“J’ai joué des Suites de Bach, les plus joyeuses pour célébrer l’événement. Mais je ne pouvais pas oublier tous ceux qui avaient laissé leur vie sur ce mur en essayant de le franchir. J’ai donc joué la sarabande de la deuxième suite à leur mémoire, et j’ai remarqué un jeune homme qui pleurait”, expliquera Mstislav Leopoldovitch Rostropovitch. Le soir de la chute du mur de Berlin, en 1989, les téléspectateurs du monde entier le découvert, au pied du mur, dans la foule, assis sur une chaise et jouant du violoncelle.
Homme parmi les hommes, porté par l’universalité de la musique de Bach pour signifier au monde son amour d’une liberté, enfin arraché au siècle présent. 19 ans après, c’est au tour du capitalisme financier de trembler, engloutissant en une semaine un mur invisible d’argent aussi impressionnant qu’opprimant.
J’ai voulu içi signifier un hommage à tous ces défenseurs de la liberté, et dire combien la plus belle des musiques peut être au côté des opprimés et non servir un marché au rouage terrifiant et quasiment Orwellien, comme on pouvait le voir hier, aujourd’hui et certainement demain.
Que la musique élève l’âme, dépasse les histoires de chacun, les siècles, les idéologies, doit nous rappeler qu’en chacun d’entre nous, quelques chose ne meure jamais et nous est commun à tous. Comme une étincelle d’éternité qui brille pour nous, ici bas, sous le nom de Liberté. Cependant toujours à reconquérir car elle n’est qu’une trace, laissé par plus grand que nous, qu’un voyage avec la musique de Bach révélé par le violoncelliste Rostropovitch peu nous faire saisir, un moment. Et y demeurer serait une erreur. Ça reviendrait à confondre la beauté de la forme avec le fond, qui la signe. En ce sens, Rostropovitch en se posant au pied du mur de Berlin, n’a fait que respecter cette symétrie de l’art, donné à tous pour tous les hommes, quelques soient leurs combat pour la justice la liberté et la vérité. S’en détourner, reviendrait à donné des gages aux oppresseurs, dans leur folie qu’est le tutoiement avec l’Eternel.
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