dimanche 27 juin 2010

France Inter : de Val en pis....

Philippe Val : ex humoriste d'extrême gauche, ex directeur de Charlie Hebdo et protecteur des actionnaires de France Inter. Jean-Luc Hees
A France Inter, «nous sommes sous le choc» Les personnels de France Inter ont adressé jeudi une lettre ouverte à leurs auditeurs, se disant «sous le choc» de l’annonce des licenciements des humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte qui, pour eux, pose «la question de la garantie de leur indépendance». «Nous sommes sous le choc de ces annonces aussi brutales qu’incompréhensibles (…) Ce qui se joue à France Inter, au-delà même des personnes concernées, nous semble lourd de symbole quant à l’identité de votre, de notre radio», selon cette lettre signée par les sociétés des journalistes, des producteurs et des personnels administratifs de la station. «Nous, personnels de France Inter, partageons un attachement indéfectible à la liberté de ton, à l’impertinence, à l’exigence, à la différence et c’est ce que nous défendons tous les jours à l’antenne (…) Ces valeurs dont nous sommes fiers et qui représentent l’ADN de France Inter, se trouvent remises en cause et gravement menacées», poursuit le texte. Pour le personnel de la radio, «avec le renvoi de ces deux humoristes se pose la question de la garantie de notre indépendance». (Source AFP)
Depuis sa nomination, le directeur accumule les ratés. Par RAPHAËL GARRIGOS, ISABELLE ROBERTS
«France Inter est une radio qui coûte cher à l’actionnaire, qui n’est pourtant pas très bien traité par la station.» Parmi les multiples boulettes de Philippe Val en un an de France Inter, celle-ci, lâchée en décembre dernier, est la plus magnifique. Car l’actionnaire, c’est Nicolas Sarkozy, celui qui, depuis 2009, nomme les présidents de l’audiovisuel public. Celui à qui il faut donc, à en croire Philippe Val, rendre des comptes. Pataquès. En juin 2009, ce n’est pas le choix de nommer Jean-Luc Hees qui pose problème à Radio France, où l’on ne déteste pas le vieux cow-boy nonchalant à la voix de basse, viré par Jean-Paul Cluzel, mais son ami Val passe très mal. Aucune expérience de direction d’une radio, mais une solide amitié avec Carla Bruni-Sarkozy : d’emblée, l’arrivée de Val déclenche une bronca à France Inter. Il lui faut deux heures pour se mettre la rédaction à dos : sitôt dans les murs, le 18 juin 2009, Philippe Val annonce à Frédéric Pommier, en charge de la revue de presse, qu’il est viré. Bien sûr, Val s’en défend mais, pour les syndicats, Pommier «paie surtout le fait d’avoir cité Siné Hebdo dans la revue de presse». Pour la rentrée 2009, Val prend ses précautions et ne touche qu’à peine à la grille concoctée par son prédécesseur, Frédéric Schlesinger. Mais la moindre de ses décisions est décriée et entachée du soupçon dû au nouveau mode de nomination par l’Elysée. Et Val accumule les ratés. En décembre, outre sa déclaration sur l’actionnaire, il laisse entendre qu’il compte toucher à deux émissions emblématiques de la radio publique : Esprit critique, de Vincent Josse, et Et pourtant elle tourne, de Jean-Marc Four. Rebronca. Val dément. Dénonce des «rumeurs». Seulement voilà, six mois plus tard, en juin, Val éjecte Esprit critique et Et pourtant elle tourne de sa future grille… Sacré pataquès que cette grille (Libération du 18 juin). D’autant que le départ de Nicolas Demorand de la matinale (et il se murmure qu’il pourrait même carrément quitter la station), prime-time de France Inter, ajoute au désordre. Finalement, Val, que Jean-Luc Hees a désormais flanqué de Laurence Bloch venue de France Culture à la rescousse, installera à la rentrée Audrey Pulvar et Patrick Cohen pour une matinale en deux temps… et sans humour. Motion. Pour le reste de la grille, Val enfume, propose les mêmes horaires à plusieurs personnes, fait croire aux collaborateurs de Jean-Marc Four qu’il a lui-même voulu mettre fin à son émission… Résultat : un flou total, des départs (Four quitte Inter pour France Culture) et surtout, vendredi dernier, une motion votée à la majorité par la rédaction d’Inter. Les journalistes y «expriment leur colère face aux choix et aux méthodes de Philippe Val dans la confection de la grille». Joli foutoir. Et qui va certainement se reproduire à France Télévisions : Sarkozy s’apprête à dégainer sa baguette magique pour nommer le successeur de Carolis. Les mêmes causes produisant les mêmes effets : aux abris. . Matin chagrin à la Maison ronde «Val démission ! Val démission !» En direct, hier, un peu après midi, le public du Fou du roi vient d’apprendre que Didier Porte est viré. A la fin de sa chronique, l’humoriste a indiqué avoir reçu une lettre recommandée lui annonçant son licenciement. Signée Philippe Val, le directeur de France Inter. Et les fidèles de l’émission de Stéphane Bern n’ont pas apprécié. Au point que l’antenne a résonné, donc, d’appels à la démission, huées incluses. Au point que Bern himself s’est fendu, et toujours en direct, d’un soutien à Didier Porte et s’est interrogé sur son propre avenir à France Inter. Deux heures plus tôt, dans un entretien au Monde, le président de Radio France, Jean-Luc Hees, annonçait qu’il éjectait Stéphane Guillon des ondes publiques. Il ne fait plus bon rire le matin sur France Inter. Allégeance. La double éviction n’a pas fait marrer l’opposition qui, du NPA au Modem en passant par le PS, a dénoncé le licenciement des deux humoristes : François Bayrou jugeant que «la démocratie a besoin d’humoristes, même s’ils y vont parfois trop fort» et Martine Aubry défendant un «droit à la moquerie et même à l’outrance». A Radio France, c’est la consternation. Le SNJ dénonce une «entreprise d’autodestruction» de la direction, tandis que, pour Sud, Hees et Val «sont les liquidateurs de l’indépendance, de la liberté de ton des antennes de la maison». Et c’est aussitôt le spectre élyséen qui fait son apparition : premier patron de l’audiovisuel public désigné par Nicolas Sarkozy, selon le nouveau pouvoir que le Président s’est arrogé par la loi de mars 2009, Jean-Luc Hees est poissé par ce mode de nomination, et le soupçon d’allégeance le suit comme son ombre (lire ci-contre). Au Monde, pourtant, Hees l’affirme : «J’assume.» «Si l’humour se résume à l’insulte, je ne peux le tolérer pour les autres mais aussi pour moi. […] J’ai un certain sens de l’honneur : je ne peux accepter que l’on me crache dessus en direct.» Val, qui n’a pas donné suite aux demandes d’interview de Libération, a abondé : «Où ailleurs peut- on supporter une chose pareille, se faire pourrir à l’antenne, c’était une atteinte à notre honneur et à notre considération en permanence», a déclaré à l’AFP l’ancien chansonnier et ex-directeur de l’hebdo satirique Charlie Hebdo. Sûr que Stéphane Guillon et Didier Porte ne donnaient pas cher de leur peau. Guillon est dans le collimateur depuis qu’il a moqué Dominique Strauss-Kahn en infatigable coureur de jupons, en février 2009. La chronique déclenche alors l’ire élyséenne. Quand Jean-Paul Cluzel, alors président de Radio France, est remercié, Guillon en est l’une des causes. Du coup, à peine Hees désigné à la présidence de Radio France, il est déjà envisagé comme un tueur à gages de Guillon à la solde de Sarkozy. Averto. Le cas de Didier Porte est plus récent : le 20 mai, il imagine un Dominique de Villepin atteint du syndrome de la Tourette (qui occasionne de brusques bordées d’injures) servant au Président de sonores «J’encule Nicolas Sarkozy !» L’affaire vaudra à Porte un avertissement et déclenchera une note de service de Val : défense de régler ses comptes à l’antenne, sinon, zou, averto. C’est que Stéphane Guillon - et dans une moindre mesure Didier Porte - ne se prive pas de rire à l’antenne de ses déboires avec sa direction. Une attitude de «petits tyrans», selon le terme de Hees. Hier matin, la dernière chronique de Guillon a été applaudie dans le studio, à la demande de Nicolas Demorand. Avant même d’avoir la confirmation qu’il était viré, Guillon a livré un genre de testament radiophonique, raillant notamment «France Inter, une radio de gauche qui licencie comme la pire entreprise de droite».

1 commentaire:

PhilGe a dit…

Bientôt Mai 2012 ..! Bientôt (peut-être ...) la remise des clés de l'Elysée par son Altesse Sarko 1er ,,,, Bientôt (on espère, beaucoup) l'éviction, sans gloire, et avec fracas (on viendra en faire) de sa "Sainteté" Jean-Luc Hees, et petit vizir Val-no-goud ,,, !
La vengeance est aussi un plat qui peut se manger froid ! :-D