Le jazzman Henri Texier, a sorti le 5 février 2016 son 25e album, « Sky Dancers » ou l’évocation de la culture amérindienne chère à son cœur. Rencontre avec l’artiste qui connaît bien notre région puisqu’il habite quelques mois de l’année à Saint-Gilles-Croix-de-Vie…
Sky Dancers évoque ces Amérindiens d’Amérique du Nord qui, grâce à leur supposée absence de vertige, construisent les gratte-ciel, en particulier ceux de New-York. Mais musicalement, cette culture amérindienne a-t-elle influencé votre album ?
Il n’y a pas clairement d’allusion musicale. C’est plutôt sous forme d’évocation. Quelques rythmes passent par là mais rien d’ostentatoire. On pourrait plutôt parler de climat poétique. Surtout, musicalement, le monde amérindien est dans la simplicité. La notion de musique n’existe pas. On entend des voix, des tambours, des petites flûtes… Cela forme des scansions. On pourrait comparer cela aux noires en musique. Le rythme souligne le propos mais les Amérindiens ne considèrent pas leurs chants rituels comme une forme d’art.
Comment la culture amérindienne est-elle arrivée dans votre vie ?
Je suis né en 1945, dans l’immédiate après-guerre où l’on a vécu l’invasion de la culture américaine. Et ça me plaisait l’univers des Indiens. J’y voyais une liberté et de la poésie. Ce monde-là prenait en compte les ressources qu’ils avaient à leur disposition. Les Amérindiens ne mettaient pas en danger leur espèce ni leur environnement. Cette culture m’a éveillé, j’ai eu très tôt une conscience écologique sans savoir que cela en était une !
Henri Texier entouré de son groupe dont Sébastien, son fils, au saxophone et à la clarinette.
Vous parliez à l’instant de liberté et de poésie. C’est aussi ces deux choses-là que vous avez été chercher dans la musique jazz ?
Ma mère qui aurait rêvé être enseignante et de faire de la musique a fait en sorte que ses enfants aient une éducation musicale. Donc moi j’ai reçu des cours de piano (mes sœurs de piano et de violon). Mais le piano m’a vite ennuyé. C’est un tonton de Bretagne qui jouait de la batterie dans les bals qui m’a fait découvrir le boogie-woogie. Cela a été une révélation. Il faut ajouter aussi qu’à cette époque-là, on entendait du vrai jazz en permanence à la radio. Sidney Bechet était aussi connu qu’Édith Piaf ! Alors avec un copain qui faisait de la clarinette, nous avons monté notre premier groupe. On faisait cela très sérieusement, déjà conscients de jouer juste et de swinguer. On voyait bien en pratiquant que cela nous apportait effectivement une liberté que d’autres n’avaient pas.
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