Rosiane, ma belle-mère, sa fille et moi-même avons décidé de mener une enquête sur les économies réalisées dans la Fonction publique.
En effet Napoléon IV a décidé de faire des économies drastiques sur le budget de la Fonction publique déjà largement réorganisée et professionnalisée par son aïeul.
Le député de l’Essonne Georges Tron, nom prédestiné pour les dons au trou du culte, rapporteur de surcroît, ce qui avouons-le n’est pas bien joli joli d’être rapporteur, rapporteur spécial disais-je de la commission des Finances de l’Assemblée nationale sur le budget de la fonction publique a sorti un rapport critique sur : « La gestion des finances publiques et des ressources humaines », dans lequel il évoque le fait que les dépenses de personnel, charges de pensions incluses, « représenteraient un total de 117 milliards d’euros en 2010, soit 41 % du total des dépenses du budget général (285,2 milliards d’euros.)
Il a toujours plaidé pour une gestion publique rigoureuse et note que les dépenses de personnel forment la plus grande partie des dépenses de l’État. Il propose l’application de la règle de non-remplacement qui permettrait une économie totale brute de 4,5 milliards d’euros pour environ 155 300 départs non remplacés, soit 7 % des effectifs de l’État. Selon le ministère du Budget, cet engagement de long terme pour le recrutement d’un fonctionnaire serait de l’ordre d’un million d’euros en valeur actuelle. Renoncer à 100 000 recrutements permettrait ainsi d’éviter 100 milliards d’euros d’engagements implicites de l’État.
Mazette ! Mais qu’en est-il vraiment en cette fin 2010 ?
Pour les besoins de l'enquête, Rosiane, sa fille et moi-même, avons donc ouvert une carte de France et choisi au hasard le centre hospitalier de Guéret. Toujours our les besoins de l’enquête, Rosiane s'est fait hospitalisée d’urgence et encastrée dans le service de médecine générale puis celui d’oncologie. Le chirurgien de garde, au vu de son état général et du vilain abcès violacé et purulent sur son bas ventre n’a rien osé tenter de plus. Une charmante infirmière, aidée d’un schéma laissé par le chirurgien de garde a tenté une once d’explication hors de ses compétences. Rien de plus. Avec la trêve des confiseurs, il a fallu nous contenter d’attendre. Alors j’ai baguenaudé un brin dans les couloirs.
Je sais bien que la saison s’y prête, mais en circulant vêtue d’une houppelande et d’une loupe des jours durant dans les couloirs de ce centre hospitalier, j’ai eu la désagréable sensation de parcourir un paysage enneigé tant ici tout me semble feutré et désert. Que j’aimerais n’être que le jouet d’une imagination vagabonde. Certes parfois quelques désespérés erraient eux aussi dans les couloirs, appelant à l’aide ou cherchant leur sœur voire leur chambre et je vous avoue que je n’eus guère le temps de reconduire les Alzheimer en chambre. A la rigueur leur mettre l’index sur le « Vous êtes ici » du plan d’étage et me carapater.
Les fêtes passées, le constat dressé restait le même et je n’étais pas le seul à en être témoin. Où était le personnel manquant ?
Le jeudi 30, le visible et profond agacement d’Isabelle c’est révélé payant. Un médecin en gériatrie nous a rencontrés dans le couloir. «Pour votre maman, nous avons son dossier » Nous l’avions vu en guise de chauffe-pieds sur le lit de Rosiane aux Urgences. « Il est comme ça » nous indiquant entre le pouce et l’index une épaisseur de quinze centimètres, « nous n’avons pas eu le temps d’en prendre connaissance. Nous ne sommes que deux médecins sur cinq, et il n’y a que deux infirmiers pour vingt-cinq chambres. Nous faisons au mieux avec les moyens et le personnel dont nous disposons.» Effectivement, vu sous cet angle, nous n’avions aucune raison de nous inquiéter. Il suffisait, surtout pour Rosiane, de prendre son mal en patience et d’attendre le 3 janvier, vu que l’oncologue responsable de son cas était en vacances et ne déléguait rien. Charmante fin d’année.
Que George Tron et Roseline Bachelot se rassurent, faire des économies : c’est possible !
1 commentaire:
eh oui Papou, votre constat est triste mais réel, où allons-nous?
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