dimanche 13 juillet 2008

Parigot, tête de veau !

Rosiane Copyright Papou 2008

Pour passer la porte d’Italie je me suis démerdé tout seul sans l’aide ni de Bison Futé dit aussi Anti gaspi plus connu sous son nom de résistant Loulou Borloo. J’allume Autoroute FM et sur qui je tombe dans le poste ? Le Loulou, justement. Il roulait à 130 km/h dans une voiture électrique avec un mégaphone branché sur le toit. « Français, Le Maréchal et moi-même vous invitons à faire preuve de civisme….Vérifiez la pression de vos pneus…. Respectez les limitations de vitesse…. Soyez prudents…Ne roulez pas bourré….Collaborez avec les milices autoroutières» Sur une aire d’autoroute du côté d’Orléans il nous attendait pour la dénonciation des anti-français : on gagnait des bas de soie. A mes côtés une 405 les amortisseurs à l’agonie avec galerie et remorque chargées comme des containers. Si lui il n’est pas bourré, je pense. Je ne sais pas comment il avait fait le Loulou, pour rouler à 130km/h jusqu’à Orléans. Certainement la bande d’arrêt d’urgence. Trois heures Paris Orléans. Je sais, peux mieux faire, mais alors là faut descendre et pousser la bagnole. Avec Loulou dans sa caisse qui hurlait dans son mégaphone, la 405 ras la gueule, toutes ses bagnoles au pas, ça m’a rappelé l’exode. Pas celle d’Abraham, celle de 40. Manquait plus que les Stukas. La grande époque, quoi. Bon, l’exode, ça m’a passé vite. Une fulgurance c’est tout. Avec ces milliers de voitures en train de péter du CO2 dans l’atmosphère en veux-tu en voilà, on pouvait toujours accuser les vaches de niquer la couche d’ozone avec leurs rototos. Responsables mais pas coupables. La belle affaire.
Copyright Papou 2008
Sortie 23 sur le coup de 21 heures 30, je me suis mis au vert. Une lumière rasante dorée aux derniers feux du soleil caressait les vaches en pâture derrière l’alignement géométrique des meules de foin. Au loin, des pachydermes fendaient le ciel en troupeau. La pluie vint sur le tard. Trois fois rien, une menace. A l’arrivée j’ai humé le silence. Les foins embaumaient l’air. Les oiseaux pépiaient après l’alerte. Ainsi j’aimais le monde. L’heure tardive et la fraîcheur du soir nous contraignirent à manger à l’intérieur. Rosiane, ma belle-mère, excellente cuisinière, m’a annoncé une bonne surprise pour demain. J’ai dû faire une drôle de gueule pour qu’elle me demande : «Pourquoi, t’aimes pas ça ! Je l’ai fait exprès pour toi ! Le boucher d’Ahun m’a livré ce matin !." Franchement c’est vachement gentil mais fallait pas. Je me suis demandé si j’irais voir Isabelle Leveau et ses boucles d’oreilles 5755, avant ou après la tête de veau sauce ravigote.
Copyright Papou 2008

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