
samedi 30 avril 2011
vendredi 29 avril 2011
L'inconvénient d'être né ?
jeudi 28 avril 2011
mercredi 27 avril 2011
Cioran : De l'inconvénient d'être né

mardi 26 avril 2011
lundi 25 avril 2011
Patrick Tosani

dimanche 24 avril 2011
samedi 23 avril 2011
Empreintes singulières
vendredi 22 avril 2011
Raoul & Jean Dufy

jeudi 21 avril 2011
mercredi 20 avril 2011
La sonate de Vinteuil

Mais le concert recommença et Swann comprit qu'il ne pourrait pas s'en aller avant la fin de ce nouveau numéro du programme. Il souffrait de rester enfermé au milieu de ces gens dont la bêtise et les ridicules le frappaient d'autant plus douloureusement qu'ignorant son amour, incapables, s'ils l'avaient connu, de s'y intéresser et de faire autre chose que d'en sourire comme d'un enfantillage ou de le déplorer comme une folie, ils le lui faisaient apparaître sous l'aspect d'un état subjectif qui n'existait que pour lui, dont rien d'extérieur ne lui affirmait la réalité ; il souffrait surtout, et au point que même le son des instruments lui donnait envie de crier, de prolonger son exil dans ce lieu où Odette ne viendrait jamais, où personne, où rien ne la connaissait, d'où elle était entièrement absente.
Mais tout à coup ce fut comme si elle était entrée, et cette apparition lui fut une si déchirante souffrance qu'il dut porter la main à son cœur. C'est que le violon était monté à des notes hautes où il restait comme pour une attente, une attente qui se prolongeait sans qu'il cessât de les tenir, dans l'exaltation où il était d'apercevoir déjà l'objet de son attente qui s'approchait, et avec un effort désespéré pour tâcher de durer jusqu'à son arrivée, de l'accueillir avant d'expirer, de lui maintenir encore un moment de toutes ses dernières forces le chemin ouvert pour qu'il pût passer, comme on soutient une porte qui sans cela retomberait. Et avant que Swann eût eu le temps de comprendre, et de se dire : " C'est la petite phrase de la sonate de Vinteuil, n'écoutons pas ! " tous ses souvenirs du temps où Odette était éprise de lui, et qu'il avait réussi jusqu'à ce jour à maintenir invisibles dans les profondeurs de son être, trompés par ce brusque rayon du temps d'amour qu'ils crurent revenu, s'étaient réveillés et, à tire d'aile, étaient remontés lui chanter éperdument, sans pitié pour son infortune présente, les refrains oubliés du bonheur.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann.mardi 19 avril 2011
Le Crissement du Temps

Un univers sombre, de rares silhouettes humaines, plus fantomatiques que réellement incarnées. Des espaces vides, expurgés de toute vie. Des objets abandonnés, en attente des protagonistes d’une pièce de théâtre qui n’aura pas ou plus lieu. Le temps est paradoxe dans les images de Sabrina Biancuzzi : il semble à la fois avoir déserté les lieux représentés et figé le vivant, comme gelé sous un inextricable glacis de gris. Le temps parait pourtant imperceptiblement faire son office. Sournoisement et inexorablement en marche.

Le rendu des tirages de Sabrina Biancuzzi, leur épaisseur, établissent un parallèle entre la technique utilisée et l’expression finale. Une fois les tirages réalisés, les images sont recouvertes de pigments noirs et disparaissent complètement sous cette matière opaque, comme si Sabrina voulait les enfouir, les oublier. Puis ces souvenirs s’imposent à nouveau à elle, leur force dissout la noirceur qui les dissimule : la photographe doit retirer l’encre masquant les images. Ces dernières, désormais imprégnées d’un reliquat pigmentaire noir, révèlent une vision crépusculaire.
Du lundi 4 avril 2011 au samedi 11 juin 2011
Sabrina Biancuzzi "Le Crissement du Temps"
Centre Iris 236 rue St Martin 75003 Paris
Entrée libre.
lundi 18 avril 2011
dimanche 17 avril 2011
Les chaussons rouges de Mickael Powell


samedi 16 avril 2011
Les contes d'Hoffmann de Mickael Powell

vendredi 15 avril 2011
La bite à Tintin

jeudi 14 avril 2011
L'Afrique au crépuscule de Nick Brandt



Nick Brandt n’utilise pas de téléobjectif pour réaliser ses portraits, il s’approche au plus près des animaux en essayant d’obtenir leur confiance. Si vous aimez les images noir & blanc et que vous n’avez pas encore ce livre, je vous conseille de vous le procurer très rapidement.
Nick Brandt a exposé ses photographies dans le monde entier et plus particulièrement à Londres, Berlin, Hambourg, Los Angeles, San Francisco, Santa Fe et New York. Né en Angleterre, où il a grandi, il vit aujourd’hui à Topanga Canyon en Californie, avec sa femme Orla et toute une ménagerie d’animaux adoptés.
Nick Brandt, l'Afrique au Crépuscule, ed de la Martinière.
pour faire plus ample connaissance, voir son site : Nick Brandt ((lien)
mercredi 13 avril 2011
Calvin Russell Hommage

Une silhouette de desperado rebelle aux ongles noircis parcourant les routes poussiéreuses des Etats-Unis, sa guitare et ses nombreux tatouages pour seule compagnie. Un homme revenu de tout, chez qui la moindre phrase bateau devient une leçon de vie définitive, d'une profondeur insondable.
mardi 12 avril 2011
Les clochers de Martinville
"Seuls, s'élevant du niveau de la plaine et comme perdus en rase campagne, montaient vers le ciel les deux clochers de Martinville. Bientôt nous en vîmes trois: venant se placer en face d'eux par une volte hardie, un clocher retardataire, celui de Vieuxvicq, les avait rejoints. Les minutes passaient, nous allions vite et pourtant les trois clochers étaient toujours au loin devant nous, comme trois oiseaux posés sur la plaine, immobiles et qu'on distingue au soleil. Puis le clocher de Vieuxvicq s'écarta, prit ses distances, et les clochers de Martinville restèrent seuls, éclairés par la lumière du couchant que même à cette distance, sur leurs pentes, je voyais jouer et sourire. Nous avions été si longs à nous rapprocher d'eux, que je pensais au temps qu'il faudrait encore pour les atteindre quand, tout d'un coup, la voiture ayant tourné, elle nous déposa à leurs pieds; et ils s'étaient jetés si rudement au-devant d'elle, qu'on n'eut que le temps d'arrêter pour ne pas se heurter au porche. Nous poursuivîmes notre route; nous avions déjà quitté Martinville depuis un peu de temps et le village après nous avoir accompagnés quelques secondes avait disparu, que restés seuls à l'horizon à nous regarder fuir, ses clochers et celui de Vieuxvicq agitaient encore en signe d'adieu leurs cimes ensoleillées. Parfois l'un s'effaçait pour que les deux autres pussent nous apercevoir un instant encore; mais la route changea de direction, ils virèrent dans la lumière comme trois pivots d'or et disparurent à mes yeux. Mais, un peu plus tard, comme nous étions déjà près de Combray, le soleil étant maintenant couché, je les aperçus une dernière fois de très loin qui n'étaient plus que comme trois fleurs peintes sur le ciel au-dessus de la ligne basse des champs. Ils me faisaient penser aussi aux trois jeunes filles d'une légende, abandonnées dans une solitude où tombait déjà l'obscurité; et tandis que nous nous éloignions au galop, je les vis timidement chercher leur chemin et après quelques gauches trébuchements de leurs nobles silhouettes, se serrer les uns contre les autres, glisser l'un derrière l'autre, ne plus faire sur le ciel encore rose qu'une seule forme noire, charmante et résignée, et s'effacer dans la nuit."
lundi 11 avril 2011
Le Cri du Peuple, Jacques Tardi & Jean Vautrin





dimanche 10 avril 2011
Le pensionnat d'Oliver Twist savegardé

vendredi 8 avril 2011
Van Dongen

jeudi 7 avril 2011
Olivier Culmann


mercredi 6 avril 2011
Umberto Eco Le Cimetière de Prague

Umberto Eco Le Cimetière de Prague Traduit de l’italien par Jean-Noël Schifano. Grasset, 580 pp., 23 €. Diplômé en philosophie à l'Université de Turin, Umberto Eco est devenu un pionnier des recherches en sémiotique (La Structure absente, 1968, Trattato di semiotica generale, 1975, il développe une théorie de la réception (Lector in fabula, Les limites de l'interprétation,) qui le place parmi les penseurs européens les plus importants de la fin du XXe siècle. Dans son premier roman, Le Nom de la rose (1980) Umberto Eco met en application ses concepts sémiologiques et ses théories du langage, ceux-là mêmes qu'il enseigne à Turin. Son deuxième roman, Le Pendule de Foucault (1988) part à la découverte de symboles énigmatiques ou prophétiques, à rebours de la dénonciation de l'ésotérisme qui est pourtant le propos de l'auteur, mais celui-ci démontre par la même occasion que le lecteur est libre de ses interprétations (théorie qu'Eco continue de développer dans ses œuvres théoriques sur la réception, Les Limites de l'interprétation en 1990). Le livre tourne d'ailleurs en ridicule l'interprétation à outrance des faits avérés ou légendaires de l'histoire, en tirant avec un égal succès des dimensions d'un simple kiosque à journaux le même genre d'informations de portée cosmique que certains se croient fondés à lire dans celles de la pyramide de Khéops. Avec le cimetière de Prague, ce grand amateur d'érudition badine et de pirouettes savantes vient de signer son livre le plus sulfureux, un roman historique aux allures de messe noire et de sabbat satanique, avec une construction qui s'inspire très directement - iconographie à l'appui - des feuilletons et des sagas à épisodes chers à Alexandre Dumas ou à Eugène Sue : un remake du Juif errant dont les personnages ont tous bel et bien existé, sauf le héros, l'horrible Simon Simonini. "J'ai voulu qu'il soit le plus cynique et le plus exécrable de toute l'histoire de la littérature", écrit Eco à propos de ce Lucifer piémontais exilé en France, dont nous découvrons avec stupeur le journal intime, rédigé à Paris entre mars 1897 et décembre 1898. Petit-fils d'un propagandiste de l'antisémitisme, misogyne forcené, faussaire, conspirateur, espion à la solde des crapules, sorte de Fantômas à l'identité variable - il se réincarne parfois dans la soutane d'un curé nommé Dalla Piccola - Simon Simonini va multiplier les bassesses tout en croisant Garibaldi et Dreyfus, Charcot et un certain "Dr Froïde", les communards et les Carbonari, une armada de spirites et de charlatans, Drumont, Dumas, Monet et même Proust - "Une tapette de 25 ans, auteur d'écrits heureusement inédits." Entre Turin, la Sicile et Paris, l'antihéros du Cimetière de Prague sera mêlé aux plus folles machinations et autres complots de son époque avec, en guise de bréviaire, une triple haine : contre les jésuites - "les poulpes du Seigneur" - contre les francs-maçons et, surtout, contre les juifs. Et Eco en rajoute une couche en imaginant que Simon Simonini fut l'inventeur des Protocoles des sages de Sion, un faux bidouillé de toutes pièces en 1901 pour faire croire que les juifs allaient se liguer afin de détruire la chrétienté et de dominer le monde... On peut difficilement aller plus loin dans la peinture de la déraison et de la monstruosité, ce qui explique sans doute la polémique dont Eco a été victime en Italie, où il a été accusé d'antisémitisme par plusieurs journaux : on lui a reproché d'être complaisant à l'égard de son personnage, de donner de la vraisemblance à cette hypothèse d'un complot juif et de prêter sa plume à ce qu'il prétendait réfuter. A quoi l'auteur du Nom de la rose a répondu que le romancier avait tous les droits et qu'il n'avait eu qu'un seul but en écrivant ce Cimetière de Prague : "Comprendre comment fonctionne le mécanisme de la haine." C’est avec ce sujet, très actuel et très dangereux, que Umberto Eco joue, entre délits, assassins, femmes possédées du démon et érotiques, maîtres chanteurs cyniques, spécialistes en explosifs, grands scénarios politiques. Celui qui hait les juifs, les francs-maçons ou les jésuites, trouve de la jouissance à lire les propos de certains personnages ; celui qui comprend la vraie position de l’auteur, lui, jouit pour cette raison. Le jeu de l’ambiguïté, du divertissement (comme si nous pouvions vraiment être au-dessus et en dehors de tout cet embrouillamini répugnant) attire le lecteur que nous avons mentionné plus haut, et l’attire à juste titre. Après tout, quels auteurs italiens sont capables d’aborder ces sujets aujourd’hui, sans tomber dans la rhétorique ou dans le mensonge, dans l’insincérité ? Quant au titre, Le Cimetière de Prague, allusion au lieu où se serait produite la rencontre (née de l’imagination d’un écrivain raciste stipendié) entre douze rabbins du monde entier, afin d’ourdir une conjuration planétaire visant au pouvoir sur tous, on peut dire qu’il est très bien trouvé. Prague aussi attire, et à juste titre.
mardi 5 avril 2011
lundi 4 avril 2011
dimanche 3 avril 2011
RENAISSANCE DU CINÉMA POLITIQUE
