lundi 21 septembre 2009

Le stress...


Tout va mal au boulot. Pour ne pas déroger à la mode actuelle dans le monde du travail, j’ai décidé de me suicider tout de suite. Seulement je n’ai pas de fenêtres. Pour me défenestrer il a fallut que j’aille dans le bureau de Gérard. Gérard m’a vu entrer dans son bureau, ouvrir la fenêtre et me jeter la tête la première dans le vide. Il m’a récupéré la gueule en coin un mètre vingt plus bas. J’avais complètement oublié que le bureau de Gérard était au rez-de-chaussée. Ceci étant je ne me suis pas raté. Au service médical on m’a fait une poupée de la tête. Le service du personnel m’a donné la journée et prié de tenir ma langue par rapport au suicide question de préserver l’image de marque de l’entreprise. Ils m’ont ensuite laissé partir comme ça alors que je les avais prévenus que j’allais me suicider tout de suite. Quelle inconséquence. Ils verront quand ils auront mon cadavre sur la conscience.
En arrivant devant l’immeuble j’avais oublié le code d’accès. A quoi bon avoir sa journée pour ne pas pouvoir entrer chez soi. Je me suis assis pour réfléchir. Et là, rien, la carte mémoire niquée. Tous les codes d’accès zappés. Celui du digicode, donc, mais aussi mon numéro de sécurité sociale, mon code PIN, ma carte SIM, mes accès à l’ordinateur, ma messagerie, mes comptes bancaires, ma carte bleue, Cofinoga, Monsieur Bricolage….C’est bien simple j’ai ouvert la valise porte cartes et ne me rappelais d’aucun des codes d’accès des trois cents dix sept cartes à ma disposition. C’était bien malin. J’aurais dû les recopier quelque part. A dix huit heures, trente une dame très gentille m’a demandé ce que je foutais là assis par terre. Elle m’a embarqué au quatrième. Parait que c’est là que je demeure, que nous sommes mariés depuis dix ans et que si je fais le con pour me faire plaindre, eh bien ce n’est pas très malin. Ceci dit, la dame elle est gentille. Elle m’a montré ma carte d’identité. Il y a ma photo, mon nom, mon prénom et mon adresse. C’est un bon début. Pour les codes d’accès la dame m’a dit que pour la plupart j’utilisais toujours le même, mon année et mon mois de naissance. Et comme ils sont mémorisés sur ma carte d’identité, y a pas de lézard, elle a dit. C’est déjà ça. Je lui ai demandé s’il était vraiment nécessaire que je retourne dès le lendemain à la boîte où que je travaille d’ordinaire et d’où je venais de me suicider le matin même. Elle a défait avec beaucoup de sang froid et gentillesse ma poupée de la tête pour voir s’il y avait rien de grave. Juste une petite coupure superficielle. Elle m’a alors trainé par l’oreille, montré les comptes et les factures à payer. « Alors tu arrêtes un peu de faire le con ou tu iras dormir dans un carton ! » qu’elle a vociféré, pas contente. On ne s’est pas parlé de la soirée. Juste après une petite soupe je me suis mis au lit. On est mieux que dans un carton, j’ai pensé. Je n’ai pas réussi à trouver le sommeil tout de suite. Le stress sans doute. Va falloir que je consulte.

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