dimanche 28 avril 2013

lectures croisées, destins tordus.


Traquer des informations d’un livre à l’autre sur un sujet donné à toujours eu ma préférence. Passer de la biographie de Flaubert à celle de Louise Collet, croiser leurs correspondances,  consulter les Souvenirs littéraires de Maxime Du Camp, repartir, bifurquer et revenir ne m’effraye pas. J’ai l’esprit tortueux.
La lecture tardive du très bon film de Benoit Jacquot « Les adieux à la reine » a attisé ma curiosité. Les quatre premiers jours de la Révolution vus par les yeux de Sidonie Laborde, la lectrice de la reine m’a particulièrement séduit.







J’ai voulu en savoir un peu plus sur ses quatre jours qui ébranlèrent la monarchie en lisant le roman homonyme de Chantal Thomas. Par l’intermédiaire de son héroïne nous  pénétrons dans le Grand Commun de Versailles. Nous y découvrons les mœurs qui régnaient à Versailles : la cohabitation forcée de la famille royale, des courtisans de toutes sortes, des domestiques plus ou moins bien intentionnés. Promiscuité ultra hiérarchisée, dont les règles - les rituels - ne demandent qu'à exploser : chacun, à l'aube des grands changements, ne travaille bientôt plus qu'à sa propre survie.







Quelques recherches et me voila plongé dans les ouvrages de l’historien américain William Ritchey Newton : « Derrière la façade » vivre au château de Versailles au XVIIIème siècle, qui traite du logement et de l’intendance (l’eau, le feu, l’éclairage, le nettoyage et le blanchissage), « Versailles, côté jardins » (jardiniers, fontainiers, suisses, pépiniéristes, ménagerie, jeux et décadence etc…) et surtout l’imposant travail sur les services et les serviteurs à la Cour de Versailles : « La petite cour. »





L'auteur, un Américain spécialisé dans l'histoire de la monarchie française des XVIIe et XVIIIe siècles, expose le fonctionnement de l'énorme machine qu'était la Cour une fois établie et regroupée à Versailles. S'y trouvaient, non seulement la famille du Roi, mais aussi les favorites, les enfants, les petits-enfants, les dignitaires et autres serviteurs nécessaires de l'Aumônerie aux Ecuries.



La plupart des titulaires de charges attachés à la famille royale se voyaient attribuer un logement au sein de Versailles. Cela pouvait aller d'un petit deux pièces jusqu'à «un trou dans le grenier près des toilettes publiques». La recherche d'un meilleur appartement était un souci constant pour les courtisans.




Evidemment, l'auteur n'a pas accompli cet énorme travail de dépouillement d'archives pour l'anecdote mais bien pour mettre en évidence que cette coûteuse installation de la Cour à Versailles a été, politiquement, un échec. Il était temps que vienne la Révolution.
Retour donc à la case départ : "aux adieux à la Reine", à la magnifique Révolution Française de Jules Michelet et la biographie de Marie-Antoinette par Stephan Sweig.



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