De ma promenade ensoleillée d’hier il ne reste pas grand-chose. La neige a fondu et les arbres pleurent. A travers le carreau, seules les mésanges bleues virevoltent et se chamaillent quelques graines semées à la hâte. Je me chausse et pars marcher dans une campagne triste et sombre, laissant derrière moi la maison silencieuse où une femme se bat âprement contre la maladie. De ces destinés là on ne parle guère. L’Histoire ne retient que les destinées exceptionnelles.
En regardant sans voir la campagne endormie, je pense à cette femme dans la chambre, alitée, qui attend l’heure de rejoindre son aimé. En dépit du mal qui la terrasse, elle tente tant bien que mal de tenir son rôle auprès des siens. Elle y parvient mais au prix de combien de sacrifices et souffrances pour le corps et l’esprit. Elle a semblé heureuse de la présence de ses enfants et petits-enfants à ses côtés pour fêter Noël.
Maintenant nous restons seuls Rosiane, Isabelle et moi. Les journées sont de plus en plus douloureuses et difficiles. Elle ne s’alimente plus. Son corps rebelle ne la laisse pas en paix. Tout est tourment et délire. Nous tentons de l’aimer du mieux que nous pouvons. Pour combien de temps encore ?
L’horizon s’obscurcit et le froid se fait plus vif. Il me faut rentrer à grands pas.
Je rajoute ces quelques mots en rentrant de l'hôpital. Rosiane y a été admise en fin de journée pour une forte déshydratation et une infection urinaire.
3 commentaires:
je pense trés fort à vous trois et je suis sincérement trés triste d'une aussi terrible nouvelle ...
sophie
je ne pensais pas que Rosiane était si affaiblie, je vous souhaite beaucoup de courage et pense bien à vous
On pense bien à vous
Emmanuelle
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