vendredi 31 décembre 2010

Le chemin...

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Est-ce dû aux perfusions qui ont une effet bénéfique sur sa santé, mais Rosiane nous a semblé mieux par rapport à la veille. certes elle avait encore des absences mais elle a mangé seule comme en témoigne cette photo. Hier nous sommes rentrés plein de morosité après la journée passée près d'elle.
Ses fenêtres donnent sur un monticule herbeux dominé par un petit baraquement. Alentour la cernent les bâtiments hospitaliers. Rosiane a regretté son ancienne chambre dont la vue était selon elle bien plus agréable. Puis elle a sombré de nouveau. Sa tête repose sur un grand oreiller. Ses traits sont vagues et ses regards inexpressifs. Elle grommelle des bribes de phrases incompréhensibles. Elle nous reconnaît à peine et demande des nouvelles des disparus. Je regarde ce corps hier encore plein de vigueur; ce visage pétillant au regard malicieux. De tout cela il ne reste rien.
Elle a rejoint le service d’oncologie mardi soir. Le personnel est réduit au minimum. Il n’y a que deux médecins sur cinq normalement prévus. Chacun fait de son mieux. Une malade désorientée erre dans les couloirs sans vie. A l’heure du repas, le plateau est posé près de Rosiane. Elle n’y touche pas. Personne ne lui prête assistance. Isabelle lui fait avaler mécaniquement un bol de soupe, une compote et un yaourt. Si nous n’étions présents, elle ne mangerait rien. Elle ne se plaint pas et n’a pas l’air de souffrir, mais tout cela l’épuise, nous nous en rendons bien compte.
Et puis aujourd'hui comme une réminiscence. Que sera demain ?
A l’heure de partir, j’ai déposé un baiser sur un front moite. Nous lui avons souhaité une bonne nuit. Qu’elle lui soit douce.

Derniers jours sur les Champs....

Photos Papou
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jeudi 30 décembre 2010

Il ne m'est Paris que de toits

Pendant un an, Philippe Grunchec est venu planter sa chambre grand format devant les fenêtres de la bibliothèque Château d’Eau. Par la magie de la photographie, en 60 photos noir et blanc, cette vision poétique des toits de Paris habitera les murs de la bibliothèque et de la Rotonde laissant pénétrer ainsi l’extérieur à l’intérieur…
Il ne m’est Paris que de toits, Photographies de Philippe Grunchec, Du 10 décembre 2010 au 29 janvier 2011, La bibliothèque Château d’Eau (72 rue du Faubourg Saint-Martin, Paris, 4ème étage de la Mairie du 10e) Métro : Château d’eau Tél. : 01 53 72 10 16.

mercredi 29 décembre 2010

Le chemin


De ma promenade ensoleillée d’hier il ne reste pas grand-chose. La neige a fondu et les arbres pleurent. A travers le carreau, seules les mésanges bleues virevoltent et se chamaillent quelques graines semées à la hâte. Je me chausse et pars marcher dans une campagne triste et sombre, laissant derrière moi la maison silencieuse où une femme se bat âprement contre la maladie. De ces destinés là on ne parle guère. L’Histoire ne retient que les destinées exceptionnelles.
En regardant sans voir la campagne endormie, je pense à cette femme dans la chambre, alitée, qui attend l’heure de rejoindre son aimé. En dépit du mal qui la terrasse, elle tente tant bien que mal de tenir son rôle auprès des siens. Elle y parvient mais au prix de combien de sacrifices et souffrances pour le corps et l’esprit. Elle a semblé heureuse de la présence de ses enfants et petits-enfants à ses côtés pour fêter Noël.
Maintenant nous restons seuls Rosiane, Isabelle et moi. Les journées sont de plus en plus douloureuses et difficiles. Elle ne s’alimente plus. Son corps rebelle ne la laisse pas en paix. Tout est tourment et délire. Nous tentons de l’aimer du mieux que nous pouvons. Pour combien de temps encore ?
L’horizon s’obscurcit et le froid se fait plus vif. Il me faut rentrer à grands pas.
Je rajoute ces quelques mots en rentrant de l'hôpital. Rosiane y a été admise en fin de journée pour une forte déshydratation et une infection urinaire.

samedi 25 décembre 2010

Les mésanges bleues

C'est l'hiver et les boules de graisse sont boulottées à vitesse grand V par les petites affamées. Kawa surveille avec soin l'engraissement des éventuelles victuailles, qu'elle a, hélas, déjà goûté. Joyeux Noël.
Photos Papou