Herman's Hermits : No milk today (1966)

L‘année scolaire finissait. Les examens passés en l’attente des résultats on glandait. Les classes de Fin d’Etudes Orientées s’étaient vidées doucement de leurs occupants. Marto et Copo faisaient ranger aux rares élèves les outils et balayer les ateliers. A la récré, le dos collé au mur on lorgnait les mioches qui jouaient dans la cour. Avec l’arrogance de nos quinze ans en tirant des bouffées de nos P4, on se disait que c’était la der et que l’année prochaine on ne verrait plus toutes ces têtes de cul sans reconnaître que les têtes de cul n’étaient pas ce qui manquait le moins de par le monde.
 Les frères Lambin, deux horribles nabots arrogeant, encadraient le grand Frédé, un de la bande des Quatre Routes, du moins à ce qu’il affirmait. J’ ai jamais vraiment su l’âge du grand Frédé. Il avait au moins dix centimètres de plus que tout le monde, un look rock’n’roll’ et une Flandria garée crânement à côté de nos bicyclettes. On peut dire qu’il avait fière allure quand il filait le soir, clope au bec et gonzesse en croupe. Dans la classe pas un ne mouftait quand le grand Frédé faisait ou disait quoi que ce soit. une simple gifle humiliait les plus rétifs ou rebelles à son autorité. D’ailleurs personne ne lui disait jamais rien. Ni Copo, ni Marto, pas même Bardoux. Le grand Frédé portait toujours sur lui un surin à cran d’arrêt dont la lame dépassait d’un bon centimètre la paume de la main. Un Caïd, quoi ! Le dernier jour, il est parti comme d’habitude, abandonnant les Lambin à leur sort comme deux cons. Certains avaient des choses à leur dire. Il y a eu des cris et quelques coups de poings échangés.