Créé un siècle après celui de Fès, en 1558, le mellah de Marrakech a abrité, jusqu’au milieu du 20e, plus de 30 000 juifs. A deux pas du Palais Badi, il est aujourd’hui un quartier populaire débordant d’activités.De sa petite place centrale partent quatre rues principales à angles droits d’où sont rattachées de nombreuses ruelles perpendiculaires. Pour y accéder, deux portes percent les hauts murs à l’intérieur desquels se trouve un univers clos, ombragé, mystérieux et pourtant bien organisé. C’est ici que vécut jusqu’à la moitié du siècle dernier la population juive de Marrakech. Construit sur ordre du sultan Moulay Abdallah, il ne reste plus de cette époque révolue qu’une unique synagogue et un cimetière juif. Aujourd’hui quartier populaire, le mellah abrite une activité foisonnante, à commencer par son marché aux épices.
Ce dernier occupe une partie du marché couvert, juste à l’entrée. Les nombreuses échoppes aux volumineux cônes de cumin, coriandre, ras-el-hanout, curcumin… se succèdent dans un dégradé de jaune, de rouge et de beige. Une criée aux épices a lieu tous les jours à 16h30. Dans ce même secteur, vous trouverez une multitude de tissus très bon marchés. Possibilité d’y faire confectionner des coussins, des rideaux ou de faire recouvrir banquettes et fauteuils. Un peu plus loin, deux anciens foundouks - équivalent marocain du caravansérail oriental, du khan égyptien et de l’oukala tunisien - ont été reconvertis en entrepôt pour herbes médicinales et aromatiques. On y trouve également toutes sortes de produits de beauté traditionnels : pierre d’alun, souak, savon d’Alep, pierre ponce, khella, khôl, aker… En suivant la rue principale – admirez les quelques balcons en bois qui lui donnent des airs espagnols -, on arrive à la synagogue (ne pas hésiter à demander son chemin). Tenue par un charmant vieux monsieur, elle se trouve dans un ancien riad couvert de zelliges bleus et blancs, occupé par une famille musulmane. Autour du patio, vous remarquerez les inscriptions en hébreu qui courent tout atour du riad.Revenez en arrière, jusqu’à la kisseria des bijoutiers, à côté du marché couvert. Dans deux galeries, dont une autour d’un petit patio, se trouve une quarantaine d’échoppes où sont vendus bijoux en or et en argent, autrefois l’une des spécialités dans lesquelles excellaient les juifs. ils ne sont plus guère nombreux : à peine 6 000, contre 260 000 en 1948. Au dernier recensement, 250 vivraient encore à Marrakech, dont une petite poignée dans le mellah.
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