samedi 24 octobre 2015

Le livre des Baltimore de Joël Dicker





En cette rentrée littéraire 2015 sur les six cents romans inédits annoncés, soit douze années de lecture à raison d'un roman par semaine, j'en ai choisi quelques uns dont « Le livre des Baltimore » de Joêl Dicker l'auteur du best seller « La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert. »
 Je me demande encore ce qui a motivé un tel achat alors que j'avais été très modérément séduit par le précédent. Joêl Dicker à certes le sens du rythme, de la narration et du suspense dans un roman très dialogué, trop peut-être, avec des échanges qui pour se vouloir proche de la réalité sont parfois (souvent même) d'un profonde médiocrité. Le roman s'ouvre avec « A sa mémoire » qui nous interpelle d'emblée, suivi du prologue « Un mois avant le Drame » avec D majuscule. Et nous naviguons des années quatre-vingt aux années deux mille avec d'incessant aller retour vers le passé, ou le futur, avec pour seuls indices les mois où les années ayant précédés ou suivis ce fameux "Drame" que nous attendons telle l'Arlésienne et que Joêl Dicker ne nous dévoilera bien entendu qu'à la fin.


Mais en attendant les révélations du "Drame", tout au long des quatre cent soixante pages de ce roman décevant, ses personnages manquent de totale profondeur et les scènes sentimentales sont autant ridicules que dans son précédent roman. Et puis, comme les personnages récurrents d'une série à venir (hélas), en plus de Marcus Goldman, le héros principal, Roy Barnasky, qui dans La Vérité sur Harry Quebert était un chantre de l'édition peu scrupuleux et prêt à tout pour éditer un roman à gros tirage, est devenu, on ne sais par quel miracle, un producteur cinématographique du même acabit déversant sa bile sur le monde littéraire.
Quoi qu'il en soit, Roy Dicker ne parvient jamais à la hauteur d'un John Irving pour narrer avec talent et intérêt les affres de l'adolescence dans les universités américaines. C'est dommage car il y en avait la matière mais sans la manière.

Joël Dicker, le Livre des Baltimores, Editions de Fallois.

mercredi 21 octobre 2015

Freysseline & Crozant


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jeudi 15 octobre 2015

La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert




Je suis un garçon persévérant. En cette rentrée littéraire 2015 sur les six cents romans inédits annoncés, soit douze années de lecture à raison d'un roman par semaine, j'en ai choisi quelques uns dont « Le livre des Baltimore » de Joêl Dicker l'auteur du best seller « La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert. » vendu à plus de trois millions d'exemplaires, toutes éditions confondues. Pour en avoir discuté avec ma libraire je n'en avais pas gardé un souvenir extraordinaire. Elle non plus.

Revenons sur les faits : « À New York, au printemps 2008, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente: il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. »
« Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. »

Sur le quatrième couverture de mon édition de poche, la phrase de Bernard Pivot m'avait apostrophé : « Si vous mettez le nez dans ce gros roman, vous êtes fichu. Vous ne pourrez vous empêcher de courir jusqu’à la six centième page. » Mon édition en comptait huit cent cinquante quatre. Je me suis dit « merde ! Bernard n'a pas fini le bouquin, avant de comprendre qu'il parlait de l'édition originale en grand format. Quoi qu'il en soit en m'attelant à ma lecture, j'ai couru, comme il me l'était demandé. En bout de course, le livre refermé je me rendis aux vestiaires, enfilais un survêtement et restais dubitatif. Tout d'abord « Les origines du mal » ce roman dans le roman considéré comme un chef d’œuvre de la littérature américaine avec des envolées lyriques telles que : « « Ma tendre chérie, vous ne devez jamais mourir. Vous êtes un ange. Les anges ne meurent jamais. Voyez comme je ne suis jamais loin de vous. Séchez vos larmes, je vous en supplie ». Heureusement que William Styron, l'auteur du Choix de Sophie et de La Proie des flammes, n'était plus de ce monde pour lire pareilles fadaises. Et moi de reprendre quitte à frôler le Nobel : « Nola, je t'aime, tu m'aimes mais notre amour est impossible.» avant de découvrir plus loin que Nola est habitée par sa mère et de pointer un crucifix sur mon exemplaire en hurlant « Louisa, bordel de merde sort du corps de Nola et qu'on en finisse ! ».
 Tandis que nos académiciens rêvait au fil des pages à une relation buccale avec Nola, spécialiste du genre, au même titre que les jurés du Goncourt des lycéens ils octroyaient à ce roman parfois indigeste et souvent laborieux deux prestigieux prix littéraires.
Je sais, je suis très sévère avec ce roman qui a conquit un très large public ce qui est loin d'être le cas pour bon nombre d'écrivains, mais comme le dit Harry à Marcus « …écrire c'est comme boxer, mais c'est aussi comme courir (…) si vous avez la force morale d'accomplir les longues courses, sous la pluie, dans le froid, si vous avez la force de continuer jusqu'au bout, d'y mettre toutes, tut votre cœur, et d'arriver à votre but, alors vous serez capable d'écrire. Ne laissez jamais la fatigue ni la peur vous en empêcher. »

Alors, j'avais couru d'une foulée souple avant de connaître quelques difficultés respiratoires et un début de point de coté en arrivant notamment à la page sept cent quatre vingt cinq où, comme Lansdane, le chef de la police d'état, je m'exclamais : « Perry...on ne peut plus continuer. (…) D'abord c'était Quebert, après Caleb, maintenant le père, ou le Bon Dieu. » A ce stade de l'enquête après bien des révélations, manipulations, fausses pistes et coups de théâtre j'étais comme lui. J'ai posé mon dossard sur le bureau question de reprendre mon souffle, et jeté l'éponge avant le gong final.


Joêl Dicker, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, De Fallois Poche.

vendredi 9 octobre 2015

La Banne d'Ordanche


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Promenade automnale sur les flancs de La Banne d'Ordanche, sommet d'origine volcanique situé dans les monts Dore, dans le département du Puy-de-Dôme.
Facile d'accès depuis le col du Guéry et culminant à une altitude de 1 512 m.



















lundi 5 octobre 2015

Millénium 4 ce qui ne me tue pas

      


Millenium 4 : mieux que Pif Gadget. 

Ce qui faisait la force de la trilogie créée par Stieg Larsson sur toile de fond politique et féministe était la rencontre improbable de ses deux protagonistes : Mikael Blomkvist, le journaliste d'investigation de Millenium, et Lisbeth Salander, ackeuse gothique à l'enfance traumatique, que nous suivions avec jubilation au fil des pages de ces romans tant par le déroulement des intrigues que par la complexité psychologique des personnages.

Polémique mis à part sur une suite à donner à cette série, « Ce qui ne me tue pas » de David Lagercrantz n'est pas un mauvais roman, loin de là. Il est même plutôt haletant par moment. Il doit même avoir un public de passionnés dont je ne suis pas.
 Il traite de sujets déjà abordés par des écrivains et cinéastes sur l'intelligence artificielle, l’espionnage technico-industriel et la surveillance électromagnétique par la NSA dont je ne me passionne guère. Pour nous convaincre qu'il s'est bien documenté, l'auteur nous fourni une flopée de détails techniques si précis que cela en devient agaçant. David Lagercrantz brasse tant de thèmes que nous brassons avec lui pour ne pas couler.
 Et Mikael et Lisbeth dans tout ça. Eh bien ils sont là. Ils sont là au même titre que la rédactrice en chef Erica Berger, l’inspecteur Jan Bublanski et sa proche partenaire Sonja Modig et d'autres pour donner plus de véracité à son Millénium 4. Ils sont là, noyés dans un entrelacs de point de vue où ils n'apparaissent de-ci de-là, cahin-caha pas plus de cent cinquante pages dans un roman high-tech qui en comprend près de cinq cents.