
lundi 31 janvier 2011
"The Photographer" Edward Weston 1948

dimanche 30 janvier 2011
Dernière nuit à Twisted River de John Irving


samedi 29 janvier 2011
Freddy Hubbard, Red Clay

Miles Davis avait la dent dure. Sur Freddie Hubbard, trompettiste qui piétinait ses plates-bandes : « Il n'a ni idées, ni talent. Il ne sait que monter et descendre les gammes. Il a été mon élève, mais il n'a aucune imagination, et si on n'a pas d'imagination, on n'a pas de talent. » C'est cité parmi d'autres propos amènes de Miles, et souvent ajustés, avec aussi beaucoup de choses qu'il importe d'apprendre en s'amusant, dans un petit livre signé Misterioso (on soupçonne une femme), conçu graphiquement avec astuce par Nicolas Pruvost (1) et qui vient d'obtenir de l'Académie du jazz le prix du meilleur livre paru en 2010. Quant à Freddie Hubbard, il est mort en décembre 2008, après avoir longtemps survécu à son talent. Car, n'en déplaise à Miles Davis, il en avait, du talent, à défaut de génie. C'était, dans ses grandes années, un trompettiste qui en mettait plein la vue, qui avait du biceps dans les lèvres, et rentrait dans le lard de la musique en lui en mettant plein les oreilles aussi.
vendredi 28 janvier 2011
Georges Rouquier de Farrebique à Biquefarre

jeudi 27 janvier 2011
Smooth Criminal
mercredi 26 janvier 2011
Un espace dédié à Goerges Rouquier à Goutrens

mardi 25 janvier 2011
Farrebique de Georges Rouquier

Au lendemain de la seconde guerre, une ferme dans le Rouergue en Aveyron abrite une famille élargie. Des générations déjà que la maison s’agrandit au fil des achats de nouveaux domaines cultivables. Arrive le moment pourtant où le patriarche doit prendre des décisions : partager la terre, accepter ou non l’arrivée de l’électrification, choisir celui de ses fils qui restera travailler le domaine. Les saisons passent charriant leurs lots de travaux agricoles, les questions restent en suspens, le temps épouse une autre dimension mais le printemps lui, revient toujours.
Le film fut très controversé à sa sortie, éliminé de la sélection du festival de Cannes, il n’a pu être projeté que hors compétition. Il obtient malgré tout un prix créé spécialement pour lui : le Prix de la Critique Internationale. Une grande compagnie de distribution américaine, RKO pictures, achète alors les droits du film et l’exploite en salle où il rencontre un franc succès. Dès lors celui-ci ne se dément plus. Il recueille les faveurs européennes, en recevant différentes distinctions - et non des moindres-, mais aussi celles d’outre-Atlantique où le film est disséqué et étudié comme un modèle du genre dans les universités américaines. Francis Ford Coppola et Steven Spielberg n’hésitent d’ailleurs pas à prendre Farrebique comme référence.
lundi 24 janvier 2011
Marina de Carlos Ruiz Zafon

dimanche 23 janvier 2011
Jaune le Carré (3)


Sonde double J (Ce n'est pas Rosiane, je n'oserais pas la montrer nue)
Au bout de quelques jours, appareillée comme un astronaute de la NASA et alimentée aux carottes sous perfusion Daucy, Rosiane à eu un coup de Calgon et des escarres au cul. Deux types sont alors entrés dans sa chambre et l’ont embarquée illico expresso. On ne rigole pas dans la Fonction publique.
"On va vous passer un scanner, ca va vous détendre". Grisée par la vitesse du chariot, Rosiane s’est accommodée de la promenade dans les couloirs. Madame Clément voulait l’accompagner question de retrouver sa soeur. Je l’ai accroché au porte manteau du placard à balai et collé un Post-It sur le bec et sur la porte dudit placard afin de ne pas l’oublier quand même. On n’est pas des sauvages.
Au scanner Rosiane fut équipée pour passer un scanner de la tête. Elle allait donc si mal ! "Ce n’est pas de la tête que je suis malade mais du ventre!" s’est-elle insurgée. Rien à faire, ils avaient des ordres. Et avec les ordres, on ne plaisante pas. Déjà que c’est cher un scanner, les malades allaient pas faire chier pour les passer. Vas y Nénesse. Ils l’ont glissée dans la bécane. Et toc, une photocopie des boyaux de la tête ! (A suivre...)
samedi 22 janvier 2011
Dashiell Hammet

Né en 1894, Dashiell Hammett est décédé le 10 janvier 1961, il y a tout juste cinquante ans. Fin 1922, il intègre l’équipe du magazine Black Mask, qui publie des nouvelles criminelles. Hammett devient très rapidement le chef de file du mouvement littéraire hard-boiled, dont les héros sont des “durs-à-cuire”. Il devient l’exemple à suivre pour les autres rédacteurs de Black Mask. “Son sens des dialogues, l’utilisation du langage de la rue, de l’argot, ses descriptions par touches successives, précises, la force du rythme de ses phrases : tout ce qui définira son style apparaît déjà dans les premières nouvelles” dit Natalie Beunat, en préface de “Coups de feu dans la nuit”. Cet Omnibus, qu’elle présente et supervise (en VF), propose soixante-cinq nouvelles (dont neuf inédites en français) réunies pour la première fois en un seul ouvrage.
Père du Roman Noir, Dashiell Hammett fut lui-même un personnage singulier. Son œuvre fut écrite en quelques années seulement, de 1922 à 1934. Pour bien situer l’auteur, il est souhaitable de lire d’abord les deux préfaces, dont celle de Richard Layman, biographe de Hammett. Le texte de la petite-fille de Dashiell Hammett, Julie Marshall Rivett, intéresse aussi les admirateurs de l’écrivain.
Cinq magnifiques romans et leurs adaptions à l’écran ont apporté la notoriété à Dashiell Hammett. Ils ont été re-traduits et réédités en un seul volume dans la collection Quarto, chez Gallimard. Néanmoins, ses nouvelles offrent une autre approche aux lecteurs. De nombreux livres historiques et une multitude d’informations variées permettent de se documenter sur l’Amérique des années 1920-1930. Bien qu’étant des fictions, les textes d’Hammett donnent tout autant un témoignage sur l’époque, une illustration vivante du contexte. Car l’écrivain observa sans nul doute le monde de son temps, et pas seulement quand il fut détective (de 1919 à 1921) pour Pinkerton.
L’ensemble des protagonistes de ses histoires semblent issus de la réalité, décrits avec justesse. Il n’étale pas leur psychologie, puisque leur comportement et les faits suffisent à les comprendre. Voici un exemple d’une situation exposée clairement, indiquant une ambiance en quelques phrases. “Le plancher vacilla sous mes pieds. Les fenêtres vibrèrent avec une violence qui dépassait l’intensité de l’orage. Le fracas assourdi d’une grosse explosion couvrit les bruits du vent et de la pluie qui tombait. Sans être toute proche, la déflagration n’était pas assez éloignée pour s’être produite hors de l’île.” Grâce à pareille concision, les faits sont partagés et ressentis par le lecteur, bien mieux qu’en délayant la scène ou en prêtant au personnage d’inutiles hypothèses.
Au fil du temps, les nouvelles d’Hammett contiennent davantage de violence, pour obéir au thème de Black Mask. Pourtant, il évite généralement de montrer crûment les meurtres, n’en rajoute pas sur la brutalité. Si son héros est en difficulté, il fait face aussi sereinement que possible au danger. “Je levai les mains. Je n’étais pas armé, n’ayant pas pour habitude de me munir d’un pistolet, sauf lorsque je sais que je vais en avoir besoin. Et mes poches auraient pu être bourrées d’une douzaine de flingues, ça n’aurait pas changé grand-chose. Je ne déteste pas tenter ma chance, mais elle n’existe pas lorsqu’on fait face au mufle d’un automatique qu’un homme décidé braque sur vous.”
Histoires de détectives privés, avec le Continental Op (l’agent de la Continental) et, bien sûr, Sam Spade faisant ses premières apparitions dans ces nouvelles. Il faut rappeler que ce sont des hommes mûrs, des enquêteurs efficaces. S’ils sont dans l’action, rien à voir avec des super-héros dotés de facultés supérieures. Ils font leur métier, cherchant à définir la vérité, le plus humainement possible. La “jungle urbaine” est leur terrain de prédilection. Ils ne sont pas confrontés qu’aux gangsters ou à la Prohibition. Les combines tordues et les criminels les plus retors, souvent peu soupçonnables, tel est l’univers de ces détectives.
Dans chaque texte, les intrigues sont diablement bien pensées et développées. Un humour certain est perceptible dans nombre de ces nouvelles. Pour ne citer qu’un exemple, L’ange de l’étage (1923) offre un joli clin d’œil : “Le squelette d’histoire que la fille lui avait raconté par-dessus les reliefs de son repas pouvait, grâce à un minimum d’efforts, se muer en une longue nouvelle qu’il n’aurait aucun mal à placer. Les histoires de truand étaient toujours très demandées, et celle-ci comporterait une monte-en-l’air femelle piquée sur le vif.” Gardons évidemment le suspense sur le savoureux dénouement de l’affaire.
Dashiell Hammett ne fut pas un simple “raconteur d’histoires”. À travers ces nouvelles, on comprend sa volonté de créer une intensité, une force narrative, et certainement une forme de témoignage. Son style direct lançait les prémices du Roman Noir, dont il est pour tous les passionnés et pour toujours le créateur. Ces “Coups de feu dans la nuit” pourraient bien devenir le livre de référence des amateurs de noirs polars.
vendredi 21 janvier 2011
Eric Truffazz quartet, in between

jeudi 20 janvier 2011
Jonathan Coe : la vie très privé de Mr Sim

Comme s'il avait refermé la parenthèse, ouverte le temps d'un seul livre, le superbe et poignant mélo La Pluie, avant qu'elle tombe (éd. Gallimard, 2009), revoici Jonathan Coe en terrain familier. Car le talent romanesque du Britannique, tel qu'on a pu en juger depuis quinze ans et la traduction du savoureux Testament à l'anglaise, tient avant tout à un sens très aigu de la satire sociale, un ancrage résolument réaliste et contemporain. Une acuité insolente et tonique qui n'exclut pas une propension certaine à l'imagination, l'extravagance, voire le rocambolesque pur, non plus qu'elle ne masque tout à fait une pente profondément méditative, un fond mélancolique soigneusement retenu mais discrètement omniprésent. Ce savant mélange a produit des merveilles : après Testament à l'anglaise, donc, il y eut notamment La Maison du sommeil, Bienvenue au club, Le Cercle fermé. Et il semble aujourd'hui que l'alchimie n'ait rien perdu de son efficience. Il suffit, pour en juger, de se pencher sur cette Vie très privée de Mr Sim, où s'emmêlent réalisme et drôlerie, où se superposent tableau d'époque et portrait psychologique d'une perspicacité aiguë.
Comment présenter Mr Sim sans se montrer d'emblée désobligeant ? Dire qu'il est un raté serait exagéré - en outre, ce serait lui conférer un attribut trop singulier, trop extraordinaire. Disons peut-être qu'il n'est pas un homme doué pour le bonheur. Non plus d'ailleurs que pour le malheur - le vrai, le drame. Mr Sim est un homme sans qualités, un antihéros plus que parfait. Presque quinquagénaire, chargé du service après-vente dans un grand magasin londonien, récemment quitté par son épouse - laquelle a déménagé pour le nord de l'Angleterre en emportant leur fille dans ses bagages -, séparation qui l'a plongé dans un état dépressif. Bref, en cet hiver 2009 durant lequel se déroule le roman, Maxwell Sim est un homme ordinaire et circonspect que la vie malmène, sans qu'il soit possible de conclure pourtant que la poisse lui colle aux semelles, à la paume des mains. Un homme solitaire, qui compte ses amis par dizaines sur Facebook, mais n'a personne à qui parler lorsque les antidépresseurs ne suffisent plus à endiguer ses accès de désespoir.
Envers ce type sous tous rapports tellement moyen et fatigué qu'il en est franchement attachant, Jonathan Coe nourrit pourtant de bien sombres desseins. C'est dans une sorte de voyage initiatique qu'il l'entraîne - mais alors que de ce genre d'aventure tout personnage romanesque sort généralement plus fort et plus savant, ce n'est pas, hélas ! ce qui attend Max Sim. Le décor de ce voyage, c'est l'Angleterre d'aujourd'hui, que Max entreprend de parcourir du sud au nord en voiture, pour le compte d'une entreprise de fabrication de brosses à dents. Autoroutes, zones industrielles, banlieues grises... Pour seule compagnie, Max dispose de l'imperturbable voix féminine de son GPS, qu'il baptise Emma, dont il tombe vaguement amoureux. Jalonnant sa route, des rencontres et des flash-back minutieusement orchestrés retracent son existence et les multiples ratages et échecs familiaux, amicaux, sentimentaux, dont elle est construite depuis l'enfance - et qui sait même si l'origine de cette malheureuse spirale n'est pas antérieure à son arrivée sur Terre...
L'entreprise de Jonathan Coe est plus qu'habile, qui voit s'approfondir de page en page le portrait de Max, et s'affirmer cette ultramoderne solitude dans laquelle il est enfermé. On se sait trop ce qu'il convient d'admirer le plus ici : la pénétration psychologique dont Coe fait preuve, l'acuité du regard qu'il porte sur notre époque et ses faux-semblants, l'intelligence et la dextérité avec laquelle il agence les scènes et séquences en une narration fluide, drôle, captivante - dont on ne mesure la dimension hautement ironique qu'à la lecture de l'ultime page du roman. Au terme de quoi, il ne fait aucun doute que Jonathan Coe est un maître - rien de moin
mercredi 19 janvier 2011
Parallel realities live...

mardi 18 janvier 2011
Jaune le Carré (2)

lundi 17 janvier 2011
Chem-Cheminée Chem-Chem Chéri...
dimanche 16 janvier 2011
Loin du Paradis

samedi 15 janvier 2011
Jaune le carré (1)

vendredi 14 janvier 2011
Le pont des arts, Edward Hopper
jeudi 13 janvier 2011
mercredi 12 janvier 2011
André Gide Le retour du Tchad (1928)

mardi 11 janvier 2011
lundi 10 janvier 2011
Pour qui sonne le glas ?
