samedi 5 septembre 2009

Putain de ballon


Avec Pupuce on est allés à la mer. Pas de bol. Elle était loin et comme il n’y avait pas de navette, il fallait soit se baigner à pied ou attendre qu’elle remonte. Comme je suis un mec courageux, j’ai plié mon short et mon tee-shirt dans le panier et, avec le ballon en mousse rouge sous le bras, gagné la rive d’un pas assuré et rapide sur le sable chaud. La ballon en mousse rouge, c’est pour s’amuser dans l’eau. Que voulez-vous, Pupuce et moi on est très joueur. Le vendeur m’avait affirmé que pour la plage, c’était l’idéal. Certainement un extra, car je ne l’ai jamais retrouvé pour lui casser la gueule. Pour la plage certes, c’était peut-être bien le gros ballon en mousse rouge, mais dans l’eau, une fois gorgée d’eau de mer on s’envoyait dans la gueule l’équivalant en poids d’un boulet de canon du jardin des Invalides. A la longue, ça muscle, mais c’est vite lassant. Sans compter qu’emportés par les vagues qui nous traîne, nous entraîne, écrasés l'un contre l'autre, nous ne formions qu'un seul corps, et les flots sans effort, nous pousse, enchaînés l'un et l'autre et nous laisse tous deux épanouis, enivrés et heureux mais flapis. Je suis allé m’écraser à l’ombre du parasol sur ma serviette comme un pied de porc pané question de piquer une petite ronflette, tellement la balle en mousse rouge m’avait usé la santé. Et puis, dites-donc, une balle en mousse rouge gorgée d’eau de mer et pleine de sable, c’est intransportable. Pour saloper la bagnole avec mes conneries, je suis fort, a insinué Pupuce. L’avait pas tort. Vu qu’elle était pas tatouée, et en dépit de ses véhémentes protestations, je l’ai abandonnée dans une fourré. Le ballon en mousse, pas Pupuce. Le lendemain, j’ai fait l’acquisition d’une ballon de plage en plastique bleu avec marqué Italie dessus. Comme les champions du monde. L e vendeur m’avait affirmé que pour les jeux de plage, c’était l’idéal. La mer était plus proche. Le vent s’était levé. Alors le ballon de plage, frôlant l’écume des vagues allait loin et emportés par la houle qui nous traîne, nous entraîne, nous éloigne l'un de l'autre, je lutte et je me débats et le son de la voix de Pupuce s'étouffe dans les rires des autres. Et je crie de douleur, de fureur et de rage, et je pleure avant de m’écrouler sur le sable, tétanisé... Putain de ballon. J'ai arrêté le sport. Je me suis mis à la lecture.

1 commentaire:

sophie a dit…

sage décision en effet !!!!!
et vous avez lu quoi ?
j'espére que cela sera le sujet d'un prochain article !
sophie (des grigris)