vendredi 16 août 2013

Juste une question d'équilibre


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vendredi 9 août 2013

Un mariage en 2003



Hasard de la météo et du calendrier, il arrive que les décennies se suivent et se ressemblent. Tout le monde espérait que ce jour là il fasse beau. Nos vœux ont été exaucés. Le printemps anormalement chaud aurait pu nous inciter à la prudence. Et puis août est arrivé. En France les records de températures et la durée de la vague de chaleur sont  exceptionnels, Des températures supérieures à 40 °C sont relevées dans 15 % des villes.  En Creuse le 12 août ont atteint 41°C.
Nous voulions quelque chose de champêtre. Yvonne et Roland ont eu la gentillesse de nous prêter leur terrain derrière leur maison. A la porte de la grange nous avons monté un chapiteau destiné à accueillir les invités. Luminaires et lampions installés à la fraiche, nous nous sommes ensuite terrés, accablés de chaleur.
 



La cérémonie devait avoir lieu dans l’après-midi, nous avions préparé à l'avance des gerbes de fleurs, de fougères et gonflés des ballons de baudruche. A notre retour, les fleurs étaient fanées, les fougères brulées et les ballons flétris. Tout était à refaire.

 
 
 
 

 


 




 Nous avons composé comme nous avons pu. La nature n'a pas eu le dernier mot. Malgré la haleur accablante la fête s'est déroulée avec sa musique et ses rires éclaboussant la nature assoupie et silencieuse.
Dans la chaleur de la nuit nous avons dansé jusqu'au matin et l'éveil de la canicule.

 

vendredi 2 août 2013

Un mariage

 
 
 
Le cortège, d'abord uni comme une seule écharpe de couleur, qui ondulait dans la campagne, le long de l'étroit sentier serpentant entre les blés verts, s'allongea bientôt et se coupa en groupes différents, qui s'attardaient à causer. Le ménétrier allait en tête, avec son violon empanaché de rubans à la coquille ; les mariés venaient ensuite, les parents, les amis tout au hasard, et les enfants restaient derrière, s'amusant à arracher les clochettes des brins d'avoine, ou à se jouer entre eux, sans qu'on les vît. La robe d'Emma, trop longue, traînait un peu par le bas ; de temps à autre, elle s'arrêtait pour la tirer, et alors délicatement, de ses doigts gantés, elle enlevait les herbes rudes avec les petits dards des chardons, pendant que Charles, les mains vides, attendait qu'elle eût fini. Le père Rouault, un chapeau de soie neuf sur la tête et les parements de son habit noir lui couvrant les mains jusqu'aux ongles, donnait le bras à madame Bovary mère. Quant à M. Bovary père, qui, méprisant au fond tout ce monde-là, était venu simplement avec une redingote à un rang de boutons d'une coupe militaire, il débitait des galanteries d'estaminet à une jeune paysanne blonde. Elle saluait, rougissait, ne savait que répondre. Les autres gens de la noce causaient de leurs affaires ou se faisaient des niches dans le dos, s'excitant d'avance à la gaieté ; et, en y prêtant l'oreille, on entendait toujours le crin-crin du ménétrier qui continuait à jouer dans la campagne. Quand il s'apercevait qu'on était loin derrière lui, il s'arrêtait à reprendre haleine, cirait longuement de colophane son archet, afin que les cordes grinçassent mieux, et puis il se remettait à marcher, abaissant et levant tour à tour le manche de son violon, pour se bien marquer la mesure à lui-même. Le bruit de l'instrument faisait partir de loin les petits oiseaux.

Gustave Flaubert Madame Bovary