samedi 29 mai 2010

Patrick Caloz 2/2

"En sortant ma boîte du carton, je la découvre dans toute sa beauté; elle est faite dans un magnifique bois teck.
Devant, une fine lamelle en bois faisant office de glissière pour ouvrir (ou couvrir) le trou. Dessus, deux molettes dorées, l'une pour dévisser le couvercle afin d'y loger le film, l'autre pour faire avancer le film.
Derrière, une planchette en bois coulissante permettant de cacher ou dégager les repères d'avance du film. Je vous ai présenté dans les détails tout ce que cet appareil possède. Non je n'ai rien oublié, il n'a ni viseur ni objectif, ce que certains photographes pourraient juger comme de grandes lacunes de l'appareil sont devenus pour moi leurs deux grandes qualités.
Le viseur est un cadre dans lequel on peut créer sa composition et la netteté du sujet. Etant donné que le trou de cet appareil correspond à une focale grand angle de 20mm environ...il suffit de se laisser inspirer et de positionner son regard juste au dessus de la boîte pour visualiser ce que l'on veut photographier. Concernant la netteté...à quoi bon, puisque avec une telle ouverture, l'image est nette de 1cm à l'infini. L'absence de l'objectif, m'a soulagé de nombreuses questions que je me posais auparavant : vignettage, distorsion, définition et j'en passe. En résumé, pas d'objectif, pas de défauts d'optique. Ici l'on parle de rendu de l'image en lieu et place de netteté. B. Sur le terrain. Avant de partir sur le terrain, il suffit de s'équiper d'un petit trépied et d'un posemètre...mais surtout de temps et de patience. Le trou est tellement petit qu'il ne laisse rentrer dans la boîte que très peu de lumière. Une prise de vue prend donc en principe beaucoup de temps. Souvent, pour l'augmenter, je choisis un film lent (50 iso) N/B. Les effets du « temps qui passe » seront d'autant plus présents. Pour les techniciens, je règle le posemètre sur 6 iso à f/90. Les temps de pose s'échelonnent en principe entre 4 secondes en plein soleil et 2 minutes par temps couvert. Mais si le jour s'obscurcit, ou à l'intérieur, en forêt par exemple, il m'arrive de rester une heure au même endroit pour faire une photo.
Mais pourquoi une telle différence de temps de pose entre l'ombre et la lumière? Il s'agit de l'effet Schwarz Child. Plus longtemps le film est exposé, moins il devient sensible à la lumière et une fois les 30 secondes dépassées, il faut déjà multiplier par 4 le temps indiqué par le posemètre. Me voilà donc sur le terrain, mon appareil posé sur mon trépied. Pour le cadrage je choisis un premier plan intéressant et ensuite je pose mon regard juste au-dessus de l'arrête supérieure de ma boîte pour vérifier si les horizontales sont adéquates et sur l'arrête gauche si les verticales sont respectées. Tout est prêt, je pousse la languette pour dégager le trou et la magie peut commencer. Il me plait souvent à dire que durant le temps d'exposition du film, je m'expose aussi avec délectation à tout ce qui vit autour de moi : l'eau qui coule, le bruit des vagues, le rire des enfants, les gens qui se promènent, les feuilles qui s'agitent sous une petite brise... Alors, sur le film, tout se qui est en mouvement se transforme en fantôme ou même disparaît. L'eau devient brouillard, les nuages deviennent des traînées de fumée blanche. Tout ce qui est fixe gagne soudain en noblesse. Le temps se transforme en long fleuve tranquille! A la fin du temps de pose, je ferme le trou et la magie s'arrête... pour l'instant. Je tourne la molette jusqu'à la pose no 2. Je continue ma ballade, tous mes sens éveillés...je suis à la recherche de premiers plans intéressants, de mouvements. Je guette les nuages dans le ciel. En voilà trois qui s'approchent rapidement. Leur approche des montagnes me semble intéressante. L'occasion de saisir leurs ballets dans ce magnifique décor...Je prends position, ouvre le trou et profite de cette ambiance. J'imagine déjà quelle va être la trace laissée sur le film. Le trou est fermé, je n'ai fait que deux images ce jour-là...elles sont dans ma boîte...j'ai cru la magie stoppée...et bien elle continue encore. Tous les mystères de ces instants sont enfermés tel le génie dans la lampe d'Aladdin...Quelles surprises m'attendent? Je fais parfois plusieurs sorties pour pouvoir enfin libérer ces images et leurs secrets dans la chambre noire ou la magie continuera... " Patrick Caloz

2 commentaires:

un amis de la terre a dit…

Achat responsable de bois

En captant du CO2 dans l’atmosphère et de l’eau dans le sol, les arbres sont capables de fabriquer du bois : il s’agit donc d’un matériau naturel et renouvelable à condition que l’on ne surexploite pas la forêt ni que l’on ne la dégrade trop fortement lors de la récolte.

Si les forêts tropicales sont en régression, les forêts françaises sont-elles en pleine extension : elles produisent chaque année plus de bois qu’il n’en est récolté.

Les enjeux environnementaux et sociaux sont par ailleurs très différents : l’exploitation forestière en zone tropicale a souvent lieu dans des forêts primaires, fragiles et très riches en biodiversité, dont dépendent de nombreuses populations et peuples autochtones alors que les forêts françaises sont cultivées et modelées par l’homme depuis des siècles.

Acheter un bois venant de forêts françaises ne contribue donc pas à la déforestation. Mieux, en privilégiant les bois locaux plutôt qu’un bois qui vient de l’autre côté de la planète, vous limitez le transport et donc les rejet de gaz à effet de serre responsables du changement climatique.

Pourtant, les bois locaux naturellement durables, les traitements « propres » pour améliorer leur qualité et les astuces architecturales pour les mettre en valeur sont encore souvent méconnus.

Les magasins continuent ainsi de proposer de nombreux articles en bois tropical menacés de disparition, à l’origine de conflits avec les populations ou dont le commerce finance le maintien d’une dictature.

Privilégier l’utilisation de bois local ne veut pas dire pour autant boycotter tous les bois tropicaux.

En Amazonie, en Afrique et en Asie, les associations membres du réseau international des Amis de la Terre appuient les populations locales dans la mise en place de forêts communautaires. Les bénéfices de l’exploitation profitent directement aux populations et contribuent ainsi efficacement à la lutte contre la pauvreté.

En France, les Amis de la Terre organisent une filière de commercialisation, équitable et durable, des bois issus de ces forêts communautaires et labellisés par le Forest Stewardship Council (FSC).

Le label FSC est aujourd’hui le label qui offre le plus de garanties environnementales et sociales. Il est indispensable pour un bois tropical : attention aux labels bidons et aux appellations floues « forêts bien gérées » !

Pour les bois locaux, les enjeux environnementaux et sociaux étant moins forts, une certification rigoureuse peut-avoir un intérêt mais n’est pas aussi indispensable que pour les bois tropicaux.

(1) Une forêt primaire est une forêt qui n’a pas été profondément modifiée par l’influence humaine.

http://www.amisdelaterre.org/-Forets-.html

le gang de la clé à molette a dit…

La forêt recule. Toutes les deux secondes, la taille d'un terrain de football. Au bout d'un an, l'équivalent du quart de la France. Cette déforestation est dramatique. Parce qu'elle met en danger des milliers d'espèces végétales et animales. Parce qu'elle est responsable de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Parce qu'elle détruit le cadre de vie de centaines de millions de personnes. La déforestation représente une triple menace pour la biodiversité, les équilibres climatiques mondiaux et les conditions de vie dans les bassins forestiers.

Greenpeace se bat contre cette déforestation.

Au niveau mondial d'abord. Greenpeace milite depuis le début de l'année pour que la question de la déforestation occupe une place centrale dans les débats à Copenhague. Des décisions doivent y être prises pour protéger les forêts et lutter ainsi contre les changements climatiques.

Au niveau européen, une loi sur le commerce du bois est actuellement en discussion. Greenpeace veut que cette législation mette un terme au commerce du bois «illégal». Le bois vendu dans l'Union Européenne doit être «durable», c'est-à-dire respectueux de normes environnementales, sociales et économiques. A l'heure actuelle, 20% à 40% du bois importé en Europe est «illégal».


Enfin, Greenpeace se bat pour que les forêts ne soient plus sacrifiées aux intérêts marchands: plantations d'huile de palme, industrie du bois, agro-carburants, élevage bovin... La forêt est quotidiennement détruite au nom de logiques financières à court terme.
Greenpeace exige donc l’arrêt de ce massacre, la création d’un réseau d’aires protégées et le développement d’activités alternatives à cette exploitation destructive des forêts.

http://www.greenpeace.org/france/campagnes/forets