Dans son blog « La République des livres », Pierre Assouline écrivait il y a peu à propos de l’héritage littéraire d’André Gide : « Rien n’est moins évident que l’héritage d’un écrivain. Non les droits et les espèces sonnantes mais le legs moral, littéraire ou intellectuel assuré par un successeur ou un légitimaire comme on disait autrefois, qu’il se réclame du Maître ou que la critique de son temps puis les historiens de la littérature le désignent comme tel.. (…) Modiano héritier de Simenon ? On l’a dit. John Le Carré dans la succession de Graham Greene ? Cela se défend, du moins pour le tourment de la trahison. (…) Et Gide ? Qui pour prendre la suite du « contemporain capital », ainsi que le qualifia André Rouveyre en 1924 ? (…) Interrogé par sur les actuels héritiers de Gide, Pierre Masson, qui a dirigé l’édition des Romans et récits d’André Gide dans la Pléiade, a répondu ceci : « Pas évident. Les romanciers français d’aujourd’hui sont souvent en empathie avec eux-mêmes, là où Gide garde toujours une distance ironique, et bien peu s’essaient à une réflexion générale sur la nature humaine. De la poésie hédoniste des Nourritures terrestres, Le Clézio (je pense au Chercheur d’Or) est l’un des rares représentants. Pour la critique moraliste Kundera est peut-être son meilleur héritier, mais en plus amer »
Ainsi l’auteur de « L’insoutenable légèreté de l’être » et de « Risibles amours » pourrait se révéler être le digne successeur d’André Gide. A l'instar de celui-ci, de Paul Claudel, d'André Malraux, d'Henri de Montherlant ou encore de Roger Martin du Gard, l'écrivain d'origine tchèque Milan Kundera, 81 ans, verra ses oeuvres complètes publiées en Pléiade de son vivant: la prestigieuse collection de Gallimard annonce cette publication en deux tomes pour mars 2011.
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