Ensuite un film. « Willkommen, bienvenue, welcome »… Ces mots suffisent aujourd’hui à convoquer le cabaret tel que Bob Fosse l’a imaginé (en adaptant les nouvelles du recueil Adieu à Berlin de Christopher Isherwood), un poil cynique et décadent avec toujours dans l’ombre une Liza Minnelli sexy et pétillante. Le film aurait pu se réduire à cela : un joyeux foutraque où se mêlent des chansons cultes, des morceaux de bravoure chorégraphiés et huit oscars en guise de rançon de la gloire. Il faut reconnaître que le projet était risqué et pas dénué de contradictions. En effet, comment parler de la montée du nazisme par le biais d’un genre léger et innocent. Mais loin de rejeter ces contradictions, Bob Fosse les exhibe pour en faire le noyau dur de son film. Il n’a pas peur non plus de questionner la forme même du musical pour mieux la renouveler. C’est sûrement ce qui explique pourquoi, quarante ans après sa première sortie en salles, Cabaret n’a rien perdu de sa force subversive et du malaise qu’il suscite chez les spectateurs.
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