Dans les années 80, le pianiste
Friedrich Gulda s’était aménagé un domicile de vacances et de
travail à l’Hotel Zur Post à Weibenbach am Attersee. Le salon
abritait un Böseldorfer Imperial que Friedrich Gulda appréciait
beaucoup. L’hôtel n’ouvrait que durant la période d’été. Le
reste du temps, ce lieu de silence était propice à des séances de
piano. Gulda jouait pour lui-même. Un magnéto à cassettes
enregistrait les sonates mais n’était destiné qu’à contrôler
son travail.
Bien plus tard, ces bandes furent offertes à
l’ingénieur du son, présent lors des séances à l’Hotel Zur
Post. Sa veuve en découvrit des copies et les remis au fils de
Gulda. Il se souvient non sans émotion de ses périodes des vacances
au bord de l’Attersee. La fenêtre ouverte du salon donnait sur le
lac. Son père jouait de neuf heures à midi quatre à cinq sonates
comme s’il les donnait en récital. Vingt-cinq ans plus tard il le
voit encore l’inviter du regard à entrer et écouter. Récemment
il a fait connaissance d’une femme qui faisait chaque jour un
détour pour passer devant la fenêtre et voler ses instants magiques
en oubliant le temps et l’heure. Friedrich Gulda est décédé en
2000. Restent ces documents bruts à la sonorité sèche mais qui
dégagent une saisissante atmosphère intime du cycle incomplet des
sonates de Mozart. Écoutez, Friedrich Gulda est dans votre salon et
joue pour vous du Mozart sur un petit nuage rose.
Excellente initiative donc de rééditer
le coffret de ces sonates en y adjoignant l'enregistrement des
concertos pour piano.
CD, coffret. Compte rendu critique. Friedrich Gulda :
Mozart, the Mozart tapes Concertos and Sonatas 10 cd Deutsche
Grammophon.
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