« Ce n’est pas possible qu’on fasse subir de telles choses à des hommes ! » déclare Hama en reposant le communiqué. Hani et Mohamed opinent du chef en larmes auprès de leur compagnon après ce qu’ils viennent d’apprendre. Voire même, ils ont honte d’être clandestins. Ils ont beau être jeunes, avoir des tennis troués, vivre dehors dans le froid, avoir lâchés leur vie, leur famille, leurs amis, leur pays, quelle importance en regard de ce que subissent les autres à cause d’eux. Oui, clandestins ils sont, clandestins ils ont vécus, clandestins ils se sont fait chopés, c'est la loi du clandestin d'être expulsé. Jusque là rien à dire.
Mais ce qu’il y a de pire c’est ce qu’ils font subir aux forces de l’ordre chargées de les reconduire. Déjà très joueurs de nature, les clandestins se cachent pour ne pas se faire prendre, courent très très vite pour les mêmes raisons, se débattent avec fougue, mordent, (juste pour ceux non équipés d'une muselière), insultent des fonctionnaires, (incapables de comprendre une langue étrangère par manque de formation), et en profitent pour piquer une montre ou une gourmette, et va réclamer ta montre ou ta gourmette en afghan après si tu l’oses. Pis qu'est ce qu'il va en faire de la gourmette à Maurice. C'est bien pour faire chier.
Impensable dans un pays comme le nôtre. Et ce n’est pas tout. Il est vrai que parfois les aléas de la vie vous conduisent à pratiquer des métiers qui génèrent bien des traumatismes comme policier par exemple. Mais le traumatisme à aussi ses limites. Passés les bornes, y a plus de limites et nous disons stop !
Par exemple ces salariés de l’Unesi, Union Nationale d’Escorte, chargée de pratiquer « les reconduites aux frontières » prennent l’avion parfois plusieurs fois par semaine, mais ne sont pourtant pas employés par les compagnies aériennes. Ils subissent de nombreux décalages horaires et des surexpositions à des rayons dangereux qui ne sont pas sans conséquence sur le cerveau, quand ils en possèdent un. Ils risquent de nombreux accidents vasculaires, troubles du sommeil, troubles intestinaux, fatigue excessive, stress, déficit des fonctions cognitives. Un document adressé au ministère fait état de nombreux cas victimes de malaises. « Régulièrement, certains d’entre nous ne peuvent plus voler. Le plus souvent, à la suite à des otites barotraumatiques, c’est-à-dire liées aux différences de pression, ou alors en raison de tympans percés.»
Sans compter, pour ces policiers le traumatisme d’avoir à lutter contre les clandestins qui se débattent lors de l’embarquement et susceptibles de les blesser, voire piquer leur montre durant le vol.
Ces cent soixante-cinq fonctionnaires de l’Unesi, souhaiteraient que leurs conditions de travail soient calquées sur celles des PNC, les personnels navigants de cabine qui officient dans les avions de ligne. « Certains collègues peuvent voler plus de quatre-vingt-quinze heures par mois, le maximum autorisé par la loi », détaille Nicolas Berger, conseiller technique du syndicat, qui fut lui-même « escorteur » pendant douze ans. Un aller-retour vers Lagos, au Nigeria, s’effectue ainsi en vingt-deux heures vingt. C’est encore inférieur à un aller-retour Paris-Santa-Cruz, en Bolivie, avec escales à Amsterdam et Lima (Pérou), qui peut ainsi durer près de quarante-sept heures. Quand les fonctionnaires n’effectuent pas un « découcher », c’est-à-dire un repos sur place. Les hommes de l’Unesi ne disposent pas des mêmes temps de pause que les personnels volant sur long-courrier. « Au regard de l’administration, on ne récupère pas autant d’heures qu’on le devrait, reprend Nicolas Berger. L’Etat considère ces policiers comme de simples voyageurs, comme s’ils partaient pour un séminaire professionnel.»
Franchement, c’est dégueulasse. Que fait Eric Besson ? Que fait la police ?
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