L’Institut national du cancer (INCA) a fixé le seuil d'autorisation de fonctionner pour un centre de radiothérapie à 600 patients par an, avec deux appareils, ou d'être à plus de 3 heures de route aller-retour d'un autre centre de radiothérapie. Cette norme édictée pour la « sécurité des patients » sous le principe : plus le centre est gros, plus il peut assurer la continuité des soins (personnels absents rapidement remplacés) et un meilleur service car il aurait d'autant plus d'expérience qu'il fait plus d'actes.
Or, le centre de radiothérapie de Guéret ne dispose que qu'un seul appareil, n'a atteint que les 230 patients en 2009 et se trouve à moins de 2 heures de route des centres du CHU de Limoges ou de la clinique de Montluçon.
Le 15 octobre 2006, Bernard Roerich, directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation, est à Guéret pour inaugurer le service de radiothérapie flambant neuf. Ce sont 2,8 M d'euros qui ont été investis au sein d'une fédération interhospitalière entre le CH et le CHU.
Le 1er décembre 2009, les syndicats CGT et FO alertent que le dernier Comité régional d'organisation sanitaire (CROS) a mis au débat la fermeture du service de radiothérapie.
Cette menace de fermeture à Guéret programmée depuis fin 2009 a mobilisé, outre la population creusoise, une foule de défenseurs parfois inattendus : des praticiens du CHU de Limoges, les cliniques privées de Guéret et de Limoges, la Ligue creusoise contre le cancer et les politiques de droite et de gauche. Une telle diversité de soutien, dans leurs origines géographiques tout comme leurs secteurs démontre que la radiothérapie a dépassé le simple « service public local qu'on veut fermer ».
Souvent, de peur d'une forte contestation, les décisions gouvernementales aux conséquences sensibles, voire dramatiques, sont prises l'été, profitant des vacances pour éviter une mobilisation des opposants éventuels. La colère et la forte mobilisation en Creuse a été à la mesure de l’espoir qu’avait suscité l’attente du référé déposé devant le tribunal administratif (TA) de Limoges. Douche froide quand le président du TA a rejeté ce recours en urgence, impliquant que le seul service de radiothérapie en Creuse, celui de l’hôpital de Guéret fermerait ses portes le mercredi 30 juin.
La mobilisation s'accentue : le 6 juillet 200 personnes refusant la fin de la radiothérapie,veulent multiplier les actions, jusqu'à Paris. Samedi un AG extraordinaire des maires de la Creuse - jointe à un appel aux Creusois à manifester - prendra aussi l'initiative.
Ce service et sa survie restent pourtant la priorité de ces manifestants improvisés et.... des élus. Car, dans la salle, on croisait bon nombre de maires, de conseillers généraux, régionaux, surtout de gauche.... dont le maire de Guéret qui fera trois annonces.
D'abord, qu'en tant que président de l'association des maires de la Creuse, il a convoqué une assemblée générale extraordinaire, samedi, à Guéret. Tous les maires du département n'auront qu'un seul ordre du jour : la radiothérapie.
Ensuite, qu'il est train de créer un comité de vigilance qui va ausculter le sort fait aux patients transférés de Guéret vers d'autres services de radiothérapie sous un prisme : « L'idéal préconisé est qu'un malade dépisté puisse bénéficier, deux semaines après le diagnostic, de ses rayons, nous verrons si cela à bien lieu ».
Enfin, il a annoncé que ses avocats pourraient déposer un recours auprès du Conseil d'État pour faire annuler la décision en référé du président du tribunal administratif sous le principe, entre autre, qu'il aurait jugé le fond et non l'urgence.
Trois nouvelles. Toutes concrètes, nourrissant l'envie d'agir ensemble pour sauver ce qui peut l'être encore.
La première a été d'appeler tous les Creusois à manifester, samedi 10 juillet à partir de 9 heures, à Guéret, avant que les maires ne se réunissent à la mairie de Guéret. Dont acte.
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