dimanche 3 août 2014

MC5 : Back in the USA (1970)



Depuis trois ans le pays est appelé Territoire français des Afars et des Issas et je n’en sais rien. La France possède d'importantes infrastructures militaires à Djibouti et je n’en sais pas plus. Je débarque en janvier 71 à trois heures du matin sur le tarmac de Djibouti par une chaleur de plus de trente degrés centigrades. La plupart des passagers sont des engagés volontaires. Je viens pour ma part rejoindre l’équipage de l’Enseigne de Vaisseau Henry qui arrivera en escale à Djibouti d’ici une huitaine. Pour l’heure, nous embarquons à la va comme je te pousse dans les camions militaires avec nos valises et nos fringues d’hiver sous le bras. Je ne vois rien de la route que la poussière soulevée et des silhouettes d’habitations. On gueule mon nom. Je descends devant le bâtiment officiel de la Marine Nationale. Le camion repart. Je présente mes papiers et à l’officier de service. Je ruisselle de sueur. On me conduit au dortoir.
Il est quasiment vide. C’est le week-end. Les gars découchent en ville. Reste un carré de type à taper le carton. Ils me serrent la pogne. Ils ont la gueule bronzée et le corps moite. Une pale de ventilateur au plafond hache l’air brulant. Je ne sais pas quoi faire de ma valise. L’un des types me montre un lit pliant. « C’est ton pieux pour huit jours. On n’a pas mieux. Pis huit jours, c’est pas la fin du monde. » J’opine du chef et pose ma valise à côté de la couchette. Les gars posent les cartes. J’ai comme qui dirait éveillé leur intérêt. Ils me posent les questions traditionnelles puis l’un des types se lève, me tape sur l’épaule et annonce aux autres « on va fêter ça ! » Je me retrouve avec un godet de Whisky. Il met un disque sur la platine. Il est quatre heures du matin. Je suis mort de fatigue mais les types sont sympas « Bienvenue à Djibout’ » me dit l’un deux tandis que se met à gueuler le groupe MC5.

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