mardi 19 avril 2011

Le Crissement du Temps

Sabrina Biancuzzi Spécialisée en photographie argentique et en procédés alternatifs est à la fois photographe et graveur. Elle aime le travail de laboratoire et le grain des pellicules. Loin de l’univers digital, elle laisse entrevoir l’intimité de ses voyages et rêves, mêlant ainsi le temps et les souvenirs. Après la très réussie exposition collective : "Variations et fugues en sténopé" au même centre Iris, où par ailleurs Sabrina Biancuzzi dirige des stages, elle présente jusqu'au 11 juin "Le Crissement du Temps".
Le temps, la mémoire et l’enfance ont, à diverses intensités, toujours été au coeur de l’oeuvre de Sabrina Biancuzzi, dans la gravure comme dans la photographie. Si elle continue à s’exprimer dans ces deux disciplines, c’est parce que leur frontière reste ténue, poreuse. Cette perméabilité affranchit Sabrina Biancuzzi des cadres qui bornent rêve et réalité. Cette nouvelle exposition photographique, « Le Crissement du Temps » nous entraîne dans l’obsession en filigrane dans tout son travail, celle de la disparition.

Un univers sombre, de rares silhouettes humaines, plus fantomatiques que réellement incarnées. Des espaces vides, expurgés de toute vie. Des objets abandonnés, en attente des protagonistes d’une pièce de théâtre qui n’aura pas ou plus lieu. Le temps est paradoxe dans les images de Sabrina Biancuzzi : il semble à la fois avoir déserté les lieux représentés et figé le vivant, comme gelé sous un inextricable glacis de gris. Le temps parait pourtant imperceptiblement faire son office. Sournoisement et inexorablement en marche.

Le rendu des tirages de Sabrina Biancuzzi, leur épaisseur, établissent un parallèle entre la technique utilisée et l’expression finale. Une fois les tirages réalisés, les images sont recouvertes de pigments noirs et disparaissent complètement sous cette matière opaque, comme si Sabrina voulait les enfouir, les oublier. Puis ces souvenirs s’imposent à nouveau à elle, leur force dissout la noirceur qui les dissimule : la photographe doit retirer l’encre masquant les images. Ces dernières, désormais imprégnées d’un reliquat pigmentaire noir, révèlent une vision crépusculaire.

Du lundi 4 avril 2011 au samedi 11 juin 2011

Sabrina Biancuzzi "Le Crissement du Temps"

Centre Iris 236 rue St Martin 75003 Paris

Entrée libre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Very interesting images, tender and mysterious. In certain way it reminds me photos from old books.