Antoine Bataille, 26 ans, pianiste - compositeur - improvisateur - bricoleur de sons, personnage hybride résultant de la rencontre de Steve Reich et de Erik Satie, qualifie son travail de "fugue bâtarde". Faite de tensions hantées rappelant Radiohead, sa musique oscille entre l'architecture néo-classique de Debussy ou de Ravel et le psychédélisme progressif des Pink Floyd. Il perturbe ainsi l'évidence harmonique propre à Yann Tiersen ou Sigur Ros par des rudesses expérimentales rencontrées chez John Cage. L'utilisation des pédales de sampling (sans aucun son préenregistré) permet à Bataille de combiner l'acoustique et l'électrique suggérant autant la musique répétitive de Philip Glass que la recherche électronique d'Autechre. Sa voix, exploitée comme un instrument habité, tel Robert Wyatt, évoque, avec des mots, le lyrisme ou l'intimité de Léo Ferré. Enfin, son approche physique du piano et sa liberté d'improvisation, ne sont pas sans rappeler les transes d'un certain Keith Jarrett.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire