mardi 8 septembre 2009

l'Affaire Moulinsart

L'éditeur français Arconsil, qui publie une série de romans, les aventures de "Saint-Tin", librement inspirées de celles du héros de BD Tintin, a été condamné jeudi à verser 40.000 euros aux ayants-droit d'Hergé en réparation du préjudice économique pour parasitisme. Le tribunal de grande instance d'Evry, près de Paris, a en revanche débouté la société Moulinsart, et Fanny Rodwell, héritière d'Hergé, des poursuites pour "contrefaçon" contre l'éditeur.Le tribunal a également ordonné la publication du jugement dans le magazine Livres Hebdo et un quotidien national. La demande d'interdiction et de commercialisation a en revanche été rejetée par le tribunal, qui a ordonné la mainlevée de la saisie du stock, qui avait été faite à la demande des plaignants. A l'audience du 2 avril, Me Florence Watrin, avocate des plaignants, avait estimé que la série d'ouvrages, dont 4 volumes sur 23 avaient été publiés, avait "repris" et "exploité les éléments qui font la notoriété de l'oeuvre", et contrefait les titres et les personnages.
La série de romans, écrits par Gordon Zola, de son nom de plume, met en scène les aventures contemporaines du jeune reporter "Saint-Tin" et de "son ami Lou", qui n'est pas un chien mais un perroquet. Dans le Crado pince fort, Le vol des 714 porcineys, L'oreille qui sait ou encore La Lotus bleue, autant de clins d'oeil appuyés aux titres des albums d'Hergé, se croisent des personnages comme le "professeur Margarine", le "Rasta populiste", ou "le capitaine Aiglefin", le haddock étant de l'églefin fumé. A la barre, les deux parties avaient longuement détaillé les ressemblances et les différences entre Tintin et Saint-Tin. Selon Me Watrin, éditeur et auteur ont voulu faire "un coup éditorial", et "se sont arrogé le droit de faire l'adaptation du maître", une démarche "d'une prétention inouïe", donnant naissance selon elle à "des ouvrages assez médiocres". Etonnée par "l'agressivité et la méchanceté" des propos de sa consoeur, Me Bénédicte Azzopard avait défendu la démarche de l'éditeur, qui voulait selon elle "rendre hommage à Hergé, mais aussi à ses précurseurs", citant Rouletabille, dont le créateur de Tintin se serait inspiré.

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