Adieu ma concubine apparait comme un vibrant hommage à l'Opéra de Pékin. Douzi et Shitou, qui se sont rencontrés enfants lors de leur rude apprentissage à l'école de l'Opéra, en sont les personnages principaux. Soutenue par des images majestueuses, leur histoire nous conte, à travers leurs deux destins, les bouleversements que la Chine subira au long d'un demi-siècle. Alors que, durant leur jeunesse, les amis vivaient au coeur d'une société qui prônait la discipline comme le seul moyen de surmonter les drames de l'existence et de s'en rendre maître, l'effort étant habituel, ils vont, par la suite, partager le sort de la population lors de la révolution culturelle et de l'immergence du communisme, qui se révèleront être la cause majeure de leur propre déchéance et de celle de l'art. Cette évolution du système politique chinois est admirablement rendue, mieux que la relation ambiguë entre les personnages qui, parfois, est assez peu lisible et finit par le mariage de l'un et le suicide de l'autre qui ne peut surmonter sa douleur d'avoir été délaissé pour une femme.
Par ailleurs, l'apparition du nouvel ordre politique va entraîner l'inexorable disparition des vestiges de l'ancienne société et être la cause d'affreux débordements et de sombres trahisons.
Ce film reçut la Palme d'or en 1993, ex-aequo avec La leçon de piano de Jane Campion.
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