vendredi 21 janvier 2011

Eric Truffazz quartet, in between

On n'avait pas perdu de vue ici Eric Truffaz et ses aventures dans l'electricland ; simplement, on pensait qu'il y avait de nouveaux artistes du jazz à faire connaître, ou des aînés dont il fallait saluer les performances. Des disciples du trop méconnu Jon Hassell plus encore que de Miles Davis, deux trompettistes européens ont gagné en un peu plus de dix ans une audience internationale : le Norvégien Nils Petter Molvær et le Franco-Suisse Erik Truffaz. Son quartet d'origine, celui de The Dawn (1998) et de Bending new corners (1999), était formé du claviériste Patrick Muller, du bassiste Marcello Giuliani et du batteur Marc Erbetta, auxquels se joignait parfois le chanteur Nya. A présent âgé de 50 ans, ayant atteint une maîtrise du souffle qui assure un admirable son de trompette, ouverte ou bouchée, sur des phrases planantes qui sont sa marque en même temps que son hommage aux maîtres cités, il a aussi gagné en maturité musicale : une belle sérénité, des thèmes qui vous emportent dans ses rêveries paisibles font de In between un disque à glisser entre les oreilles sensibles à ce que le jazz issu de la fusion peut encore offrir de chaleureux et vrai. La sister visiteuse sur ce disque amical est sa compatriote helvète Sophie Hunger, qui chante Let me go ! (qu'on ne compte pas sur nous pour la laisser partir, cette merveille), et Dirge, de Bob Dylan. A part cette dernière chanson, les compositions sont du groupe entier, tout splendide : Truffaz, Giuliani, Erbetta et, aux claviers, un nouveau venu qui compte, Benoît Corboz (fils du célèbre chef de choeur suisse Michel Corboz). Du neuf avec le retour de la planète Truffaz et son inespéré satellite Hunger. Michel Contat

Aucun commentaire: