Le pianiste Alexandre Tharaud vient d'enregistrer l’un des monuments du répertoire pour clavier : les Variations Goldberg de Bach.
Les Variations Goldberg furent commandées à Bach par le comte Keyserling, grand amateur de musique, afin de résoudre ses problèmes d'insomnie. Bach décida alors de composer une œuvre qui, sous les doigts du talentueux Goldberg, serait susceptible d’apaiser les nuits l’amateur de musique.
L’amusant avec les Variations Goldberg de Bach, c’est que chaque amateur en a une préférée. Postulons qu’en analysant une partie de l’œuvre, nous évoquions le tout et choisissons, vraiment par le plus grand des hasards, la variation n°21, canon à la septième déchirant et pré-moderne qui s’élève et s’effrite en même temps. La plupart des interprètes filent les quatre premiers motifs en une phrase coulée élégante qui fend la tristesse en feignant la voir.
Le pianiste Alexandre Tharaud, qui publie aujourd’hui ces Variations à jamais marquées par l’ombre de Glenn Gould, lui, prolonge deux soupirs de la partition, laissant d’infimes silences respiratoires entre les deux premiers ensembles, qui s’en trouvent dissociés et comme superposés en recherche de profondeur. Cela change tout, et donne le ton de son interprétation, plus verticale que linéaire. Pour la 21, nous plongeons dans cette triste mélancolie.
Variations Goldberg - Johann Sebastian Bach, Alexandre Tharaud (Erato) avec un DVD où l’instrumentiste interprète l’intégralité des Variations.
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