En
cette rentrée littéraire 2015 sur les six cents romans inédits
annoncés, soit douze années de lecture à raison d'un roman par
semaine, j'en ai choisi quelques uns dont « Le livre des
Baltimore » de Joêl Dicker l'auteur du best seller « La
Vérité sur l'Affaire Harry Quebert. »
Je me demande encore ce
qui a motivé un tel achat alors que j'avais été très modérément
séduit par le précédent. Joêl Dicker à certes le sens du rythme,
de la narration et du suspense dans un roman très dialogué, trop
peut-être, avec des échanges qui pour se vouloir proche de la
réalité sont parfois (souvent même) d'un profonde médiocrité. Le
roman s'ouvre avec « A sa mémoire » qui nous interpelle
d'emblée, suivi du prologue « Un mois avant le Drame »
avec D majuscule. Et nous naviguons des années quatre-vingt aux
années deux mille avec d'incessant aller retour vers le passé, ou le futur, avec
pour seuls indices les mois où les années ayant précédés ou suivis ce fameux "Drame" que nous attendons telle l'Arlésienne et
que Joêl Dicker ne nous dévoilera bien entendu qu'à la fin.
Mais
en attendant les révélations du "Drame", tout au long des quatre cent
soixante pages de ce roman décevant, ses personnages
manquent de totale profondeur et les scènes sentimentales sont
autant ridicules que dans son précédent roman. Et puis, comme les
personnages récurrents d'une série à venir (hélas), en plus de
Marcus Goldman, le héros principal, Roy Barnasky, qui dans La Vérité
sur Harry Quebert était un chantre de l'édition peu scrupuleux et
prêt à tout pour éditer un roman à gros tirage, est devenu, on ne
sais par quel miracle, un producteur cinématographique du même
acabit déversant sa bile sur le monde littéraire.
Quoi
qu'il en soit, Roy Dicker ne parvient jamais à la hauteur d'un John
Irving pour narrer avec talent et intérêt les affres de
l'adolescence dans les universités américaines. C'est dommage car
il y en avait la matière mais sans la manière.
Joël Dicker, le Livre des Baltimores, Editions de Fallois.
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