Le dimanche à midi, c’était l’instant Chorus sur Antenne 2. L’émission a été initiée en septembre 1978 par Antoine de Caunes, alors assistant-réalisateur à l’Agence Sygma. Profitant d’un créneau rendu libre par la suppression de l’émission Blue Jean, il lance une idée simple : la diffusion hebdomadaire de 40 minutes de concert de groupes invités pour l’occasion.
À une époque où le rock a disparu des écrans télé – rien n’avait remplacé l’émission Pop 2 –, l’émission Chorus s’apparente à un miracle venu du ciel.
Il faut dire qu’au moment de son lancement, le rock vit une mutation profonde : de nouvelles esthétiques naissent sur les cendres du punk, toutes les certitudes sont bousculées et la vieille génération balayée en quelques mois.
Réalisée par Claude Ventura, Chorus accompagne ce mouvement jusqu’en 1982, et sert de relais à une nouvelle vague d’artistes : The Clash, The Cure, The Police, The Jam, The Stranglers, The Undertones, XTC, Siouxsie and The Banshees, Magazine, Madness, The Pretenders, Elvis Costello, The Ramones…
Les groupes français sont bien représentés dans l’émission : les incontournables Téléphone nous rappellent qu’ils avaient constitué, un temps, un excellent groupe de rock – grâce aux extraits proposés, on se souvient combien nous étions attachés, adolescents, à la figure de Corine Marienneau – ; de même pour Trust ou Starshooter, dont on comprend mieux, trente ans après, l’immense popularité. Les autres, Marquis de Sade et Taxi Girl – les jeunes gens modernes dont on vante alors les qualités dans Actuel –, s’affirment en chefs de fil d’une new wave rayonnante en France.
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Parmi les artistes issus de la génération précédente, Magma avec un impressionnant Hhai et Captain Beefheart qui se pose, quelques années avant son retrait volontaire, en influence majeure pour bien des jeunes artistes…
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Le coffret DVD ne comprend pas moins de neuf heures de programmes. À guetter en vrac : Howard Devoto juché sur son pied de micro, les interventions décalées d’Antoine de Caunes, son acolyte Jacky – futur Platine 45 – jouant avec un clébard ou mimant le sommaire de l’émission, le short léopard de Jacques Higelin, The Clash en train d’interpréter Jimmy Jazz peu de temps après la sortie de London Calling, Kraftwerk avec Radioactivity – en bonus caché –, la candeur affichée de Jonathan Richman, Robert Smith gamin, le déhanché de Daniel Darc sur Chercher le Garçon, les longs bras de Philippe Pascal, la présence de Dominique Laboubée des Dogs…
Et pour Yann & Aurélie bien sûr :
1 commentaire:
Des nouvelles esthétiques avec téléphone et les ramones on repassera !
L'expo Basquiat est aujourd'hui prétexte à la réédition du magnifique film d'Edo Bertoglio:"Dowtown 81" sur la scène post-punk qui à New York prit le nom de no-wave.
DNA:
http://www.youtube.com/watch?v=ZctJ3xhNFlw
James Chance:
http://www.youtube.com/watch?v=0vWZFl4xpoY&feature=related
Kid Créole & the coconuts
http://www.youtube.com/watch?v=tLNc5Kk3YKc&feature=related
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