Quand il débarque à Paris, en 1928, John Glassco est un jeune homme rêveur qui a décidé d'abandonner ses études à Montréal pour devenir « poète surréaliste ». Il découvre Montparnasse et sa faune avec gourmandise, décide d'en faire le récit, tel un candide au pays des artistes. La lecture de son journal, quatre-vingts ans plus tard, est un voyage délicieux, tantôt acide, tantôt sucré, dans une société parisienne qui vit au jour le jour avec ferveur. Un petit hôtel, des nuits dans les bars et les dancings, des journées à faire semblant d'écrire des poèmes à la terrasse des cafés... Glassco narre sans rien négliger ses années d'insouciance et de luxe aléatoire. Gigolo un jour, flambeur le lendemain, il croise Kiki au Gypsy Bar, avale des mélanges porto-grenadine, discute avec de grands costauds et quelques vieilles dames à chapeau. Suivant les conseils de Robert Desnos, il fréquente les librairies d'art, traîne rue Mouffetard, sympathise avec les barmans du Falstaff avant de rejoindre André Breton et sa nouvelle coiffure Pompadour... Drôle, piquant, ce texte est le témoignage désinvolte mais lucide d'une époque qui vivait encore dans la spontanéité, quand le spectre de la crise financière s'approchait à grands pas...
Christine FerniotTelerama n° 3154 - 26 juin 2010
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