samedi 29 janvier 2011

Freddy Hubbard, Red Clay

Miles Davis avait la dent dure. Sur Freddie Hubbard, trompettiste qui piétinait ses pla­tes-bandes : « Il n'a ni idées, ni talent. Il ne sait que monter et descendre les gammes. Il a été mon élève, mais il n'a ­aucune imagination, et si on n'a pas d'imagination, on n'a pas de talent. » C'est cité parmi d'autres propos amènes de Miles, et souvent ajustés, avec aussi beaucoup de choses qu'il importe d'apprendre en s'amusant, dans un petit livre signé Misterioso (on soupçonne une femme), conçu graphiquement avec ­astuce par Nicolas Pruvost (1) et qui vient d'obtenir de l'Académie du jazz le prix du meilleur livre paru en 2010. Quant à Freddie Hubbard, il est mort en décembre 2008, après avoir longtemps survécu à son ­talent. Car, n'en déplaise à Miles Davis, il en avait, du talent, à défaut de génie. C'était, dans ses grandes années, un trompettiste qui en mettait plein la vue, qui avait du ­biceps dans les lèvres, et rentrait dans le lard de la musique en lui en mettant plein les oreilles aussi.

1 commentaire:

le masque de beauté a dit…

Red clay est un chef d'oeuvre, de loin le meilleur album du catalogue CTI.