Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Puis le jour et la nuit. Le second jour le matin et le soir. Puis le troisième jour des arbres, de l’herbe et des tondeuses à gazon. Le quatrième jour il a inventé la Piste aux Etoiles, le rayon luminaire avec 50% sur les lampes basse consommation. Le cinquième jour les filets de Colin, les oiseaux et la rôtissoire à moineaux. Le sixième : les animaux vivants dont les mouches. Puis il a fait l'homme et la femme afin qu'ils dominent les animaux vivants, même les mouches. Mais comme l’homme et la femme rencontraient de sérieux problèmes avec les mouches, Il inventa la tapette à mouches pour l’homme et la Burqa pour la femme. Bien plus tard vint le Fly-Tox qui pique les yeux bien plus qu’il ne tue les mouches. Suite à une série de plaintes dont la Fondation Brigitte Bardot, Il a retiré le produit du marché car le composant chimique a entraîné toutes une série de mutations chez les mouches détectée par hasard lors d’une chasse au tigre volant qui s’est vite avéré être une mouche tigre. Les mouches tigres sont des mangeurs agressifs qui ont causé la misère en Asie, en Afrique et au Kremlin-Bicêtre, venant certainement par la Porte d’Italie, dans les bagages de « Jo-l’enflé », pseudonyme donné au passeur de mouches tigres piqué à maintes reprises durant son voyage, transformé en œdème géant et retrouvé mort dans sa bagnole sur le parking de Créteil Soleil. Pas de bol.
Alors, comme nous en avions marre de nous torgnoler la gueule pendant la sieste, nous avons fini par poser les trois moustiquaires aux fenêtres du bas et des barrières anti-mouches au grenier. Rien n’y fit. L’autre soir j’ai été envahi d’une peur irrationnelle en entendant vrombir un coléoptère dans le silence de la nuit. Derechef, j’ai abandonné la tiédeur du lit douillet à Pupuce pour affronter l’immonde bestiole bourdonnante. Ratée une bonne cinquantaine de fois je me retrouvais épuisé par mes vaines gesticulations, sous les yeux effarés de Pupuce qui craignait plus pour la tapisserie que pour la mouche elle-même, avant qu’elle ne s’échappe enfin par le couloir en direction de la chambre de ma belle mère. Je parle bien évidemment de la mouche et non pas de Pupuce.
Tout bien réfléchi, je n’avais pas affaire à une mouche tigre mais une variété bien plus commune de mouche casse-couilles, car sitôt la porte de notre chambre close, attirée par le rai de lumière, la mouche casse-couilles s’est infiltrée sous la porte pour jouer à la mobylette dans mes douze mètres carrés.
Nous avons donc passé toutes nos vacances ensembles : Pupuce, la mouche et moi. Rosiane s’est acheté une tapette à mouches neuve et moi je fais la sieste avec une burqa. Le monde à l’envers mais faut comprendre aussi. Besame Mucho.
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