mercredi 18 novembre 2009

Je me souviens...


Je me souviens de la 4ch Renault Bleu Roy de mon papa avec laquelle nous allions chez ma grand-mère en traversant la France du Nord au Sud en une journée et demie.
Elle ne possédait ni ceintures de sécurité, ni appuie-tête, ni airbags. Elle n’était pas équipée de sécurités enfants et j’aurais pu faire chier mes parents en me jetant sous les roues d’un trente tonnes quand mon papa essayait de le doubler avec une pointe de 110km/h. Mais j’avais beaucoup mieux à faire sur le siège arrière à me fiche des billes dans le nez ou sucer mes jouets contenant du plomb ou fourrer dans ma bouche mes doigts sales, couverts d’encre, à force de tourner les pages de magazines bon marché. Je me souviens que pendant les vacances avec mes cousins, nous construisions des caisses à savon, et établissions des records de vitesse en descendant à toute berzingue la côte près de la départementale. Déjà que les espadrilles étaient vite ruinées à cause du freinage, parfois une mauvaise chute me niquait aussi les vêtements. Restait ma mère pour me fritter la gueule à coup de savates, mais c’était la prise de risque obligée, surtout pour ses savates. Enfin bref, on osait jouer. Je me souviens que pris de fringale on avalait des sucreries, du pain beurré, des boissons riches en sucre... on buvait l’eau directement au tuyau d’arrosage, ou, si nous étions riches, On se partageait à quatre une bouteille de limonade l’Algérienne directement au goulot…et personne n’en est mort. On a eu du bol ! On rentrait ensuite à la nuit en vélo sans casque ni lumière, Si par chance, l’un de nous crevait, il n’y avait pas de téléphone portable et nos vieux ne savaient pas ou nous étions. Nous vivions dangereusement.
Je me souviens que ma mère me traitait de demeuré. J’ai quand même évité le psychologue, psychopédagogue et autre pédopsychiatre. J’ai redoublé, c’est tout. Et aujourd’hui, je me demande encore comment nous avons fait pour survivre à cette époque formidable.

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