean-Michel Wilmotte, que le visiteur pourra admirer les premiers travaux de l’artiste, avant de poursuivre son parcours chrono-thématique sur les deux niveaux de la Galerie des Gobelins. L’accrochage permettra d’explorer l’étroite relation qui existe entre tapisserie, tapis et haute décoration intérieure.


Jean Lurçat , Au seul bruit du soleil, Mobilier National, Manufacture des Gobelins jusqu'au 20 sept.




lundi 18 juillet 2016

Avenue des mystères de John Irving


Dans ce quatorzième roman, l’on retrouve tous les ingrédients de sa marque de fabrique de John Irving. Il y a un orphelinat, un enfant perdu auquel de bonnes fées tendront la main, un cirque, des embardées à travers la planète, des identités qui se brouillent, des enfers provisoires, des coïncidences surnaturelles et quelques interventions divines.
Juan Diego Guerrero, a vécu deux vies. Une jeunesse aussi miséreuse que miraculeuse au Mexique, au pied d’un gigantesque dépôt d’ordures. Et quarante ans aux Etats-Unis, dans l’Iowa, où il s’est métamorphosé en romancier, un romancier «à l’ancienne» qui met souvent en scène des personnages «aux parcours chaotiques», comme le sien. La cinquantaine bien sonnée, estropié de la jambe droite depuis son adolescence, Juan Diego ne semble vraiment heureux que dans ses rêves, quand il rameute ses souvenirs. Sa grande hantise, c’est d’en être privé à cause des bêtabloquants que son médecin lui a prescrits, des substances qui soulagent son cœur défaillant mais qui altèrent peu à peu sa mémoire.
Malgré tout, elle va fonctionner à plein régime, cette mémoire, avant qu’il ne soit trop tard. Ce que raconte alors Juan Diego, c’est son enfance loqueteuse au Mexique, dans les années 1970. Avec tous les autres niños de la basura – les gosses de la décharge –, son quotidien consistait à trier les déchets sur une montagne d’immondices pestilentielles, à la périphérie d’Oaxaca. Né dans la fange, Juan Diego ne tombe pourtant jamais dans le misérabilisme quand il évoque cette enfance si singulière. Au contraire, comme Oliver Twist ou Tom Sawyer, il y a fait des découvertes et des rencontres providentielles, de quoi nourrir son œuvre de romancier, quelques décennies plus tard.

En de longs flash-back, il se souvient de son travail de «charognard» à la décharge publique, des livres que des prêtres bienveillants y déposaient – ils seront sa seule école, une source d’enchantements –, de ce pick-up qui lui brisa le pied, de la bicoque où il vivait avec sa mère, condamnée à se prostituer, et avec Lupe, sa sœur adorée qui parlait un sabir incompréhensible mais qui, «extralucide jusque dans son sommeil», n’avait pas sa pareille pour se glisser dans les pensées des autres. C’est avec cette petite Cassandre en guenilles que Juan Diego finira par quitter Oaxaca pour rejoindre un cirque ambulant et sa troupe de magiciens. De quoi le faire gamberger sous ces déluges de féerie où il rêvera de devenir un «marcheur céleste» et où Lupe exploitera ses talents de médium avant d’être mordue par un lion – une blessure qui lui sera fatale.
Inconsolable, privé aussi de sa mère – morte en voulant épousseter une statue géante de la Vierge –, Juan Diego sera alors recueilli par le plus improbable des couples: Flor – un travesti, et Edward Bonshaw, un jésuite féru de littérature qui abandonnera le sacerdoce en découvrant ses penchants homosexuels…  Ces deux-là s’aiment, en toute innocence. Autant qu’ils aiment Juan Diego dont ils feront leur fils adoptif au terme d’aventures rocambolesques où Irving s’ingénie à prouver que, même dans les situations les plus saugrenues, l’amour est la seule forme de rédemption ici-bas. L’amour entre les humains mais aussi l’amour des choses sacrées, sous le signe de la Vierge de Guadalupe dont le sanctuaire se dresse à Mexico, sur cette Avenue des Mystères à laquelle le roman doit son titre. On y retrouvera Juan Diego, pèlerin égaré dans une foule de bigots exaltés – scènes hilarantes – avant que ses deux protecteurs ne soient fauchés par le sida à la fin des années 1980, dans l’Iowa, où ils lui ont fait faire de solides études littéraires, prélude à sa vocation de romancier.
Le dernier acte se joue en 2011, lors d’un voyage de Juan Diego aux Philippines. Ce qui l’attend là-bas, c’est l’un de ses confrères – un plumitif insupportable –, mais également ces deux succubes en chaleur qu’il a rencontrées dans l’avion, Miriam et sa fille Dorothy. Elles se glisseront dans son lit à tour de rôle, réveillant en lui de vieux démons à grand renfort de Viagra. Surtout avec Dorothy, qui l’oblige à avaler des doses doubles pour mieux «faire exploser l’échelle de Richter orgasmique». Et c’est dans une modeste chapelle de Manille – encore un signe du ciel – que le destin donnera un ultime rendez-vous au si turbulent héros d’Irving.
Avenue des mystères est un brillant exercice de prestidigitation. Un feu d’artifice où la théologie croise le vaudeville, où le merveilleux vient constamment soulager les tourments des âmes égarées, où l’exotisme se conjugue au réalisme magique le plus flamboyant. Du grand Irving, conteur intarissable, toujours aussi vaillant lorsqu’il affronte la page blanche. Sans avoir besoin de bêtabloquants, et encore moins de Viagra.

John Irving, Avenue des mystères, Trad.de l’américain par Josée Kamoun et Olivier Grenot, Le Seuil, 530 p.





mercredi 13 juillet 2016

Philippe Dumez, Basse fidélité




Pour être honnête, c'est mon fils Yann qui m'a adressé les premières pages de « Basse Fidélité » de Philippe Dumez.

 Yann et lui sont de la même génération et ont une « attirance compulsive pour la scène pop-rock du vinyle au MP3. »

Entre l'auteur et moi-même, vingt ans nous sépare. Pourtant au fil des pages de ces « je me souviens » si chers à Georges Perec, qui avait publié en 1978 sous ce titre un recueil de bribes de souvenirs accumulées entre 1946 et 1961, Philippe Dumez « revisite, à travers le prisme d’une nostalgie tour à tour affectueuse, cocasse et bidonnante » ses années pop-rock, qui m'incitent au fil de ses souvenirs à retrouver sur le net et Youtube de très nombreuses illustrations sonores et photographiques afin de rafraîchir la mienne. Un livre extraordinaire et passionnant que se lit avec les oreilles.


En voici simplement quatre exemples sur les centaines que vous pouvez chercher à vérifier, ce qui vous promets des heures et des heures d'enquête et de visionnage. Merci à Philippe Dumez d'actionner la boite à souvenirs.
 

"Je me souviens d’un claviériste moustachu qui ressemble à Adolf Hitler, sauf qu’il a l’air beaucoup plus drôle. Le morceau s’appelle « Funny Face », et le groupe Sparks"






"Je me souviens de chaque image du dessin animé réalisé pour la promotion du titre "Love is All" de Roger Glover  and Guests vu qu'il sert de bouche trou à la télévision française. J'éclate de rire chaque fois que la taupe se fait marcher sur la tête."






"Je me souviens de la silhouette au crayon du chanteur d'a-Ha s'animant par comme par miracle dans le clip de "Take On Me."
 





Je me souviens de "Poil à la pub", un 33-tours de Richard Gotainer compilant les spots qu'il a enregistrés pour la télévision et la radio. Déjà que ça fait bizarre de regarder de la musique à la télé, mais écouter de la pub sur disque, c'est le pompon. 



dimanche 10 juillet 2016

2 CV en fête, Dimanche 10 juillet, Ahun (Creuse)



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 Comme chaque année, et tout cela à l'initiative de Pierre Ferret, garagiste à Ahun et grand passionné de deudeuche, Ahun à fêté les 2cv Citroën, ainsi que toutes les anciennes. Un beau rassemblement sous le soleil.


























 

jeudi 7 juillet 2016

Cet été je file à Aubusson 2

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La lissière municipale de la ville d'Aubusson, travaille depuis plus de dix mois à la création d'une tapisserie destinée au hall de la nouvelle piscine communale. Elle escompte achever celle-ci pour la fin de l'année. 










mardi 5 juillet 2016

Cet été je file à Aubusson



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Photos Karavan Papou 

Pour la Creuse et le Limousin, c'est bien sûr l'événement de l'année. La Cité internationale de la tapisserie à Aubusson ouvrira ses portes  le 10 juillet. 

Depuis six siècles, on tisse des tapisseries à Aubusson et plus généralement dans la Marche. La pureté des eaux de la Creuse, la laine des ovins, les plantes tinctoriales et une activité drapière existante ont probablement facilité l’installation des premiers lissiers.