La musicienne Patti Smith raconte sa fidélité aux artistes qui l'ont nourrie : Rimbaud, Mapplethorpe, Warhol. Râpeuse, trépidante, serrée, aimante : cette autobiographie résonne comme la voix de son auteur. Patti Smith a l'art du survol. D'une pudeur frénétique, elle effleure sa mémoire et tressaille d'une émotion contagieuse. Celle qui a fait de sa vie une quête d'absolu, au plus près de l'art - poésie, rock, dessin, théâtre, performance - laisse surgir le miracle à chaque page. Comme ce jour où, petite fille du New Jersey, alors qu'elle traînait des pieds pour se promener avec sa mère près d'une rivière, elle vit un cygne émerger soudain de la lagune et fendre les airs : « La vision de l'oiseau créait un besoin pressant pour lequel je n'avais pas de mots, un désir de parler du cygne, de dire quelque chose de sa blancheur, de la nature explosive de son mouvement, et du lent battement de ses ailes », écrit Patti Smith en ouverture de son livre, avec ce sens de l'image simple et retenue qui caractérise tout son récit.
Marine Landrot
Traduit de l'anglais par Héloïse Esquié, éd. Denoël, 330 p., 20 EUR.
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