mardi 22 septembre 2009

Les grosses têtes.

Le gosse est rentré et s’est affalé sur le canapé à mes côtés, le regard rivé sur l’écran de son téléphone portable. J’ai regardé le mien au cas où il m’enverrait un SMS pour me dire bonsoir. Le portable de sa mère à sonné. Elle a reçu le sien, j’ai pensé. Non, c’était ma belle-mère. En attendant mon SMS j’ai lorgné du coin de l’œil le doigté de notre petit André Verchuren du clavier cellulaire. Quel talent ! Pas besoin du conservatoire. Puis, j’ai remarqué un truc. « C’est un nouveau téléphone ? » j’ai tenté auprès de l’autiste. Le trajet vers le cerveau fut beaucoup moins rapide que la dextérité de ses doigts. Pour m’occuper, je suis aller aux toilettes. A mon retour il s’échinait toujours sur son mini écran «C’est un nouveau téléphone ? j’ai réitéré. – Oui, me fut répondu. – Qu’est-ce que tu as fait de l’ancien ? – Je l’ai passé à Maman – Et celui de maman ? – Sais pas. – Je peux le prendre, alors ? – Te le conseille pas. – Ah ! bon, pourquoi ? – Trop lent, trop chiant. » C’est un argument. J’allais me lever prendre le portable lent et chiant question de vérifier par moi-même la véracité de ses dires. Sa mère est revenue et lui a tendu son « nouveau » téléphone à elle, « ancien » de son fils. « Tu me remets tout sur l’autre. Sur celui-là je ne m’y retrouve pas ! Ils me manquent des numéros ! – Fallait les sauvegarder. – Si tu crois que j’ai que ça à faire de passer mon temps au téléphone ! – Il s’agit pas de passer son temps au téléphone, mais de sauvegarder ses numéros sur sa carte Sim. – En tout cas, tu me remets tout ça sur mon ancien téléphone. - Bien maman ! ». J’ai tendu le téléphone lent et chiant. « Tu lui as refilé un rossignol ? – Un quoi ? – Un téléphone qui fonctionne pas. – C’est toi, pas ! Elle sait pas sans servir, c’est tout ! – Bon, pas d’embrouilles, remets-lui tout comme avant ! – Une minute. » André Verchuren a configuré le sien et celui de sa mère sans lever une seule fois la tête. « Et l’ancien, qu’est-ce que tu en fait ? – Tu peux le pendre. C’est la même marque. » Alors je l’ai pris.
J’ai éteint le mien, retiré la carte SIM (Subscriber Identity Module), glissé ladite carte SIM dans le « nouveau » téléphone, entrée le code PIN (Personal Identification Number) validé le code SIM et basta ! Un vieux téléphone comme neuf. Le pied.
« Pourquoi j’ai que Robert ? – Hein ! – Pourquoi j’ai que Robert, le numéro de mon frère Robert dans mon répertoire ? – C’est mort. T’as plu qu’à tout te retaper à entrer tes contacts dans ton répertoire. – Hein, mais pourquoi ? - Ben parce que t’es comme maman, à part ton frère Robert, tu n’as pas sauvegardé tes numéros sur ta carte SIM – Et alors ? – T’es pas au courant, Sim est mort.» Salle gosse.

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