Par un soir d’automne un voyageur s’est annoncé. Munis d’une petite valise nous sommes allés le quérir au 35 de la rue Roger Salengro à Bondy. L’attente fut longue. Comme il tardait, on m’a simplement prié de revenir. La nuit a semblé interminable, tant pour Annie, torturée par les douleurs de l’attente, que pour moi. L’aube vint sans nous apporter de réponse. La journée fut tout aussi interminable. J’attendis un coup de téléphone qui ne vint pas et mes appels reçurent toujours une même réponse négative. Le soir j’ai retrouvé Annie, harassée par les longues heures de veille. Il me semble encore sentir ses ongles s’enfoncer dans ma peau. Rien en regard de ce qu’elle même endurait de façon de plus en plus fréquente et régulière. Toutefois dans ses yeux pétillait une lueur indéfinissable qu’elle accompagnait d’une sourire las et fatigué. Puis vint l’épreuve en salle de travail. Et j’attendis sur ma chaise au chevet d’un lit vide et froissé où se dessinaient les reliefs des tourments endurés. Ce lundi soir d’automne le voyageur est enfin arrivé. Sa peau était mate, ses cheveux en arrière coiffés et ses deux poings serrés. Sa mère et moi l'avons prénommé Yann. Il fête aujourd’hui ses trente-cinq ans. Bon anniversaire, fiston.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire