dimanche 30 novembre 2014

Back to the Seventies enflamme Guéret


Cinq pyromanes stéphanois enflamment l'espace André Lejeune à Guéret ! de notre envoyé très spécial Karavan Papou.


          Karavan Papou il y a très longtemps et hier au soir


Un incendie d'une rare violence a dévasté samedi 29 novembre l'espace André Lejeune. Un Incendie volontaire provoqué par cinq pyromanes stéphanois lors d'une soirée musicale des plus tranquilles.

Après une journée douce et calme sur Guéret, un public familial et bon enfant a peu à peu comblé les gradins et la fosse de cette salle polyvalente devenue en 2010 espace André Lejeune. Nulle inquiétude dans les yeux fertiles des nombreuses têtes blondes côtoyant les belles têtes chenus des anciens qui exhibaient fièrement leurs nobles boucles neigeuses dans cette salle déjà chauffée à blanc.
Tout à commencé par les jolies étincelles (nous aurions déjà dû nous méfier) de Supersleep,  jeune groupe Groovypunk composé de quatre creusois dans le vent venus attiser les flammes du rock. La relève s'annonce encore un peu fébrile mais brûlante et prometteuse.

C'est à partir de ce moment qu'Alain, Gigi (responsables de m'avoir entraîné dans cet antre de perdition) et moi-même, aurions dû filer avant le drame. Mais savez vous que les étincelles des Supersleep comme celles des voitures à friction de mon enfance nous ont incité bien malgré nous à rester, gamins que nous sommes.
Et ce fut alors le début de la fin. Les pyromanes sont arrivés sur scène. Je ne sais pas pour les autres, dans cette salle consumée des flammes de l'Enfer, mais une étrange mutation s'est opérée sur toute ma personne. Figurez-vous qu'à soixante deux ans, j'ai réussi à entrer dans mon 501 taille 36. Puis un curieux phénomène capillaire à fait pousser mes cheveux de trente centimètres, avant que mon corps soit comme transporté, secoué de spasmes et que je ne me mette à hurler. J'avais soudain 18 ans et je peux vous affirmer que, oh putain! c'était bon.
Oui c'était bon et enivrant d'assister au concert de ces cinq simples «passeurs» comme ils se définissent eux-mêmes, ces cinq professionnels, fervents défenseurs de la musique live, réunis autour d'un concept : faire revivre l'époque magique du rock des années 70. Les titres marquants de ces artistes de légende revisités durant un show de deux heures.
Ce quintette de rêve ouvre et clos le bal avec, noblesse oblige, Led Zeppelin avant d'enchaîner avec Black Sabbath, les Stones, Jimi Hendrix, Deep Purple, Ten Years After, Pink Floyds ( pour un moment de tendresse dans ce monde de brutes), AC/DC , ZZ Top ….
Le jeu époustouflant des deux leaders guitares, François Gonnet et Mathieu Spaeter égale, osons-le, celui de leurs illustres ainés. Le chant de Lionel Mendes, dont la performance vocalistique est a noter, s'harmonise à la perfection avec celui de ces légendes du rock, et pas des moindres. La rythmique composée de Joseph Avarello, à la basse, l'un des initiateurs du projet des BTTS, et le batteur Laurent Falso est elle-aussi prodigieuse. Et cette magnifique alchimie cabalistique et musicale a mis le feu à cet espace André Lejeune et éternisé à jamais mes dix huit ans.
Je ne les en remercierait jamais assez.

Quoi qu'il en soit, amis du rock de légende, si d'aventure vous voyez au programme d'une salle de votre ville ou de votre région Les BTTS, Les Back To The Seventies, ne tournez pas le dos en haussant les épaules croyant avoir affaire à une vulgaire supercherie effectuée par des musiciens de bas étage. Au contraire, précipitez vous! La supercherie est ailleurs et partout. Pas chez Back To The Seventies un groupe incandescent.







mardi 25 novembre 2014

Le sel de la terre de Wim Wenders & Juliano Ribeiro Salgado







      C'est une photo du jeune Sebastião Salgado : dans une mine d'or brésilienne, des grappes humaines, comme accrochées au vide, escaladent une longue pente avec, sur le dos, des sacs pleins de terre, ou d'or, qui sait. On dirait une image extraite d'Aguirre, la colère de Dieu, le vieux film de Werner Herzog. Wim Wenders est son contemporain. Comme lui, il a saisi, dès ses premiers films, le vide (Au fil du temps) et l'effroi de ceux qui l'affrontent (Alice dans les villes). Lorsqu'il découvre le cliché de Salgado, il y a de nombreuses années, il l'achète immédiatement, il tente de retrouver l'auteur, le rencontre, l'apprivoise, s'en fait un ami. C'est, donc, un alter ego à qui il rend hommage, aujourd'hui, dans ce documentaire : à un voyageur, à un aventurier, à un découvreur qui, aussi bien que lui, sait exalter et manier l'espace. A plusieurs reprises, avec tendresse, il filme le visage de son vieux copain qui se projette sur ses clichés d'autrefois. Est-ce pour nous en signaler quelque beauté secrète ou parce qu'il découvre, soudain, en cet instant, un détail oublié ? Que viennent faire ces chaussures, par exemple, dans cette échoppe de cercueils de l'extrême nord brésilien ?...

Aidé par le fils du photographe, Wenders suit — un rien trop sagement — la carrière de son ami, de son exil après l'instauration de la dictature dans son pays natal jusqu'à nos jours. Les albums se succèdent, ainsi, fruits de longs efforts : ceux sur l'Amérique latine, le Sahel ou les exodes forcés des populations opprimées... La force de certaines photos saisit : cet enfant brésilien, décédé avant son baptême et qu'on porte donc en terre les yeux ouverts pour lui éviter de se perdre à jamais dans les limbes. Ou ce père, en plein génocide du Rwanda, qui jette son petit garçon sur un tas de corps, tous morts... Sebastião Salgado semble constamment opposer la beauté de la nature aux efforts inouïs des hommes pour l'anéantir. S'autodétruire. Et la sérénité du regard de Wenders laisse espérer, sans trop y croire, que le Mal, un jour, sera vaincu par le Beau...

Sur l'association délicate qui lie, aujourd'hui, le photographe, devenu spécialiste de la reforestation brésilienne, à un groupe réputé pour ses méthodes anti-écologiques, le film demeure étrangement muet. Wim Wenders évite soigneusement tout ce qui pourrait fâcher. Il reste jusqu'au bout admiratif, fraternel et hagiographe. 

— Pierre Murat pour Télérama


lundi 17 novembre 2014

les 50 ans du Théâtre du Soleil



                                                                     Le théâtre du Soleil


reportage d'Odile Quirot

« Qui aujourd'hui est à la cuisine, qui à la plonge?», demande Ariane Mnouchkine . Il est 9 heures du matin à la Cartoucherie de Vincennes, route du Champ-de-Manoeuvre, dans le 12e arrondissement de Paris. Mais on se sent à mille lieues de tout, dans un village, un phalanstère, sur un navire se préparant à appareiller.

On est au Théâtre du Soleil, bien sûr. Cette troupe universellement légendaire fête ses 50 ans en retrouvant Shakespeare, ce «père nourricier» comme dit Ariane Mnouchkine. Son «Songe d'une nuit d'été» enchanta l'année 1968. En 1982, un «Richard II» inspiré du nô et du kathakali resplendit dans la Cour d'Honneur d'Avignon. Cette fois, ce sera «Macbeth».



             Richard II (1981)


Sur le terrain, la légende a les mains dans le cambouis du théâtre. Ariane Mnouchkine organise, comme d'habitude, la journée de travail du Soleil. Chevelure grise en bataille, large pantalon blanc, elle écoute l'humeur des uns et des autres. Comédiens, techniciens, administratifs, une centaine de personnes font cercle autour d'elle. De grandes tables accueilleront plus tard chacun à l'heure du déjeuner. D'ici là, au boulot !

La troupe, école permanente 

« A nos débuts, s'amuse Mnouchkine, on était un peu des boy-scouts, on a été moqués, j'aurais pu lâcher.» Et pourtant quand le Soleil naît, en 1964, il porte ce besoin de remise en cause des rigidités acquises, cette soif de liberté et d'imagination qui explosera quatre ans plus tard.

En 1967, c'est «la Cuisine» d'Arnold Wesker,
;puis «les Clowns» en 1969.


              Les Clowns (1969)

Après le cirque, la foire, la fête foraine, voici «1789», la Révolution française vue par le petit peuple. On est en 1970, un mouvement fougueux emporte les scènes qui se jouent en simultané. «1789» fait salle comble jusqu'à Londres et Belgrade. Il annonce la forme chorale et étincelante des spectacles futurs dont les images raffinées, simples, séduiront plus tard l'Amérique, et jusqu'à l'Asie.




                   1789 (1970)

C'est alors que le Soleil s'installe à la Cartoucherie de Vincennes, laissée à l'abandon. Les comédiens gâchent le plâtre, repeignent. Dès l'origine, le Soleil existe parce qu'existent sa troupe, sa règle de partage des tâches et d'un salaire égal pour tous. Du moins quand on a pu se payer (1.800 euros net par mois actuellement). Comme le constate Mnouchkine:
Ça ne veut pas dire que c'est toujours facile. Le Soleil, c'est soixante-quinze personnes, et même plus en ce moment : c'est parce qu'on travaille beaucoup, tous. La troupe, c'est aussi une façon d'apprendre à vivre ensemble. On ne peut pas, le soir au café, tenir de grands discours écologiques et ne pas faire, dans la journée, l'effort de trier les poubelles. On ne peut pas prétendre que les politiques sont des minables - ce qu'ils sont très souvent - et dire que nous n'avons aucune responsabilité. Non. La troupe est une sorte de maquette du monde. Donc, qu'est-ce que nous, gens de théâtre, voulons comme monde? 


              Mephisto (1979)



Un monde solidaire, naturellement, où chacun ait accès au plaisir du théâtre et de la pensée, à une autre façon de voir la vie, sa vie.

Au Soleil comme chez Shakespeare, le monde est une scène, qu'on le regarde du côté des dieux grecs («les Atrides») ou des victimes du sang contaminé («la Ville parjure ou le Réveil des Erinyes»). Et tout peut faire théâtre : la partition de l'Inde et du Pakistan («l'Indiade ou l'Inde de leurs rêves»), le sort des Tibétains («Et soudain des nuits d'éveil»), l'odyssée des sans-papiers («le Dernier Caravansérail»).



             l'Indiade (1987)



            Les Atrides (1990)





On n'est pas ici dans l'inspection de son nombril. Evidemment, certains reprochent au Soleil ses fables parfois simplistes, car il y a les grands crus et les autres. Mais le souffle et la générosité sont toujours là. Mnouchkine se souvient:
Enfant, je rêvais devant «le Carrosse d'or» «le Capitaine Fracasse»... J'avais la sensation, qui n'a pas changé d'un iota, que la troupe était la seule façon de faire du théâtre, et de vivre le plus proche possible du bonheur, en tout cas, le plus souvent heureux. Et je pressentais que la troupe me permettrait d'apprendre sans cesse. 



               Dom Juan (1977)

Bien sûr il y eut des larmes, des colères. Certains sont partis - Philippe Caubère, Simon Abkarian - parfois revenus - l'Indienne Nirupama Nityanandan, qui joue aujourd'hui Lady Macbeth. D'autres sont morts, comme cette année le scénographe Guy-Claude François. La troupe continue, se renouvelle. Les comédiens, d'âges et de nationalités différentes, sont parfois issus des stages gratuits que le Soleil organise tous les deux ou trois ans. Deux mille postulants, trois cents retenus. Un énorme travail.«Mais heureux, fertile, dit Mnouchkine. On apprend ici que c'est en travaillant ensemble, en écoutant les autres, que le théâtre naît. On ne peut pas briller tout seul.» Le Soleil est une école permanente.
Le théâtre dont on rêve 



    les naufragés du fol espoir (2010)     


Tout juste revenue du voyage au long cours des «Naufragés du Fol Espoir» un spectacle, puis un film - la troupe a mis en chantier «Macbeth» il y a six mois. Avec quarante-cinq comédiens, dont pas mal de novices. «Ils ont de la sensibilité, et cette crédulité nécessaire à l'acteur: il faut croire qu'un texte, ce n'est pas des mots, mais de la vie. L'imagination, ce patrimoine d'enfance, se cultive. Elle est aussi la condition de la compassion humaine.»

On sait l'engagement politique, humanitaire d'Ariane Mnouchkine. Les artistes en difficulté dans le monde entier ont les yeux tournés vers la Cartoucherie:
Il y a un équilibre à trouver entre l'accueil du monde, absolument nécessaire, et notre mission, qui est d'abord de porter le théâtre, en faisant venir les jeunes générations. Mais le Soleil doit rester ouvert, comme une maison.

Où voir ailleurs qu'au Soleil un Gitan pauvre et une Tibétaine en attente de papiers échanger des sourires avec une Hélène Cixous, appelée à la rescousse ce jour-là? L'écrivain prépare pour l'automne une nouvelle pièce, où, dans la foulée de «Macbeth», il sera question «du mal en politique, de la maladie qui afflige notre monde aujourd'hui, de la façon dont le crime se promène parmi nous». Hélène Cixous est tombée dans la marmite du Soleil en découvrant «1789»:
A l'époque, j'étais à Paris-VIII, alors dans le bois de Vincennes. Et j'étais avec Michel Foucault au groupe d'information sur les prisons. Je lui ai dit :«Cette jeune femme qui fait ce théâtre-là devrait être avec nous.» Nous sommes allés voir Mnouchkine, elle nous a rejoints. «1789» contenait tout en germe, notamment une manière d'associer l'exigence de l'art avec l'engagement moral et politique.

Plus tard, en 1985, Mnouchkine demandera à Cixous d'écrire pour le Soleil. Ce sera «l'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge», une pièce de haut souffle sur le naufrage d'un pays dans le génocide khmer. Georges Bigot, le Sihanouk d'alors, l'a recréée cette année avec de jeunes acteurs cambodgiens. Le Soleil tisse sans cesse des fils, fait des petits. Comme le Théâtre Aftaab, une troupe de comédiens afghans issus d'un stage du Soleil à Kaboul, et qui vient de jouer au Piccolo Teatro de Milan. Mnouchkine a aussi fondé le Festival Premiers Pas pour les jeunes compagnies: 
Nous, on est nés au bon moment, on se sentait portés, désirés. Aujourd'hui, c'est plus difficile. Il faut faire confiance à ces jeunes, leur donner des clés, même sans un sou. C'est ainsi qu'on est entrés à la Cartoucherie. On nous y a laissés.

L'avenir du Soleil après elle ? Mnouchkine y pense aussi. «Ici, sourit Cixous,on renonce à la gloire narcissique, on ne fait pas fortune. Mais on fait le théâtre dont on rêve, et c'est un luxe.» Les comédiens ne disent pas autre chose, qui improvisent des jours et des jours, répètent tous les rôles, et acceptent bien plus tard que la «patronne» leur dise s'ils joueront un roi ou un valet ; quand ils ne taillent pas les feuilles d'un arbuste en prévision d'une scène, ce que fait ce jour-là Maurice Durozier, roi Duncan sur scène, et jardinier en coulisses. «Il faut des acteurs très confiants et très courageux, reconnaît Mnouchkine. Je ne veux pas décider du sort de quelqu'un sans qu'il ait eu sa chance. D'ailleurs je me tromperais.»
Le village de la Cartoucherie

A ses comédiens, elle offre une malle aux merveilles : des centaines de costumes dormant sur des cintres, un bouquet de livres, qui parlent aussi bien de sorcières que de jardins anglais. Ils ont aussi à leurs côtés le musicien Jean-Jacques Lemêtre, homme-orchestre complice de tous les spectacles du Soleil.












                Photos KP2014

Oui, la Cartoucherie ressemble à un village au fronton duquel sont inscrits ces mots : «Liberté, Egalité, Fraternité». On n'y vient pas uniquement pour voir un spectacle, mais pour partager une aventure. On est accueilli par Ariane Mnouchkine, par la chaleur de la cantine et des sourires, par une riche librairie dont l'offre est liée au spectacle. On pénètre dans la nef d'une cathédrale laïque, où les murs peints sont une incitation au voyage. Cette fois, un grand portrait de Shakespeare veille déjà.

Les réservations se font par téléphone : le contact humain, toujours. Le public est un corps «consanguin» du Soleil, le partenaire indispensable de la joie de ce théâtre, et de sa survie financière. «Là, nous sommes exsangues, avoue Mnouchkine. Alors je prie pour que les dieux du théâtre soient avec nous.»

Etonnante Mnouchkine, qui affirme se lancer dans chaque nouveau spectacle sans «acquis conscients», et confesse qu'à ses débuts, ignorante, elle pensait tout réinventer. «Enfin, on récolte inconsciemment. Peu à peu je me suis dit, tiens, Copeau, Meyerhold, Vilar, Brecht ont ressenti cela. Ils nous ont ouvert la voie.» La sienne est celle d'un théâtre magnifié, qui se joue de toute la gamme de l'art de la représentation, du bunraku («Tambours sur la digue») au cinéma muet («les Naufragés du Fol Espoir»):
La forme vient peu à peu, je cherche l'évidence. Vous vous rappelez cette phrase d'un petit garçon à Brancusi : «Comment savais-tu qu'il y avait un cheval dans cette pierre?»
"Je suis encore dans la marmite"



               Macbeth (2014)

Mnouchkine a situé «Macbeth» dans «un contemporain atemporel»:
C'est une pièce tocsin qui nous alarme sur notre moitié obscure. «Un homme, ça s'empêche», dit Camus. Macbeth et Lady Macbeth lâchent leurs démons en croyant pouvoir les arrêter. Eh bien non. Le mal peut être séducteur et se parer de vérités exactes pour nous tromper. «Macbeth» est une pièce noire, mais en réalité Shakespeare n'est jamais noir. Et le théâtre ne devrait jamais l'être non plus : il est une activité poétique, donc lumineuse. 




Le fil des ans - 75 cette année - n'a pas émoussé l'énergie impressionnante d'Ariane Mnouchkine. On a écrit sur cette reine du Soleil et sa ruche des sommes de livres. Elle a toujours un oeil sur tout, et un mot pour chacun. Cette grande dame, qui travaille à la gloire d'un théâtre de service public, n'a pas le temps de se retourner sur la sienne:
Des souvenirs ? Bien sûr, j'en ai. Mais bien moins, au fond, que les anciens du Soleil qui reviennent nous voir, car je suis encore dans la marmite, je vis au présent. Je me dis surtout : qu'est-ce qui reste à construire ? Qu'est-ce qui s'est abîmé ? Y compris dans une toiture... 

La grande force de Mnouchkine, c'est de rester disponible «à la joie des répétitions, à l'émerveillement, à la révélation de certains acteurs. Tout est fait pour ce feu, c'est là où tout commence». Et c'est ainsi que le Théâtre du Soleil entretient la flamme d'un théâtre généreux, à la fois unique et faramineux.